Rentrée 2014 : 4 341 nouveaux postes pour faire face à la croissance démographique 

La croissance démographique absorbera la plus grande partie des nouveaux postes créés à la rentrée 2014. Le ministère a fait connaitre le 19 décembre ses arbitrages entre les académies. Des académies continuent à perdre des postes dans le second degré. L'enseignement prioritaire absorbe les postes restants.

 

Le budget 2014 a prévu la création de 8804 postes supplémentaires dans l'éducation nationale dont 4 341 postes d'enseignant dans le public, 345 dans le privé, 3 459 pour la formation initiale, 159 postes de CPE, 150 de personnels médicosociaux et 350 d'AVS. Le 19 décembre, le ministère a fait connaitre la répartition des postes pour la prochaine rentrée sans assumer une communication directe sur ses choix. On trouvera ci-dessous le document officiel pour le primaire et le secondaire.

 

Bénéfice au primaire

 

La répartition des 4 341 postes d'enseignants se fait au bénéfice du primaire avec 2 355 postes créés. Le secondaire ne bénéficie que de 1986 nouveaux postes. Le ministre a donc décidé d'appliquer la priorité au primaire, l'école étant le moment où les inégalités scolaires apparaissent. Mais il est vrai que cette répartition tient compte aussi de la croissance démographique attendue à la rentrée 2014 : il y aura 32 000 nouveaux écoliers contre seulement 9 000 nouveaux collégiens et lycéens.

 

La répartition des postes de professeurs des écoles privilégie les académies de forte croissance démographiques et celles où l'enseignement prioritaire est important. Symboliquement c'est Créteil qui bénéficie de la plus grande ouverture de postes avec 380 emplois supplémentaires, suivi de Versailles (368). Lyon et Grenoble (264 et 182) sont des académies mal dotées précédemment et en croissance démographique. Toulouse (+150), Aix Marseille (+136), Bordeaux (+125), Montpellier (+120), Nantes (+116), Nice (+ 100) sont des académies en forte croissance démographique. Le grand perdant pourrait être Poitiers où il n'y a que 16 créations de postes alors que l'académie est à la fois en croissance démographique et en sous effectif. Il n'y a aucune création de postes en Martinique et Guadeloupe. Il y en a très peu dans le nord-est où la situation démographique ne l'exige pas.

 

Le second degré sous perfusion

 

Dans le second degré, la situation est rendue plus complexe par le faible nombre de postes réellement créés. En effet sur les 1986 nouveaux emplois seulement 986 postes réels apparaissent. un millier d'emplois ne correspondent qu'à des équivalents temps pleins (ETP), c'est à dire des volumes d'heures supplémentaires fléchés dans les académies. Le ministère affecte donc la moitié des moyens en récompensant ou sanctionnant les académies. Là aussi Créteil est en tête des créations de postes avec 147 nouveaux emplois et 86 ETP. Le ministre marque aisni sa volonté de soutenir l'enseignement prioritaire. C'est Nantes qui arrive en seconde position avec 200 postes (dont 75 ETP). Versailles dispose de 172 postes (dont 72 ETP), Grenoble et Lyon de 161 et 155 postes,  Rennes de 145, Bordeaux et Montpellier de 140 et Orléans Tours de 137. Aix Marseille n'a que 40 nouveaux postes. Poitiers est un peu mieux doté avec 60 postes (dont 30 ETP). Des académies perdent des postes. Nancy-Metz rend 98 emplois, Reims 43, la Martinique 60 et la Guadeloupe 31. Paris aurait du en rendre 24 mais un volant d'ETP met l'académie de la capitale dans le vert. C'est aussi le cas de Nice. Mayotte, où l'enseignement secondaire est indigent bénéficie de 140 créations de postes dont 50 ETP.

 

Le poids de la formation initiale

 

Ces créations de postes sont marquées par le poids de la montée en puissance de la formation initiale. En 2014 ce sont pas moins de 8 896 postes de stagiaires qui sont créés ce qui hisse le nombre d'emplois de stagiaires à 28 007. Et ce sont leurs interventions en classe qui fournissent l'essentiel du volant de nouveaux postes. C'est une contrainte supplémentaire pour les décideurs du ministère. Ainsi les stagiaires du secondaire apportent 1486 emplois nouveaux sur les 1 986 postes créés en 2014.

 

François Jarraud

 

 

ENSEIGNEMENT SCOLAIRE PUBLIC 1er DEGRÉ

ENSEIGNEMENT SCOLAIRE PUBLIC 2nd DEGRÉ

(sans les 1000 ETP sous forme de Heures Sup.)

AIX-MARSEILLE

136

15

AMIENS

20

49

BESANÇON

3

0

BORDEAUX

125

83

CAEN

2

-31

CLERMONT-FERRAND

16

14

CORSE

10

0

CRÉTEIL

380

147

DIJON

2

-12

GRENOBLE

182

100

LILLE

74

10

LIMOGES

13

-13

LYON

264

115

MONTPELLIER

130

70

NANCY-METZ

2

-98

NANTES

116

125

NICE

100

-11

ORLÉANS-TOURS

40

90

PARIS

10

-24

POITIERS

16

30

REIMS

3

-56

RENNES

39

100

ROUEN

50

10

STRASBOURG

24

7

TOULOUSE

150

87

VERSAILLES

368

100

GUADELOUPE

0

-31

GUYANE

40

50

RÉUNION

60

10

MARTINIQUE

0

-60

MAYOTTE

40

90

TOTAL

2355

986

 

 

Le document ministériel

Les postes à la rentrée 2013

 

 

Par fjarraud , le vendredi 20 décembre 2013.

Commentaires

  • maria1958, le 20/12/2013 à 10:44
    D'après l'article du Café d'hier, 
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/12/19122013Article635230320672329622.aspx
    les prévisions d'effectifs actualisées pour la rentrée ne sont pas +32 000 écoliers pour 2355 postes créés, mais + 41 742 écoliers pour 2355 postes créés....

    Et dans le secondaire, les 1986 postes créés sont à mettre en regard, non pas d'une augmentation dehttp:+ 9000 élèves, mais de de.... +51 000: 
    //www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/12/19122013Article635230320672329622.aspx

    "
     Il y a 20 000 élèves de plus au collège, 18 000 en lycée général et technologique et 13 000 en lycée professionnel. Le gros de la croissance se porte sur le collège. Les effectifs diminuent en 6ème et 5ème mais augmentent en  4ème et 3ème. Le lycée général et technologique voit ses effectifs augmenter de 18000 lycéens, soit le double de ce qui était prévu. Enfin le lycée professionnel accueillera 13 000 élèves supplémentaires malgré la fermeture des Bep."

    On comprend pourquoi le Ministère n'a pas fait de communiqué ou de conférence de presse sur ses créations de postes....

    Par ailleurs, le Café relève aujourd'hui non sans raison que 
    "En 2014 ce sont pas moins de 8 896 postes de stagiaires qui sont créés ce qui hisse le nombre d'emplois de stagiaires à 28 007. Et ce sont leurs interventions en classe qui fournissent l'essentiel du volant de nouveaux postes."

    Et là on a un autre motif d'inquiétude: en l'état rien ne garantit que ces 28 000 stagiaires seront bien recrutés. 
    D'abord parce que le nombre d'inscrits réel aux concours rénovés n'est sans doute pas celui affiché sur le site ministériel (gonflé par les doubles voire triples inscriptions). 
    Ensuite parce qu'avant même les oraux du concours 2014 "anticipé", 470 postes sont déjà perdus faute d'admissibles en nombre suffisant dans une dizaine de disciplines. 
    Et parce que les candidats aux concours se débattent cette année dans des conditions matérielles encore plus difficiles qu'avant, entre la confusion et la pénurie qui règnent dans les ESPE et.... la suppression cette année des aides financières aux candidats aux concours ! 

    Sans soutien financier, impossible de préparer le concours à temps plein puisqu'il faut courir les petits boulots. Or salariat étudiant = davantage d'échec = encore plus de recrutements qui ne se réaliseront pas ? (plus de 2200 postes perdus à la session 2013, déjà.....).

    Ne pas aider les étudiants maintenant, c'est risquer davantage de classes sans profs à la rentrée, encore plus de pbs de remplacement, etc. 
    Les économies de bouts de chandelle, ça peut coûter très, très cher ensuite..... 

    • maria1958, le 20/12/2013 à 11:07
      Rectificatif et mea culpa après relecture attentive de l'article d'hier:
      les hausses d'effectifs à la rentrée 2014 seront bien de +32 000 dans les écoles (après +41 742 à la rentrée 2013).
      Et dans le secondaire, il faudra absorber +9 100 à la rentrée 2014, après les +51 000 de la rentrée 2013.

      Le fond du problème reste cependant le même: les créations de postes annoncées sont trop faibles pour ouvrir une marge d'amélioration réelle.

      Et surtout, les postes budgétaires c'est une chose, mais encore faut-il prendre des dispositions permettant de les pourvoir... 
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