Les Rencontres franciliennes de la jeunesse 

Un Conseil régional des jeunes, à quoi ça sert ? Les plus jeunes ont 16 ans. Les plus âgés 23 ans. Le 5 avril, la région Ile-de-France réunit,  pour les "Rencontres franciliennes de la jeunesse", 200 jeunes venus du Conseil régional des jeunes d'Ile-de-France et des conseils locaux de 4 communes franciliennes. Très vite les jeunes s'interrogent sur leur efficacité et leur représentativité. C'est bien le début d'une entrée dans la vie citoyenne et politique.

 

"Les jeunes ont besoin d'avoir un soutien et les représenter est intéressant", nous confie Jonathan Roche, membre du Conseil régional des jeunes (CRJ). Apprenti à Suresnes, comme ses 139 camarades, Jonathan a été tiré au sort parmi une liste de volontaires. "Avec cette méthode, il n'y a pas de magouille, il n'y a pas de groupe qui noyaute le conseil", confie Jean-Paul Huchon, le président du Conseil régional d'Ile-de-France.  Le conseil est constitué en respectant la parité entre les sexes, la représentativité entre les départements et des quotas de lycéens, apprentis, salariés et jeunes en insertion. "Porter la voix des jeunes aide les élus régionaux à faire des propositions intéressantes pour tous les jeunes", souligne Jonathan. Lycéenne en terminale, Emeline Mocco, membre du Conseil local de la jeunesse de Levallois, , trouve cette expérience très enrichissante. "On échange des idées, on monte des projets, ça donne vraiment envie". Elle tempère sa participation au conseil en fonction des exigences scolaires.

 

Réunis dans l'hémicycle du Conseil régional, les 200 jeunes échangent sur leur activités au sein des conseils locaux ou régional.A Bois-Colombes, les représentants travaillent régulièrement avec les délégués des classes des collèges de la ville. "Mais il se désintéressent car ça avance trop lentement". Une représentante du Conseil des jeunes de Paris se plaint aussi des lourdeurs. "Il y a des cabinets à rencontrer avent de voir l'élu. Il lisent et relisent nos projets. Ca nous pourrit nos projets. En période d'élection, je vous laisse imaginer !".

 

C'est Jean-Paul Huchon qui les rassure. "Vous vivez des choses qu'on n'a jamais vécu. Comment pourrions nous vous aider si on ne vous écoute pas ? C'est à vous de faire avancer les choses". Il donne en exemple de l'action du CRJ la gratuité des transports pour les jeunes en insertion et rappelle l'action de la région pour l'apprentissage, les lycées, les décrocheurs et les transports.

 

Mais ça sert vraiment le CRJ ? Jennifer Hunckler, membre du conseil, rappelle le fonctionnement du CRJ : le conseil régional le saisit sur des questions qui concerne les jeunes ou il s'auto saisit. C'est un apprentissage de la vie sociale. Ismaïl Ichaoui rappelle les 4 plénières du CRJ depuis 2013, les 7 commissions, les 32 réunions de travail et les déplacements. Le CRJ a par exemple travaillé sur le passe contraception, l'agenda 21, l'orientation des lycéens.

 

Pour Séverine Mignon, directrice du développement social, de la santé, des formations sanitaires et sociales et de la démocratie régionale, le CRJ est indispensable. "Il y a un volet politique : il nous aide à écouter les jeunes et à intégrer leurs revendications dans les décisions du conseil régional. Le CRJ peut aussi s'auto saisir de questions : par exemple il est à l'origine de la plateforme régionale sur l'orientation. Il nous aide sur nos politiques régionales. Par exemple, on avait axé la politique de santé destinée à la jeunesse sur les addictions. C4ets le CRJ qui nous a dit que la priorité c'était le sommeil et l'alimentation. On a donc revu nos plans. Quand on a travaillé sur les discriminations le CRJ nous a amené à voir les discriminations liées à l'âge".

 

Participer à ces conseils est une vraie occasion de formation pour ces jeunes. L'après-midi ils ont travaillé sur le harcèlement, l'homophobie, l'environnement, l'engagement. Sur tous ces sujets, avec l'aide de l'Anacej, ils acquièrent des connaissances mais aussi des compétences. Ils savent argumenter et s'adresser à des adultes ou des jeunes et conduire des réunions. Il savent ce que c'est de monter un dossier, de parler avec une administration. Ils entrent dans le concret du fonctionnement de la démocratie. Voilà des compétences que l'Ecole pourrait utiliser. Mais sait-elle à quoi ça sert un CRJ ?

 

François Jarraud

 

Le CRJ d'Ile-de-France


Par fjarraud , le lundi 07 avril 2014.

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