Rythmes : Le Sénat rejette la proposition de loi UMP  

A quelques semaines des municipales, la question des rythmes scolaires s'invite dans le débat électorale. L'UMP entend bien utiliser le mécontentement que suscite la réforme. Le 21 janvier elle réunissait la presse à 'occasion du débat  au Sénat sur une proposition de loi donnant le droit aux maires de fixer les rythmes scolaires. Dan sla soirée le texte était rejeté par le Sénat.

 

"Il y a de grandes difficultés d'application de la reforme sur le terrain. Elles proviennent d'une insuffisance de financement et de l'absence de considération des contraintes locales". Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, estime l'effort imposé par les nouveaux rythmes impossible pour sa ville. "Où voulez vous que je trouve les animateurs en dehors des colleurs d'affiche de mon adversaire", ironise-t-il. Il a chiffré son coût  à 30 millions. Une somme qui est à mettre en rapport avec le budget de la ville : 1500 millions..

 

La proposition de loi déposée par l'UMP décide que "les maires ont le libre choix de l'organisation du temps scolaire" et que "Toute modification des rythmes scolaires par voie réglementaire donne lieu à compensation intégrale par l'État des charges supportées à ce titre par les communes et les établissements publics de coopération intercommunale". C'est évidemment donner aux communes des compétences qui appartiennent à l'Etat. Mais s'immiscer dans la pédagogie ne fait pas peur. JC Gaudin annonce qu'il est prêt à payer les professeurs pour qu'ils enseignent les fondamentaux sur le temps périscolaire : "lire, écrire, compter et un peu d'histoire nationale"... Le financement est aussi au coeur du raisonnement de JC Carle. Il estime que le ministère peut payer le coût d ela réforme en supprimant des moyens dans le secondaire.

 

Au Sénat, ces arguments sont repris par l'opposition. " Le fonds d'amorçage de 250 millions et les aides de la Cnaf ne suffiront pas ; bientôt, les élus devront augmenter les impôts locaux. Eux aussi sont mécontents et s'inquiètent", affirme Catherine Troendlé. " Votre texte reviendrait à donner aux collectivités territoriales le soin de fixer elles-mêmes le temps scolaire ; ce ne serait pas un progrès mais la fin de l'éducation nationale", répond V Peillon. " Diminuer la journée ? Oui, il le faut. Et c'est là que les difficultés commencent car il faut modifier des habitudes séculaires.... Demain, quatre fois plus d'enfants auront accès à des activités périscolaires après la classe... Les communes les plus pauvres de France, de Mende à Denain, sont passées aux nouveaux rythmes scolaires. Preuve que ce n'est pas une question d'argent, mais d'organisation. Des communes qui n'avaient pas les moyens d'organiser les activités périscolaires les ont désormais".

 

Le parti socialiste avait déposé 3 amendements demandant la suppression des 3 articles de la proposition de loi. Ils sont votés gauche contre droite. Les sénateurs PS, PC, écolo et RDSE (sauf un) votent pour la mise à mort du texte. Tous les sénateurs UMP et UDI pour l'adoption de la  proposition de loi. Par 177 voix contre 167, le texte est rejeté. Mais le débat continue dans l'opinion...

 

François Jarraud

 

Le débat au Sénat

Par fjarraud , le mercredi 22 janvier 2014.

Commentaires

  • heurtebise, le 22/01/2014 à 22:02
    Pour les professionnels de l'éducation qui ne nourrissent pas leur réflexion à partir des séries américaines ou sur de nostalgiques souvenirs de leur scolarité (Vincent, Luc, Xavier, Gilles, François, Claude, Viviane et les autres) :

    Il n'est pas difficile de comprendre que quelle que soit la répartition adoptée entre le temps scolaire et périscolaire :

    - la présence des enfants dans les locaux municipaux durant la journée et la fatigue qui s’en suit ne seront pas diminuées,

    - une journée supplémentaire se rajoutera durant laquelle les apprentissages s’organiseront pour les élèves dans les mêmes conditions : des locaux souvent exiguës et inadaptés, des effectifs surchargés, un encadrement assuré par du personnel municipal exploité et des enseignants sous-estimés,

    - ces nouveaux aménagements du temps scolaire et la répartition des locaux municipaux  accentueront les inégalités territoriales et la désorganisation d'une école déjà bien mal menée par les gouvernements précédents,

    - l’obstination à vouloir maintenir en l’état le décret sur les rythmes scolaires, le pilotage à vue de leur mise en place, le passage en force du décret un samedi matin traduisent une volonté politique de tenir une promesse électorale du candidat Hollande envers et contre tout bon sens.

     

    L'école élémentaire et ses acteurs n'aspiraient, après les attaques et les dégâts causés par 12 ans de Chiraki et 5 années de Sarkosy, qu'à pouvoir souffler et retrouver des conditions de travail apaisantes et apaisées pour tous. Cet apaisement passe aujourd’hui par l'abrogation du décret sur les rythmes scolaires.

     

    Prétendre que ce décret sur la déforme des rythmes, cette loi d’orientation d’un ministère qui navigue  à vue et cette refondation sans fondation sont aux services des apprentissages et de l'élève, c’est oublié :

    - que les enseignants non depuis deux ans jamais été sérieusement consultés sur la réalité de l’école dans laquelle ils exercent quotidiennement,

    - que ce gouvernement a réussi à mettre dans la rue son électorat naturel et ceux qui depuis dix-sept ans ont organisé la casse de l’éducation,

    - que des programmes ne peuvent se construire dans la précipitation autour de propositions globales pour justifier un décret,

    - que le débat durant les élections municipales risque de se cristalliser sur la mise en place des rythmes scolaires et servir d’ambulance aux candidats qui n’ont d’autres ambitions que leur élection.

     

    Un interlocuteur raisonnable, une instance consultative, un ministère soucieux de l’école et de ses acteurs proposeraient, après ces deux années de crispation, de laisser passer les élections municipales, de laisser venir de nouveaux programmes dans l'esprit et la continuité de ceux de 2002 pour ensuite réfléchir ensemble, professionnels, chercheurs, responsables politiques, citoyens sur les conditions  d'organisation à mettre en place pour leur réalisation. Il est encore temps.

  • berni10, le 22/01/2014 à 12:15
    Effectivement, un grand succès pour dix personnes et 99,9 % de mécontents, c'est ça la démocratie.
    Plus de la moitié des communes n'ont pas daigné discuter avec les enseignants et parents pour leur mise en place. Merci d'arrêter avec votre bons temps scolaires puisqu'effectivement, tous les matins, soit une bonne heure dans la semaine, on devra s'occuper en plus de l'appel de la cantine, du placement des élèves dans les ateliers du soir. Merci aussi à la hausse des impôts avec près de 400 000 euros pour des communes de 20 000 habitants.

    Ne vous inquiétiez pas Viviane, on s'occupera de vos amis dans quelques semaines au moment des élections.
  • Viviane Micaud, le 22/01/2014 à 10:19
    L'intérêt de la réforme de la semaine des 4,5 jours ne fait plus débat. 
    Les enfants en difficultés avec les apprentissages sont saturés au bout de 4 ou 5 heures. En rajoutant, une demi-journée dans la semaine, on rajoute près 25% de bon temps scolaires en plus. Ce qui revient à un an sur toute la durée du primaire.
    La question qui se pose est l'équilibre des activités de la journée et leur financement. N'oublions pas que 99,8% des communes qui ont fait la réforme cette année ont trouvé une solution satisfaisante pour les parents et pour les finances de la commune.
    Les activités d'ouverture d'esprit peuvent être organisées à un goût raisonnable.
    Les journaux télévisés ont trop focalisés sur les difficultés. Vu la complexité des changements d'organisation, pour les enseignants, pour les parents et pour la mise en place des animateurs, c'est normal que tout ne soit pas parfait le premier jour. Mais, quand on voit le bilan on peut dire que, globalement, la réforme a été un succès.
    • berni10, le 22/01/2014 à 12:16
       
      Effectivement, un grand succès pour dix personnes et 99,9 % de mécontents, c'est ça la démocratie.
      Plus de la moitié des communes n'ont pas daigné discuter avec les enseignants et parents pour leur mise en place. Merci d'arrêter avec votre bons temps scolaires puisqu'effectivement, tous les matins, soit une bonne heure dans la semaine, on devra s'occuper en plus de l'appel de la cantine, du placement des élèves dans les ateliers du soir. Merci aussi à la hausse des impôts avec près de 400 000 euros pour des communes de 20 000 habitants.

      Ne vous inquiétiez pas Viviane, on s'occupera de vos amis dans quelques semaines au moment des élections.
  • berni10, le 22/01/2014 à 07:39
    Vivement les municipales que l'on commence à voter contre ce gouvernement dans lequel j'espérais . On a que du mépris depuis 2 ans. Et les syndicats achetés qui ne servent plus à rien. Ils se disent maintenant réformistes libéraux. Autant leur supprimer les décharges syndicales, ne servant qu'à faire de la propagande pour repousser l'age legal de la retraite, faire passer les rythmes dont personne ne veut....
    Je suis écoeuré: ils sont devenus des parasites. Fini l'engagement dans l'intérêt public. Ah si! l'engagement personnel pour leurs propres intérêts.
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