Ce que nous apprennent les cantines sur nos lycées 

La décision de la région Ile-de-France d'uniformiser les tarifs des restaurants scolaires sur le territoire régional s'appuie sur une intéressante étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme régional (IAURIF). Elle met en évidence les inégalités sociales entre les jeunes pour l'accès à la cantine. L'IAURIF a observé la répartition géographique et sociale des demi-pensionnaires en Ile de France.

 

Sur le plan social, on observe d'énormes inégalités dans le taux d'accès à la demi pension. Selon l'IAURIF, en Ile-de-France, la probabilité d'être inscrit à la cantine est de 0,9 pour les professions intermédiaires contre 0,5 pour les enfants d'inactifs, les enfants de cadres étant la catégorie de référence. Autrement dit on a deux fois moins de chance de déjeuner à la cantine quand on est enfants d'inactif. Dans la même logique, les étudiants de CPGE ont deux fois plus de chances de déjeuner à la cantine que les élèves de 2de générale ou ceux de BTS.

 

 Sur le plan géographique, la fréquentation des restaurants scolaires varie énormément à l'intérieur de la région.  Là où elle est la plus faible c'est le nord parisien : Seine Saint-Denis et Val d'Oise. La part des demi pensionnaires descend en dessous de 40% des élèves, voire même encore plus bas dans le 93. C'est en zone rurale que la participation est la plus forte. "POur l'IAURIF, le facteur le plus déterminant est géographique".

 

Selon une estimation de l'Institut, la nouvelle tarification pourrait changer réellement la donne. La tarification unique a amené les collèges à passer de 31% à 50% de demi pensionnaires. Le nouveau tarif doublerait le nombre de bénéficiaires de l'aide régionale.

 

Ainsi le taux de fréquentation de la cantine est un indicateur visible de la composition sociale de l'établissement. Plus il est élevé plus les catégories favorisées sont nombreuses. C'est aussi une information sur sa composition pédagogique. Plus la fréquentation est forte, plus le lycée propose des formations longues et prestigieuses. Il y a de la vérité dans les assiettes.

 

François Jarraud

 

L'étude


Par fjarraud , le mercredi 11 décembre 2013.

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