Scénarios pour un ministre 

Entre rythmes scolaires et refondation, dans l'attente du nouveau ministre de l'Education nationale, on peut déjà discerner ce que sera la feuille de route qui lui sera remise par Manuel Valls.

 

Le sujet le plus urgent pour le nouveau ministre sera le règlement de la question des rythmes scolaires et al gestion des maires. La question est relancée par l'opposition et , dans le contexte du basculement à droite de nombreuses municipalités, elle se pose dans une nouvelle configuration. Les portes de sortie sont étroites. Comment ne pas détricoter ce qui a été construit difficilement ? On pourrait s'orienter vers une ouverture du décret sur la partie périscolaire. Mais comment glisser dans celle ci l'alternance demandée par le Snuipp ?

 

On en arrive donc à la gestion des syndicats. La Fsu s'est récemment félicitée de son influence sur V. Peillon, un fait confirmé par les adversaires du rapport Terra Nova. Majoritaire au primaire et au secondaire, la première fédération a les moyens de rendre difficile l'exercice de la fonction. Comment trouver un terrain d'entente dans un contexte budgétaire qui sera probablement plus difficile ? La Fsu a déjà fait savoir qu'elle n'acceptera pas la remise en question des 60 000 postes. Le Snes vient de réaffirmer des principes qui coupent court à des évaolutions jugées souhaitables par beaucoup au ministère.

 

C'est bien le budget qui sera la clé et le problème du nouveau ministre. Comment concilier pacte de responsabilité et maintien du budget de l'éducation nationale ? Le nouveau ministre pourrait tenter de rééquilibrer ses moyens entre secondaire et primaire à travers la réforme des programmes. Mais on imagine sans peine les obstacles...

 

Quel avenir pour le numérique ? Le plan numérique lancé par V Peillon suppose des financements. Le ministère avait en vue à la fois des financements européens , à travers les collectivités territoriales, et un glissement de ressources papier vers le numérique. Comment effectuer al première opération alors qu'un tour de vis budgétaire va peser sur les collectivités locales ?

 

A travers cette question c'est celle de la refondation qui se pose. Lancée par V. Peillon avec vigueur, elle a sa cohérence et propose une véritable vision de l'Ecole. Peut-elle survivre sans son inspirateur ? Les institutions, les procédures viennent juste d'être mises en place. Si elles sont inscrites dans la loi, on observe que dès la démission du gouvernement un véritable gel s'est abattu rue de Grenelle. Qui est capable de relever le défi de la construction d'une nouvelle école ? Qui y a intérêt alors que l'école actuelle satisfait ceux qui la dirige et la partie la plus influente de la population ?

 

François Jarraud

 

Par fjarraud , le mercredi 02 avril 2014.

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