Fortes inégalités de réussite des jeunes en premier cycle universitaire  

La moitié des étudiants échoue en première année du supérieur, annonce une étude de la Depp (ministère de l'éducation nationale). Cet échec massif est à nuancer selon le bac d'origine de l'étudiant. C'est à dire au final selon l'origine sociale du jeune. C'est la seconde peine des jeunes d'origine populaire.

 

"Seul un étudiant sur deux passe directement en deuxième année de licence (un sur quatre redouble et un sur quatre se réoriente ou abandonne ses études supérieures), alors que parmi ceux qui parviennent en troisième année de licence générale, près de sept étudiants sur dix obtiennent le diplôme en un an (neuf sur dix en licence professionnelle)", annonce une étude de la DEPP. En DUT, le passage en seconde année est élevé : il concerne sept étudiants sur dix. Le taux de réussite en seconde année l’est également : près de neuf étudiants sur dix ont obtenu leur diplôme à la session 2011. En STS, le taux de passage en seconde année est de 85 %. À la session 2011, le taux de réussite au BTS est de 72 % et augmente de deux points par rapport à 2010.

 

L'échec concerne d’abord les bacheliers professionnels, mal préparés par leurs études antérieures à s’engager dans une formation universitaire générale de premier cycle, et, dans une moindre mesure, les bacheliers technologiques, notamment lorsqu’ils sont issus des séries tertiaires. Le taux de réussite en L1 est de 78% pour les bacheliers généraux, 66% pour les lycéens technologiques et 60% pour les bacheliers professionnels.

 

C'est en licence professionnelle que la réussite des étudiants est la plus élevée : 88,0 % des étudiants inscrits en 2010-2011 ont été diplômés à la session 2011. Quel que soit le baccalauréat d’origine, la réussite reste élevée : l’écart entre le taux de réussite des étudiants issus d’un baccalauréat général (90,2 %) et celui des bacheliers professionnels (86,3 %) est de 3,9 points seulement.

 

Réussite et échec en premier cycle


Par fjarraud , le mardi 10 décembre 2013.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 10/12/2013 à 17:22
    Attention, il y a une inexactitude dans le résumé de François Jarraud.
    Les taux de réussite donnés sont ceux de L3 et non pas de L1.
    En effet, les quelques rescapés du bac pro qui ont réussi la L2 n'ont pas de problème particulier en L3. 
    La réussite en L1, n'est pas détaillé en fonction du bac. En dernière page, on apprend que 9% de bacheliers généraux sans mention et 13% des bacheliers technologiques qui sont entrés en L1 ont quitté l'enseignenement supérieur sans diplôme. Le chiffre n'est pas donné pour les bacs professionnels.
    On apprend toutefois en avant dernière page que, parmi les jeunes qui ont choisi de tenter l'enseignement supérieur, 9% des bacs généraux, 29% des bacs technologiques et 56% des bacs professionnels sont sortis sans diplôme. Cependant ce pourcentage comprend les BTS ont le taux de réussite des bacs professionnels est de 54%. 
    De mémoire, l'année dernière le taux d'échec des bacs pro en L1 était de l'ordre de 95%. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette année, même si la question est savamment contourné dans la note.
    Je précise que je suis favorable à ce que tous les jeunes sur le territoire français puissent avoir accès à une formation qui permet de progresser dans leur cursus, mais je pense qu'on devrait accepter de voir que toute formation a des prérequis pour avoir une chance raisonnable de la réussir.
    • fjarraud, le 10/12/2013 à 21:10
      bonjour
      les stats concernent précisément les primoentrants en L3.
      S'"agissant des bacheliers professionnels qui semblent vous faire si peur. Ils représentent plus d'un bachelier sur 4 et la moitié d'entre eux poursuivent des études dans le supérieur. Vincent Troger a pu montrer que le passage par le bac pro peut etre aujourd'hui une stratégie pour contourner les filières classiques et aller dans le superieur
      http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2011/124_6.aspx
      Leur débouché normal est la STS mais ils ont du mal à y pénétrer du fait de la concurrence des bacheliers techno et généraux. L'inscription en université est souvent par défaut . Elle est liée à la dévalorisation des universités.

      En 2010 7% se sont inscrits en université à l'issue du bac, soit 27% de ceux qui ont poursuivi immédiatement des études supérieures. La deuxiè_me année en université, 14% passent en L2 et 40% redoublent. Les autres se réorientent c'est a dire accèdent souvent à leur vœu de départ. Ils sont par contre 72% a passer en 2de année de STS pour ceux qui ont eu la chance d'y accéder.

      On mesure dans ces chiffres à la fois le poids de l'élitisme et du conservatisme de notre système éducatif . Il faut y ajouter les difficultés à construire l'orientation dans les lycées.
      C'est exactement ce qu'oin voit en ce moment avec PISA : on ne voit pas que l'échec des enfants des autres est un problème pour nous.
      la référence c'est
      http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2012/94/2/NI_12_04_def_v2_218942.pdf



      • Viviane Micaud, le 11/12/2013 à 12:56
        Je suis totalement en accord avec cette phrase " l'échec des enfants des autres est un problème pour nous." Le principal problème de l'enseignement français est ces enfants qui quittent le système scolaire non seulement sans diplôme, mais en maîtrisant insuffisamment la lecture et l'expression écrite et orale et le calcul pour s'intégrer correctement dans le monde des adultes. Ceci provient de trois négationnismes du système éducation nationale que Vincent Peillon est en train de régler :
        - le négationnisme que les violences entre jeunes sont le principal moteur du décrochage et de la non-implication dans l'effort scolaire,
        - l'incapacité de faire des programmes et les contrôles de connaissance associées due qui prennent en compte qu'il existe des jeunes dans le collège qui maîtrisent insuffisamment la lecture, l'expression écrite et le calcul, et qu'il y a des limites sur ce que 90% d'une classe d'âge est capable d'ingurgiter. (Un négationnisme était entretenu sur les sujets).
        - l'incapacité  de prendre en compte et mettre le soutien suffisant pour les enseignants qui ont des classes ingérables. (Il y a des limite dans ce qui est possible de gérer, entre le nombre de perturbateurs, le niveau d'hétérogénéité et le nombre d'élèves, y compris pour des enseignants formés et d'expérience, ce qui était nié).
        Ces négationnismes ne sont pas du tout engendrés par l'élitisme mais par un accord tacite entre les syndicats et la haute bureaucratie de l'éducation nationale de nier ces réalités.
        Cependant, ce que vous avez écrit est inexact. Les primo arrivants en L3 sont les élèves de L3  qui ont réussi L2 et qui n'ont pas redoublé la L3.
        Le document que vous avez cité en référence donne les réussites en Licence au bout de 4 ans. Il est de 47,8% pour un bac S (bac généraliste dit scientifique), 15,8% pour un bac STI et 4,1% pour un bac professionnel.
        Les bacheliers professionnels ne me font absolument pas peur. Je plaide qu'on mette en place des passerelles pour ceux qui souhaitent s'investir dans l'effort intellectuel puissent continuer leur étude et toutes les études.
        Cependant, j'ai vu les études qui comparaient l'accessibilité à l'emploi des élèves qui cherchaient un travail juste après leur bac pro et ceux cherchaient un travail après un échec à l'université.

      • Franck059, le 10/12/2013 à 22:57
        Merci pour cette belle phrase qui pourrait résumer effectivement l'essentiel de ce qu'il faut retenir de PISA 2012 :
        "L'échec des enfants des autres est un problème pour nous tous."
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