Benoit Hamon, ministre de l'éducation nationale et sociale ? 

Nommé par François Hollande ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, Benoit Hamon s'est installé le 2 avril rue de Grenelle. Il a prononcé son premier discours donnant ainsi ses premières orientations sur les rythmes scolaires et sur les objectifs de son ministère. Il a affiché sa volonté de lutter contre les inégalités sociales à l'Ecole.

 

Il y avait foule pour assister à la cérémonie de passation de pouvoir entre Vincent Peillon et Benoit Hamon. Deux années plus tôt, Luc Chatel était parti devant une cour quasiment vide. Le 2 avril, des centaines de fonctionnaires du ministère sont venus saluer le départ de V. Peillon. Benoit Hamon prend le micro sous le regard de V. Peillon et G. Pau-Langevin. Jeune, il a 47 ans, il  participé aux discussions sur l'école à l'intérieur du PS avant 2012. Depuis quelques mois on l'a vu entrer en contact avec différents acteurs de l'école.

 

Une continuité affichée

 

Vincent Peillon a rappelé le sens de son action et invité le nouveau ministre à la poursuivre. "Quand on va dans un collège, une école on voit des trésors de dévouement pas toujours encouragés comme il faudrait par la société", dit V. Peillon. "Il va falloir accompagner l'école dans ce travail de la refondation... On ne peut pas accepter d’entendre que notre pays est celui dans lequel les inégalités sont les plus grandes. De voir  le niveau de l’excellence baisser. Les uns et les autres savent ce qu’il faut faire pour refonder l’Ecole de la République... Il faut donner un meilleur temps scolaire aux élèves... Il est très important pour le pays de comprendre que cette action doit être poursuivie dans la durée.. Les Français ne savent pas encore tout ce qui a été fait... La refondation de l'école de la République ce n'est pas un mot. C'est une grande réforme qui va s'inscrire dans le temps... Je suis certain que Benoit Hamon sera tout à fait à même de mener cette tâche de la refondation là où elle doit aller". L'ancien ministre part sous les longs applaudissements de la foule.

 

"J'essaierai de m'inscrire dans les pas du ministre de l'éducation nationale à travers les réformes qu'il a engagées", répond Benoit Hamon. "Je mettrai toute mon énergie à servir cette priorité de l'éducation et de la jeunesse choisie par le président de la République. Le chemin ouvert par Vincent Peillon doit continuer".

 

La lutte contre les inégalités sociales

 

"Il y a quelque chose qui me révolte et révolte beaucoup d'enseignants : aujourd'hui l'origine sociale est un discriminant à l'école", explique B Hamon. " Pour ceux qui ont du mal a joindre les deux bouts, ces familles qui souffrent de ne pas avoir suffisamment pour vivre, qu'elles puissent penser que l'école ne peut pas consacrer tout son temps pour que chaque enfant puisse réussir, le fait qu'il existe dans des familles françaises cette conviction que peut-être l'école  ne parviendra pas à remplir cette mission, me heurte".  Le ministre devait quelques minutes plus tard revenir sur cette question et déclarer qu'il lutterait contre "une forme d'assignation à résidence sociale". La présentation de la réforme de l'éducation prioritaire était prévue par les services de V. Peillon le 9 avril. B. Hamon pourrait bien reprendre ce plan.

 

La réforme des rythmes maintenue ?

 

Le nouveau ministre va-t-il , comme la Peep et certains maires le demandent, revenir sur la réforme des rythmes scolaires ? Comme exemple de continuité avec V. Peillon, le nouveau ministre a choisi ce sujet sur lequel tout le monde l'attend. "Je crois à l'école de la république d'abord pour que toutes les familles puissent avoir la chance d'offrir à leurs enfants les conditions optimales de réussite", dit-il. "La réforme des rythmes s'inscrit dans cette perspective en faisant de l'enfant le coeur de l'école".

 

Un ministre sur le terrain

 

"J'irai beaucoup sur le terrain", a prévenu B. Hamon. "J'irai cogner à la porte des salles des professeurs. Je parlerai avec l'ensemble de la communauté éducative". Benoit Hamon pourrait bien entendre très prochainement parler des rythmes...

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le jeudi 03 avril 2014.

Commentaires

  • berni10, le 03/04/2014 à 21:46
    Hamon est parti pour aller dans le mur (cf  Europe 1).  On continue et on n'a rien compris aux municipales.

    Allez aux européennes, ce sera la deuxième couche.
    Tous les enseignants vont voter à droite. Ce gouvernement va battre le record du monde de nullité du précédent.
    • PierreL, le 04/04/2014 à 07:27
      Non, pas tous!
      Nous devrions voter à droite parce qu'un ministre cherche à donner au élèves du meilleur temps d'enseignement et à faire en sorte que l'école arrête d'aggraver les déterminismes sociaux????


  • Viviane Micaud, le 03/04/2014 à 11:47
    Pour les rythmes scolaires, il faudrait que Hamon autorise, de libérer une après-midi complète dans la semaine pour permettre l'organisation d'activité périscolaire, au moins là où le car scolaire dessert plusieurs écoles.
  • Viviane Micaud, le 03/04/2014 à 11:37
    Il a raison de tenir bon sur les rythmes. Les enfants ont besoin de 5 matinées d'école pour bien assimiler les fondamentaux.
    Bravo à Peillon d'avoir dit : "Quand on va dans un collège, une école on voit des trésors de dévouement pas toujours encouragés comme il faudrait par la société", dit V. Peillon.
    J'écrit depuis 2007, inlassablement le même diagnostic : La quasi-totalité des enseignants font le mieux qu'ils peuvent dans les contraintes qu'on leur donne et avec la compréhension des difficultés qui est la leur.
    La solution est de donner de donner aux enseignants des programmes faisables et adaptés à l'hétérogénéité normale d'une classe, de supprimer les trucs bureaucratiques qui volent du temps qui pourraient être utilisé pour les élèves et former les enseignants sur les processus cognitifs d'apprentissage et les causes de difficultés des élèves, puis de leur faire confiance.
    Bravo à Hamon de sa décision d'aller "cogner à la porte des professeurs". C'est là que le diagnostic des difficultés de l'école peut se faire.
    Tout à fait d'accord sur la priorité pour l'éducation prioritaire. Cependant, j'ai encore quelques craintes sur la pertinence du diagnostic. Par exemple, le dernier mot aux parents va, de manière quasi-certaine, augmenter les inégalités dans l'orientation scolaire car il ne prend pas en compte les mécanismes qui sont à la base des inégalités liées aux origines. Le principal défaut du processus actuel se situe dans l'affectation dans une filière professionnelle par un logiciel aveugle, peu réactif et qui ne prend pas en compte la motivation de l'élève. 
    • berni10, le 03/04/2014 à 13:22
      il faut supprimer ces rythmes imbéciles.
      Que Hamon continue et ils pourront tous faire leurs valises aux prochaines élections.
      Bravo à l'incompétent Peillon de se tourner vers d'autres cieux.
      • PierreL, le 03/04/2014 à 14:43
        4 jours/semaine n'est pas un rythme imbécile?
        Dans quel autre système éducatif est-il utilisé?

        Le problème, c'est qu'à force de ne penser qu'aux élections on a laissé tomber le terrain pour ne satisfaire que l'appétit des structures intermédiaires.
        résultat: un système à l'agonie malgré l'investissement des enseignants dans les écoles.

        Depuis 2 jours, je n'ai pas lu, ni entendu, de critique sur l'incompétence de Peillon, d'autres reproches lui sont faits, mais pas celui de l'incompétence. Par contre sur le conservatisme de certains syndicats… 


        • tilekol, le 05/04/2014 à 11:59
          2 jours de travail / 1 jour de récupération / 2 jours de travail / 2 jours de récupération n'est pas un rythme imbécile, c'est un rythme.

          5 jours d'affilée dans les conditions proposées, ce n'est pas un rythme, c'est un marathon.





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