CPGE : Une mobilisation sans complexe 

Comment défendre une situation privilégiée au sein de l'éducation nationale ? Mercredi 4 décembre, près de 300 professeurs des classes préparatoires (CPGE) se sont réunis à Paris pour exiger le retrait du projet de décret Peillon avec le soutien du Snalc, du Snes et des associations professionnelles. Le Snalc est particulièrement présent dans le cortège qui démarre avec son secrétaire général en tête. Ils préparent la grève lundi 9 décembre.

 

"ZEP CPGE même exigence" : le slogan orne la banderole de tête des manifestants des CPGE. C'est la façon dont les enseignants de CPGE présentent leur action. "On se bat pour tous les professeurs du secondaire menacés par le décret Peillon",  nous a dit M Fabre, un enseignant de CPGE de Lille. "On fait le même métier dans des conditions différentes", soutient F. Lachize, une enseignante du lycée Saint Louis de Paris.  La vérité c'est que leur salaire moyen est le double de ceux des professeurs de zep et leurs conditions de travail extrêmement différentes.

 

Surtout, ils n'en reviennent pas de ce qui leur arrive. "On veut une discussion avec Peillon", demande F Lachize. "On est visé aussi au plan symbolique", estime M Fabre, "par l'absence de toute négociation". Longtemps les enfants chéris de l'éducation nationale, l'aristocratie de l'Ecole ne décolère pas des mesures Peillon.

 

"La prime de 3000 euros ça ne concerne qu'un petit nombre de professeurs", nous dit M Fabre. La vraie raison de leur présence c'est que le projet  de décret Peillon leur fait perdre 1 ou 2 heures hebdomadaires avec pour certains un complément de service à trouver. "Quand je passe de 8 à 10h travaillées pour avoir un temps complet je perds en fait 20% de salaire", nous dit M Fabre.

 

"Nous travaillons pour des élèves de haut niveau qui attendent beaucoup de nous", affirme F Lachize. Tous déclarent travailler beaucoup et ne pas mériter ce qui leur arrive. Sur place, aucun enseignant de Zep ou du secondaire n'avait fait le déplacement pour les soutenir...

 

F. Jarraud

 

 

Par fjarraud , le jeudi 05 décembre 2013.

Commentaires

  • fplichon, le 05/12/2013 à 17:38
    De fait on peut soutenir que les enseignants de CPGE sont des privilégiés; Pour avoir moi même enseigné plus de 20 ans dans le secondaire avant de le faire en CPGE, je sais bien que les conditions d'enseignement diffèrent. 
    Il n'en reste pas moins que l'argumentation du ministère est douteuse:
    -au nom de la justice et de l'équité salariale, il faudrait amputer le salaire des professeurs de CPGE qui gagneraient des sommes mirobolantes parce qu'il accumulent les HS. Ne peut -on remarquer que si ils font des HS, c'est qu'il y a des HS à faire? Et  peut-être des postes à créer en CPGE? 
    -Pour ma part, mon salaire est exactement le même que celui que j'avais dans le secondaire; Ne s'y ajoute que les heures de colles que j'effectue. je ne vois pas d'injustice dans le fait d'être payé pour des heures que je fais.
    J'ajouterai que je travaille sans doute dans des conditions sans doute meilleures que je ne le faisais dans le secondaire, mais que je travaille aussi beaucoup plus. Dans ma discipline (français philo en CPGE scientifiques, le programme est renouvelé entièrement chaque année, ce qui exige un temps de préparation bien plus important que ce que je connaissais dans le secondaire. Je gagne donc un peu plus c'est vrai (grâce aux colles) -pas 100000 € par an en tout cas-, mais je travaille beaucoup plus. Je ne demande pas non plus à être payé des 5 ou 6 surveillances de DS que j'effectue les samedis matins, ni remboursé des frais personnels qu’occasionnent la participation aux différents forums post-bac où je présente les CPGE aux lycéens de mon académie. 
    - enfin cette manière de jouer les méchants nantis cupides contre les gentils sous payés héroïques relève d'une simplification assez misérable, mais c'est sans doute l'oeuvre de conseillers en communication qui n'ont j'amais mis les pieds dans un établissement scolaire, de ZEP ou d'ailleurs...

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