Belle journée, le 21 juin, au ministère de l'éducation nationale où des enseignants donnaient à voir leur travail artistique. Dans la cour du ministère, plutôt austère, instruments et artistes d'un jour ont amené de la joie le 21 juin. Cinq formations se sont succédées tout au long de l'après-midi. Pour Vincent Peillon, c'était la preuve que les parcours d'éducation artistique et culturelle ont de l'avenir.

Le Choeur de l'éducation nationale a ouvert la journée. Composé d'une quarantaine de professeurs des écoles et de professeurs d'éducation musicale franciliens, il a chanté du Trenet et quelques airs traditionnels avec aisance et professionnalisme. Pour Clémentine Haise, professeure d'éducation musicale à Villetaneuse, ce choeur apporte beaucoup. "On apprend plein de ficelles pour l'échauffement , par exemple. Ca donne envie de monter sa propre chorale". Le Choeur de l'éducation nationale devrait présenter un concert en mars 2014.

La prestation de l'école des noyers de Sucy-en-Brie était plus émouvante encore. Sous la conduite de Karine Schuller, professeure des écoles, les écoliers de Cm1 et Cm2 ont ému les fonctionnaires du ministère. Ils ont enchaîné des airs traditionnels à des créations avec assurance. Les deux classes, pilotées par K Schuller et Mme Rossignol, préparent un opéra. "Avec cet opéra nous travaillons l'éducation musicale, bien sur. Mais aussi le français, puisqu'il faut écrire le livret, l'EPS, puisqu'il faut danser, la culture humaniste, par les visites que nous faisons à Paris", nous a dit K Schuller. "La préparation de l'opéra a soudé les élèves. Cela nous permet aussi d'associer les parents qui accompagnent les enfants dans les sorties".

Croisé dans la cour, Vincent Peillon a évoqué "l'envie très forte de ces enseignants de décloisonner l'intérieur et l'extérieur de l'école" et de s'inscrire dans les projets éducatifs territoriaux (PEDT). Il a aussi souligné le regret des enseignants de perdre une partie de leurs élèves en lycée puisque seuls la filière L propose des enseignements artistiques.

La circulaire de mai 2013 sur le parcours d'éducation artistique et culturelle impose " la concertation entre les différents acteurs d'un territoire". Une démarche qui reste nouvelle dans  l'éducation nationale et donc difficile. Mais l'enthousiasme des enseignants présents ce 21 juin peut surmonter tous les obstacles.

François Jarraud

L'éducation artistique renvoyée aux acteurs locaux