Les livres de la rentrée...

L'Ecole passionne toujours les éditeurs qui publient, à l'occasion de la rentrée, des ouvrages sur le système éducatif. Dès la fin août vous trouverez en librairie les livres de Maryline Baumard, Philippe Meirieu, Gabriel Cohn-Bendit, Pascal Bouchard et Dominique Deconinck. Les voici présentés rapidement. Nous reviendrons dessus plus longuement.

L'école : le défi de la gauche : Journaliste au Monde, Maryline Baumard suit Vincent Peillon et son équipe de très près depuis la campagne de 2012. Quinze mois après son arrivée au ministère de l'éducation nationale, elle interroge la refondation de l'Ecole. La gauche peut-elle vraiment changer l'Ecole ? La refondation de gauche sera-t-elle obligatoirement suivie par une réforme de droite ?

Maryline Baumard, L'école : le défi de la gauche, Plon. Sortie le 29 août.

Philippe Meirieu : "La pédagogie n'est pas un luxe", nous dit Philippe Meirieu dans ce nouvel ouvrage. Dans ce livre où l'élu régional (Philippe Meirieu est vice président de la région Rhône-Alpes en charge de la formation) revient à sa passion pour l'Ecole, rappelle que l'effondrement de la formation pédagogique des enseignants ces dernières années et qu'il est urgent d'y remédier. C'est un peu ce que propose le livre en revenant sur les méthodes actives, la motivation, l'individualisation, le respect de l'enfant et l'éducation réellement morale c'est à dire l'apprentissage de la liberté. Qui peut mieux le faire que lui ?

Philippe Meirieu, Pédagogie, des lieux communs aux concepts clés, ESF éditeur. Sortie le 29 août.

L'autre école de Gabriel Cohn-Bendit : Pédagogues de toutes tendances , unissez-vous ! Ce pourrait être le slogan de Gabriel Cohn-Bendit. Avec la fougue et l'exigence qu'on lui connaît, le fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire, s'adresse aux enseignants et aux jeunes pour un véritable renouveau de l'Ecole. Avec Gaby, pas de refondation à demi ! Il ne se borne pas à proposer une Ecole redessinée au profit des élèves. Il montre qu'il est possible de changer l'école : la preuve, certains l'ont fait ! Autant dire que ce livre est aussi une lettre adressée à Vincent Peillon...

Gabriel Cohn-Bendit, "Pour une autre école". Repenser l'éducation, vite !, éditions Autrement. Sortie le 28 août.

Le bonheur à l'école : Le plaisir d'enseigner est-il encore là ? Mille fois oui, répond Dominique Deconinck, professeure des écoles. Elle témoigne simplement de sa joie d'enseigner. Après tant d'ouvrages qui tapent sur les élèves, les parents ou les profs, ce journal d'une instit done de l'énergie pour la rentrée.

Dominique Deconinck, Le bonheur à l'école, Editions L'iconoclaste. Sortie le 29 aoùt.

Je hais les pédagogues : Ancien enseignant, journaliste, Pascal Bouchard a pu sembler proche de la mouvance pédagogique. Il les prend à partie et les accuse d'entretenir une fausse guerre de religion avec les "républicains".

Pascal Bouchard, Je hais les pédagogues, éditions Fabert. Sortie le 29 août.

François Jarraud

LANGANAY, le 18/08/2013 à 16:20

Je ne partage pas la présentation du bouquin de P Bouchard dans l'expresso du 18 août. ma lecture:

Note de lecture par JY LANGANAY

Pascal BOUCHARD : « Je hais les pédagogues »

D’une plume alerte, précise,cultivée, solidement documentée et parfaitement accessible au non spécialiste,Pascal Bouchard fait semblant de s’en prendre aux « pédagogues »comme François Dubet et Philippe Meirieu. En fait, il s’attache surtout, sansmasquer ses préférences, à stigmatiser la querelle théologique entre« pédagogues » et « républicains » qui ne répond en rien,selon lui, aux véritables problèmes de l’Ecole de ce début du XXIe siècle.

Après une savoureuse galerie de portraits des anti pédagogues de Muglioni à Finkielkraut en passant par Brighelli et Polony dont il pointe la faiblesse de l’argumentation au moins égale à la virulence des propos, il nous propose d’examiner quelques questions qui hantent le débat pédagogique : « le niveau baisse-t-il ? L’École est-elle à la solde du capitalisme ? Les compétences sont-elles la porte ouverte à une dissolution des savoirs ? La concurrence entre établissements ne favoriserait-elle pas la qualité de l’enseignement ? Pourquoi ne pas imposer aux enseignants d’utiliser les méthodes qui marchent ? Tout n’irait-il pas mieux si les élèves étaient convenablement orientés ? Certains enfants ne sont pas faits pour les études, ne vaudrait-il pas mieux organiser pour eux une scolarité adaptée, dès la 6e ? Qu’est-ce qu’apprendre ? »

Pascal Bouchard nous confie ses espoirs– lucides – en une loi de refondation qui permettrait de dépasser ces antagonismes stériles. En ce sens, il se situe, comme dans son interpellation de Dubet et Meirieu, dans la posture de « l’ami critique ».

Mais il en pose deux conditions majeures :

-         revoir l’organisation administrative de l’Education nationale

-          rompre avec le mythe de la contractualisation : « Le ministre contracte avec le recteur, comme si celui-ci avait le pouvoir de s’opposer à son supérieur hiérarchique, dont dépend, chaque semaine,son maintien dans la fonction. En règle générale, un recteur apprend le mardi soir qu’il sera remercié au conseil des ministres du lendemain. Le recteur contracte ensuite avec les chefs d’établissements de son académie, comme si ceux-ci avaient le choix… C’est peu dire que ces contrats n’ont que l’apparence d’un contrat, qui supposerait l’égalité des parties ».

Il en vient finalement à une double proposition :

-         Créer des établissements de bassin regroupant, écoles,collèges et lycées sur un même territoire (malgré – ou à cause – de l’échec(provisoire ?) des écoles fondamentales

-         Les assortir d’un conseil économique social et environnemental de bassin relié aux CESE régionaux et national.

Un ouvrage tonique à conseiller aux observateurs, acteurs et décideurs désireux d’une Ecole de la réussite pour tous.

Editions Fabert, 2013, 114 p.

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