Evaluation : L'Inspection et le recadrage les professeurs 

Quelles méthodes d'évaluation sont utilisées par les enseignants ? Permettent-elles de faire progresser les élèves ? L'Inspection générale publie un nouveau rapport sur "la notation et l'évaluation des élèves " coordonné par Alain Houchot et Frédéric Thollon. Il dresse un état des lieux intéressant des pratiques d'évaluation de l'école au lycée. Et il affiche ses recommandations. Pour l'Inspection il est temps d'encadrer davantage les enseignants.

 

 Le rapport montre un système éducatif coupé en deux. Si à l'école primaire l'évaluation chiffrée a pratiquement disparu, dans le secondaire les notes sont toujours là et ces ont les autres modes d'évaluation qui dérogent.

 

"Le recours à la notation chiffrée est minoritaire" à l'école. En général les livrets évaluent entre acquis et non acquis. Le Livret de compétences (LPC) "reste un outil extérieur à la pédagogie" , même si pour l'inspection "il connait "une évolution positive". Le rapport souligne la grande variété des modes d'évaluation. Ils sont rarement cohérents au sein de la même école.  

 

Au collège par contre, la note reste la règle et l'évaluation non chiffrée une innovation plus ou moins tolérée. Cette innovation est souvent le prétexte à une réflexion  sur le collège et le métier. " Mais le plus important réside sans doute dans la mise en place systématique d’une véritable dynamique au sein d’une équipe qui échange, partage et travaille ensemble. Cela se  traduit par des apports pédagogiques et didactiques importants". Elle a l'avantage de redonner courage aux élèves et de les motiver, affirme le rapport. Par contre, "la cohabitation entre ceux qui sont impliqués dans le projet et ceux qui ne le sont pas est souvent difficile", note -il. " L’un des principaux obstacles à la mise en place d’une évaluation par compétences tient à ce qu’elle prend beaucoup plus de temps que l’évaluation traditionnelle et qu’elle exige un plus fort investissement. Cette double nécessité de mobiliser du temps de concertation et d’accroître sa charge de travail constitue autant de freins au montage et surtout à l’extension de ce type de projet. On ne s’étonnera donc pas de la demande récurrente des équipes d’un temps de concertation régulier avec toutes les difficultés organisationnelles que cela implique, mais aussi de reconnaissance institutionnelle, y compris d’un point de vue pécuniaire".

 

Au final, les inspecteurs estiment que "dans la plupart des écoles et des collèges, la réflexion sur l'évaluation n'a guère abouti... Le constat d'une absence d'objectivité est quasi constant : on ne sait pas ce qu'on évalue". L'inspection recommande "un véritable cadrage national de l'évaluation" avec un pilotage local associant chef d'établissement, IEN et IPR. Mais pour cela il faudra aussi "faire évoluer les missions des professeurs" en faisant se rapprocher les statuts des professeurs des écoles et des enseignants de collège afin de faciliter le travail en équipe. Ainsi pour l'inspection l'évaluation est un levier pour changer le statut et assurer un contrôle plus étroit des enseignants.

 

François Jarraud

 

Le rapport


Par fjarraud , le jeudi 10 octobre 2013.

Commentaires

  • documentaliste92, le 10/10/2013 à 11:55
    que ce soit par des notes ou des appréciations, comment évaluer la dissertation de philo recopiée sur dissertgratuit ou l'exercice d'espagnol traduit sur google trad...? Avant de s'écharper sur le thème "avec ou sans notes", peut-être faudrait-il se poser la question du plagiat et du copier-coller qui font perdre aux devoirs maison toute crédibilité. Et je ne parle pas de cas isolés, mais de la pratique quotidienne de la grande majorité des élèves, à qui on propose gratuitement ou pour une somme modique, du travail prémâché. Depuis l'exercice sur le théorème de Pythagore, jusqu'au sujet de droit de L3 en 15 pages, en passant par tous les TPE possibles et imaginables, tout est disponible d'un clic. A ma connaissance, personne n'en parle au ministère... c'est vrai que cela ne prêche pas en faveur du numérique pour tous. Nos voisins belges ont organisé un colloque passionnant sur le sujet il y a plusieurs années déjà, à quand un rassemblement à la Sorbonne?
  • Viviane Micaud, le 10/10/2013 à 08:00
    Les dysfonctionnements de l'éducation nationale sont principalement dus à une vision bureaucratique de l'organisation par les dirigeants.
    Il a été prouvé que l'absence de confiance en soi des enfants provient des moqueries des camarades de classe, non pas des enseignants comme le veut la thèse de plusieurs fonds de commerce de l'éducation nationale dont les bureaucrates des services centraux. Pour des raisons d'idéologie (partagée entre les bureaucrates de l'éducation nationale et la fédération qui a une posture revendicative parmi les parents d'élèves), les problèmes d'ambiance de classe et d'harcèlements entre élèves ont été ignorés pendant longtemps. Eric de Barbieux dit que la France a quarante ans de retard sur ce sujet.
    Nous ne ferons pas progresser l'évaluation en imposant des outils inadaptés d'en haut, comme le souhaitent les bureaucrates dont l'avis est consigné dans se rapport mais :
    - en formant les enseignants à la diversité des fonctionnements cognitifs et les causes des difficultés d'apprentissage liées,
    - en faisant des programmes et des contrôles adaptés à une classe hétérogène.
    A cause de l'effet Hawthorne toutes les expériences pédagogiques fonctionnement toujours. Il est toujours possible de trouver dans les établissements des ambitieux/ses qui veulent se faire bien voir des bureaucrates des services centraux.
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