Quels contenus pour l'enseignement obligatoire ? 

" Les savoirs scolaires sont-ils des clones des savoirs universitaires ? Pour certains, la transposition didactique, qui transpose les savoirs savants en savoirs enseignés, peut se satisfaire de l’image d’une imprégnation descendante des savoirs universitaires vers les savoirs scolaires. Pour d’autres, qu’ils soient sociologues, psychopédagogues ou didacticiens le clonage n’est pas si simple, les objets d’enseignement ne correspondant pas mécaniquement à une discipline universitaire identifiée". .Annie Feyfant (IFé) propose une synthèse sur ce sujet assez méconnu. Elle revient sur la création des curriculums dans différents pays et sur l'approche par compétences. " L’objectif affirmé de l’acquisition d’un socle commun de connaissances et de compétences à la fin de l’enseignement obligatoire pourrait faire bouger les convictions et constructions disciplinaires actuelles".

 

L'étude

Sur cette question on consultera cet article

 

Par fjarraud , le lundi 01 juillet 2013.

Commentaires

  • Foucher95, le 02/07/2013 à 07:36
    Hypothèse : le passage de programmes définis autour de savoirs, à des programmes définis autour de compétences est-il seulement un problème de passage de savoirs ("mirage" d'un point de vue absolu sur les choses ?) à des compétences (point de vue humain, centrage sur la personne) ?

    Ne s'agit-il pas aussi d'une tentative de recouplage des savoirs et du sens de l'action, cette fois autour de la personne et non plus autour de l'humanité ? Le pragmatisme actuel serait alors simplement la réponse à des savoirs ressentis comme largement débarrassé depuis longtemps d'idéal humain, de son rêve de transformer le monde. Les savoirs autrefois n'étaient-ils pas le rêve de percer à jour l'absolu des choses avec l'espoir d'agir sur ce monde ? Oui bien sûr nos anciens instituteurs étaient tellement anthropocentristes, si peu décentrés comme toute science l'impose. L'histoire était celle des valeurs humaines, les sciences naturelles celles productives pour l'homme, la morale partout...

    Mais qu'y gagnons-nous aujourd'hui ? Nous avons des savoirs qui n'ont plus un instant ce rêve d'absolu des choses, de véritable consistance, immédiatement simple instrument pour l'action. Une action qui n'a de valeur qu'en rapport à la personne, réduite à elle-même, sans consistante politique globale humaine.

    Nous avons un manque d’appétence pour les savoirs, nous ne croyons plus à notre idéal de changer le monde ? Les compétences sont alors notre réponse pour nous redonner un sens à l'action. Agir, chacun agit de sa personne, a des initiatives, se lance dans des défis, et la pédagogie se nourrit sans fin parfois plus uniquement que de dispositifs, de ses analyses, et de son évaluation.

    Quel horizon aura notre action, si notre visée de la science n'est pas avant tout un idéal de connaissance absolue, bien sûr impossible ? Progresserons-nous vraiment si nous nous fixons comme mesure nous-même ?

    Peut-on articuler la réduction des savoirs aux compétences personnes de l'élève, avec un devenir universitaire scientifique ?... Sur ces questions des réponses ont déjà été fournies, peu rappelées dans l'étude ici.

    D'abord prioriser, définir pour chaque époque les savoirs libérateurs. Certains savoirs ne le sont jamais, d'autres plus... Certains savoirs universitaires sont tellement marginaux qu'ils ont trop peu de caractère libérateur.
    On lit dans l'étude « Chaque discipline scolaire est un construit, autour d’une recherche incessante de la vérité… dont on sait le caractère toujours provisoire » (Develay, 2010). Contrairement à une opinion spontanée, il n’y a pas un champ borné de savoirs que tous s’accordent à considérer universels et nécessaires à transmettre. ». Et alors ? N'en reste-t-il pas moins toujours à en viser l'universalité et la nécessité ? Suffit-il d'accoupler les savoirs à des compétences pour dépasser le doute possible sur les savoirs ? Des compétences en soi ne sont pas plus libératrices en elles-même non plus.

    D'autre part, les savoirs savants ne sont pas à confondre avec l'élémentarité des savoirs. Les savoirs scolaires ne sont pas des clones des savoirs universitaires. Il partent d'éléments fondamentaux, tout de même souvent abstraits. Ils sont à travailler en aller retour concret/abstrait, abstrait/concret (bonjour au passage aux cours d'économie actuels au lycée !...;-). Ils peuvent partir de représentations apparemment plus « naïves », partir par exemple d'une grammaire de sens (les mots ont une essence qui portent la valeur du monde) pour finir par une grammaire scientifique plus universitaire (les mots ne sont rien que des formes d'existence du langage). Souvent l'école primaire singe l'université en oubliant de penser avec un premier bon sens. L'universitaire sait bien lui dans quel champ de cohérence il peut s'autoriser à restreindre son point de vue, et les limites du profit qu'il en tire.

    Pour conclure sur le rapport entre les savoirs scolaires et les savoirs universitaires, il faut viser le plus haut et son idéal, et non la seule compétence limitée à soi-même, ce qui n’exonère pas de passer par toutes sortes d'étapes intellectuelles.

    Cordialement.



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