2014 : Une année tournant pour V Peillon ? 

Décidément 2014 ne ressemblera pas à 2013. Après l'avalanche de lois et de décrets pour l'Education nationale, 2014 ne serait, selon Vincent Peillon, qu'une année d'exécution et de combat politique. La refondation est-elle déjà délimitée pour ne pas dire terminée  ?

 

Devant la presse, le 22 janvier, le ministre de l'éducation nationale a annoncé que 2014 sera l'année de "l'application des réformes". Après 18 mois passés à préparer et rédiger des textes législatifs, le ministre propose la pause des réformes et leur approfondissement sur le terrain. Il attend des adultes qu'ils réussissent à changer les pratiques de classe et qu'ils se coordonnent pour l'évaluation.

 

2014 sera l'année de la pause. Plus besoin de faire de nouveaux textes pour rendre effective la refondation de l'Ecole. L'essentiel a déjà été fait, estime le ministre. Il s'agit maintenant d'appliquer. Un travail qui incombe à la Dgesco.

 

Mais, dans l'énumération des actions de 2014, il y a aussi ce qui s'inscrit en creux. Et d'abord le prioritaire. Elevé au plus haut niveau des priorités le 16 janvier, Vincent Peillon n'en parle plus le 22. C'est George Pau-Langevin qui évoque sa "volonté de lutter contre le déterminisme social". Elle annonce d'ailleurs un texte sur les dispositifs relais et un autre sur la lutte contre l'absentéisme. Autre disparition : en lien avec la réforme du prioritaire, celle du collège, promise en décembre 2013, n'est déjà plus dans les chantiers annoncés par Vincent Peillon pour 2014.

 

Rue de Grenelle comme rue du Faubourg Saint-Honoré, un nouveau paysage se met en place. Pour Vincent Peillon l'impulsion est donnée. Son oeuvre est dessinée et les directions sont indiquées. Il reste à transcrire dans le langage des textes officiels. C'est un travail d'exécution. Est-ce un travail pour V Peillon ?

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le jeudi 23 janvier 2014.

Commentaires

  • Franck059, le 23/01/2014 à 15:38
    Tant que les rémunérations stagneront et que les enseignants perdont leur pouvoir d'achat, il sera illusoire de croire que les équipes se mobiliseront. Elles feront le minimum vital, point. 
    Pas de remise à plat du collège unique : tout le monde y va et l'enseignant est prié, non plus de différencier, mais d'individualiser. Nous parvenons à l'apogée de l'enfant roi, la société s'efface devant l'individualisation. 
  • Viviane Micaud, le 23/01/2014 à 08:45
    Personnellement, je crois que Peillon veut continuer la réfondation de l'école jusqu'à son terme.
    Sa candidature aux Européennes est pour avoir un point de chute, si la dynamique s'enraye.
    Dans son cas, j'aurais fait la même chose. Il est beaucoup plus facile d'agir pour l'intérêt général et prendre les justes risques dans les décisions contraires aux demandes des groupes de pression, quand on a une solution pour rebondir en cas d'échec. 
    Personnellement, je crois en sa réussite. Il a pratiquement tout vu ... Des flous restent toutefois :
    -  "l'orientation en fin de 3ème, le soutien de ceux qui ne croient plus en l'école et l'affectation dans la section professionnelle". 
    - la gestion des 2GTs avec une hétérogénéïté proche de celle des classes de 3ème dans les lycées où on expérimente le stupide "dernier mot au parent". (Stupide car tous ceux qui avaient une chance raisonnable de réussir la 2GT avaient le droit d'y aller, et que le vrai problème est l'affectation en section professionnelle).
    - la politique concernant l'enseignement des sciences. (Celle qui a été à la base des programmes de 2010 et de la réforme du lycée était basée sur des doctrines pédagogiques fausses.)
  • heurtebise, le 23/01/2014 à 07:13
    L'agitation et les verbigérations de Peillon devant les caméras ne masquent plus le vide de son action et l'absence de pensée cohérente sur l'éducation : une déforme des rythmes irréalisable, une refondation sans fondations, une loi d'orientation sans direction, bref, du bruit, de la communication mais rien d'intelligent. L'année 2014 sera celle pour Peillon du retour à sa carrière politique et à ses ambitions, via l'Europe. Le plus tôt serait le mieux pour reprendre sereinement et sérieusement un dialogue et des avancées avec un nouveau  ministre de l'éducation compétent.
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