Quelle place pour le Qatar en éducation ? 

Chaque année, la famille royale de l'émirat du Qatar organise à très grands frais une manifestation internationale sur l'innovation en éducation qui place le pays au firmament de la modernité éducative. Mais PISA vient encore cette année rappeler la triste réalité d'un système éducatif parmi les moins performants de la planète.

 

Fut un temps, peu éloigné, où l'Education nationale envoyait ses cadres et même son ministre participer à WISE, une rencontre internationale sur l'innovation pédagogique. En 2013 comme en 2012, Vincent Peillon s'est gardé de suivre l'exemple de Luc Chatel. Mais l'événement, très largement subventionné, continue à attirer journalistes et agitateurs d'idées dans les hotels de grand luxe de la capitale qatarie.

 

Mais qu'en est-il de la réalité éducative du Qatar ? Troisième pays du monde pour la richesse, le Qatar devrait galoper dans le peloton de tête aux évaluations internationales. Il n'en est rien. Pisa 2012 confirme Pisa 2009. Le Qatar est en bas du classement international. Il se situe exactement à l'avant avant dernier rang. Troisième pays du monde pour la richesse , il est le troisième à rebours pour la mauvaise qualité de son système éducatif. Et cela quel que soit la compétence évaluée. Les garçons qataris se classent derniers mondiaux en compréhension de l'écrit et en sciences. Les filles sont meilleures, ce qui ne veut pas dire qu'elles aient toutes accès à l'éducation. Le Qatar est aussi un des pays où les écarts sont les plus importants entre les élèves. Le niveau éducatif du Qatar est comparable à celui de l'Indonésie, un pays 25 fois moins riche... Certes il connait une progression sensible depuis 2009. Mais partant d'aussi bas, est ce étonnant ?

 

Pourquoi rappeler ces résultats ? Parce que le lien existe avec Wise. Les millions déversés pour organiser cette réunion de prestige manquent visiblement à assurer la scolarité universelle dans le pays et à assurer un minimum d'égalité dans le système éducatif. On ne manque pourtant pas de maitres compétents et sans emploi au Moyen Orient qui seraient capables de revigorer le système éducatif. Qui peut croire que la monarchie absolue soit sans rapport avec ces inégalités et puisse être un modèle pour l'école ?

 

François Jarraud

 

Par fjarraud , le mardi 17 décembre 2013.

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