Rythmes : Le Snuipp se fâche 

La petite phrase de Françoise Moulin-Civil, présidente du Comité de suivi de la réforme des rythmes scolaires, opposant la position du Snuipp dans le comité et à l'extérieur, n'a pas plu au premier syndicat du primaire...

 

"Lors de la dernière réunion du Comité, le 9 décembre, le SNUipp-FSU a annoncé qu’il ne pourrait pas signer le projet de rapport en l’état. Nous constatons que notre parole a été détournée. Cela est grave. Notre présence au Comité national reposait sur la confiance entre les différents partenaires. Il ne signifie en aucune manière notre acceptation de cette réforme. Notre rôle de syndicat majoritaire est de porter dans toutes les instances la parole et les revendications des enseignants des écoles", explique le Snuipp.

 

" Le SNUipp-FSU ne peut se reconnaître dans ce projet qui part du principe qu’une réforme des rythmes peut être réussie partout dans le cadre des décrets actuels", continue le syndicat. "C’est pourquoi il demande que le Comité de suivi inscrive dans son rapport la nécessité de réécrire le décret. Par ailleurs, le SNUipp-FSU continue de demander l’ouverture de discussions réunissant tous les acteurs concernés par la réforme". Le Snuipp souligne par exemple des incohérences comme le fait que "par exemple, plus de 10 % des communes fonctionnent avec 2 journées de 6 heures d’école par semaine, à contrecourant de l’esprit du décret qui appelle à des journées de 5H 30 maximum. A contrario, des organisations qui font consensus comme à Poitiers avec 2 mercredi sur trois travaillés et des journées allégées ne pourront pas perdurer." A Paris, le Snuipp 75 annonce une manifestation samedi 18 janvier et des poses de banderoles à partir du 9.

 

Le communiqué

Les propos de F Moulin Civil

 

Par fjarraud , le jeudi 12 décembre 2013.

Commentaires

  • heurtebise, le 12/12/2013 à 19:15
      Il n'est pas difficile de comprendre que quelle que soit la répartition adoptée entre le temps scolaire et périscolaire :

    - la présence des enfants dans les locaux municipaux durant la journée et la fatigue qui s’en suit ne seront pas diminuées,

    - une journée supplémentaire se rajoutera durant laquelle les apprentissages s’organiseront pour les élèves dans les mêmes conditions : des locaux souvent exiguës et inadaptés, des effectifs surchargés, un encadrement assuré par du personnel municipal exploité et des enseignants sous-estimés,

    - ces nouveaux aménagements du temps scolaire et la répartition des locaux municipaux  accentueront les inégalités territoriales et la désorganisation d'une école déjà bien mal menée par les gouvernements précédents,

    - l’obstination à vouloir maintenir en l’état le décret sur les rythmes scolaires, le pilotage à vue de leur mise en place, le passage en force du décret un samedi matin traduisent une volonté politique de tenir une promesse électorale du candidat Hollande envers et contre tout bon sens.

     

    L'école élémentaire et ses acteurs n'aspiraient, après les attaques et les dégâts causés par 12 ans de Chiraki et 5 années de Sarkosy, qu'à pouvoir souffler et retrouver des conditions de travail apaisantes et apaisées pour tous. Cet apaisement passe aujourd’hui par l'abrogation du décret sur les rythmes scolaires.

     
    Prétendre que ce décret sur la déforme des rythmes, cette loi d’orientation d’un ministère qui navigue  à vue et cette refondation sans fondation sont aux services des apprentissages et de l'élève, c’est oublié :

    - que les enseignants non depuis deux ans jamais été sérieusement consultés sur la réalité de l’école dans laquelle ils exercent quotidiennement,

    - que ce gouvernement a réussi à mettre dans la rue son électorat naturel et ceux qui depuis dix-sept ans ont organisé la casse de l’éducation,

    - que des programmes ne peuvent se construire dans la précipitation autour de propositions globales pour justifier un décret,

    - que le débat durant les élections municipales risque de se cristalliser sur la mise en place des rythmes scolaires et servir d’ambulance aux candidats qui n’ont d’autres ambitions que leur élection.

     

    Un interlocuteur raisonnable, une instance consultative, un ministère soucieux de l’école et de ses acteurs proposeraient, après ces deux années de crispation, de laisser passer les élections municipales, de laisser venir de nouveaux programmes dans l'esprit et la continuité de ceux de 2002 pour ensuite réfléchir ensemble, professionnels, chercheurs, responsables politiques, citoyens sur les conditions  d'organisation à mettre en place pour leur réalisation. Il est encore temps.

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