Mis violemment en accusation dans l'étude de Terra nova, comment réagit le Snes ? Pour Roland Hubert , secrétaire général du Snes, l'étude n'est qu'un épisode supplémentaire d'une histoire vieille de 40 ans. Les enseignants ne veulent pas de l'école commune.
A quelques jours de son congrès, la publication de l'étude de Terra Nova est une provocation pour le Snes. Le syndicat y est présenté comme " seul véritable obstacle" à la démocratisation scolaire. Et le rapport appelle carrément à " cesser notamment d’en faire le partenaire privilégié du ministère".
"C'est une vieille histoire", nous confie Roland Hubert, secrétaire général du Snes. "Une idée vieille de 40 ans. Mais la réalité est têtue : le Snes reste majoritaire aux élections professionnelles". Pour Roland Hubert, l'étude de Terra Nova ne fait que reprendre une revendication de "corps unique d'enseignants" apparue dans l'ancienne FEN. "Les enseignants n'en veulent pas", souligne-t-il. "Il y a du mépris pour les professeurs de collège dans ces propositions", estime R Hubert. "Leur dire que le collège s'aligne sur le modèle élitiste du lycée cela ferait rire la plupart d'entre eux". Pour le Snes, la concertation menée au début de la refondation a dépassé cette opposition. "On était tous d'accord pour dire qu'il fallait aménager la rupture entre école et collège avec les conseils école collège".
Pour le Snes, la position des auteurs du rapport est faussement démocratique. "ce qui nous oppose c'est bien la position du collège. Pour nous on est dans l'idée d'un enseignement obligatoire jusqu'à 18 ans. Eux ils voient le collège comme la fin de la scolarité obligatoire. Or pour lutter contre l'échec scolaire il faut déjà se fixer un horizon, celui qui va de l'école au lycée". Pour le Snes c'est bien la terminale qui est le but de l'éducation. C'est justement cette position que conteste les auteurs de l'étude de Terra Nova.
François Jarraud