Qui installera une horloge rue de Grenelle ?  

Le nouvel incident sur la prime destinée aux directeurs ayant à mettre en place les nouveaux rythmes illustre le décalage spatio temporel entre le ministère et les professeurs. Il a encore une fois manqué une occasion de soigner sa popularité.

 

Il y a des gens qui ont le chic pour se faire des amis. Et puis il y a les autres. Jeudi 10 octobre, la rue de Grenelle est clairement chez les autres. Les directeurs d'école sont allés se coucher le 9 au soir avec la perspective d'une prime exceptionnelle reconnaissant le travail accompli lors de  la mise en place des nouveaux rythmes. L'initiative venait de l'académie d'Orléans Tours. Un Dasen constatant qu'il avait un reliquat sur les indemnités péri éducatives avait eu cette idée. Les directeurs d'école concernés en avaient eu confirmation par lettre. Et la rectrice, dans la foulée, envisageait de  généraliser sur son territoire. Même si la prime était modeste et exceptionnelle, elle reconnaissait la pénibilité du travail. Las c'était compter sans le ministère. On a estimé que le signal était pas bon alors que le ministère va engager des négociations sur les directeurs. Et la rectrice a été obligée de faire machine arrière.

 

Les directeurs d'école n'auront pas cette prime et ils y survivront. Par contre l'image du ministère en prend un coup. Il s'est opposé à une mesure locale qui ne demandait aucun effort financier supplémentaire. Gratuitement dirait on ?

 

Certes le ministère pourra toujours rappeler les 120 millions destinés à payer la nouvelle prime ISAE promise à tous les enseignants du primaire. Mais elle ne sera versée partiellement qu'en décembre. Jusque là elle reste une possibilité de prime.

 

Certes tout le monde sait que la situation financière est pas bonne. Mais la suppression de la prime est annoncée le jour où les maires obtiennent la prolongation du fonds d'amorçage pour ces mêmes rythmes. Là ce n'est pas gratuit. La mesure coutera 250 millions à l'Etat.

 

Certes c'est une facheuse coincidence. Mais ces délicatesses avec le timing se multiplient. Ce même jour V Peillon installe le Conseil supérieur des programmes qui devra rendre sa première copie en 2015 pour l'école élémentaire. Or pour beaucoup d'enseignants la priorité c'est les programmes bien avant le périscolaire. De temps en temps régler sa pendule sur l'école Jules Ferry ferait du bien rue de Grenelle.

 

F Jarraud

 

Par fjarraud , le vendredi 11 octobre 2013.

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