Comment faire face au multiculturalisme dans les établissements scolaires ? C'est en pleine période d'affichage de la charte de la laïcité, au milieu du "problème rom", que la Revue internationale d'éducation de Sèvres soulève courageusement cette problématique. Elle le fait en analysant la situation dans 8 pays différents : Brésil, Malaisie, France, Québec, Portugal, Algérie, Suisse.

Partout le multiculturalisme est un défi. Mais il est abordé de façon différente selon l'histoire des pays et leur rapport à la religion. L'acceptation des minorités culturelles peut être liée à la reconnaissance de leurs droits civiques ou à l'application d'accords internationaux.

Le cas français se distingue assez nettement des autres par sa fermeture. La tradition de l'Etat nation forte, la méfiance envers la religion ne prédestinent pas la France à accepter le multiculturalisme vite interprété comme remise en cause de l'identité nationale. Ainsi les ELCO, ces enseignements des langues d'origine stagnent à un bas niveau et sont décriés par l'institution scolaire. On mesure la différence avec les pays anglo-saxons où la culture minoritaire est reconnue et enseignée. Ou avec les pays où  coexistent des langues et des systèmes éducatifs parallèles comme en Malaisie.

Abdeljalil Akkari, qui a coordonné ce numéro fait apparaitre deux éléments importants d'évolution. Le premier c'est la pression d'efficacité qui pèse sur tous les systèmes éducatifs. Cela les pousse à rechercher l'uniformité culturelle. Sans elle, les minorités seraient acceptées plus facilement. La seconde c'est la nécessité du cadrage. Pour A Akkari, le multiculturalisme ne doit pas nous amener à relativiser les valeurs de la société majoritaire. En ce sens pour lui, la charte de la laïcité à la française a l'avantage de rappeler les règles communes.

Revue internationale d'éducation de Sèvres, n°63

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