Direction d'école : Pas de négociations sur le statut 

Les discussions se sont ouvertes le 18 juin entre la Dgesco et les syndicats sur les directions d'école. Jugés positivement par les syndicats, les débats porteront sur la redéfinition des missions mais l'évolution structurelle de l'école et du statut des directeurs ne sont pas concernés. Les débats vont se poursuivre jusqu'en décembre. Un premier geste a été fait par le ministère qui a annoncé qu'il affecterait 10 000 EVS administratifs dans les écoles.

 

"C'est al première fois que je vois le ministère travailler autant un dossier et laisser les pistes ouvertes", nous a déclaré Christian Chevalier le 18 juin. Il salue "le travail important" de la Dgesco."C'est la bonne méthode". Pour le Snuipp, Sébastien Sihr souligne aussi que "tout est ouvert" dans la discussion avec le ministère. Les négociations porteront sur la redéfinition des missions, l'accompagnement du parcours professionnel des directeurs et la valorisation de la fonction. Les syndicats veulent "aboutir sur des points concrets".

 

Le ministère a ouvert cette première réunion en annonçant que 10 000 parmi les 30 000 emplois aidés supplémentaires recrutés par l'Education nationale seront affectés sur des postes administratifs dans les écoles. Il s'agira de jeunes diplômés du bac qui effectueront des tâches administratives à raison de 24 heures hebdomadaires. Ils pourront aussi encadrer des élèves en appui des enseignants, par exemple pour animer des ateliers ou accompagner des sorties. Les syndicats ne craignent pas que ces salariés se voient confier des élèves "difficiles".

 

La question du statut du directeur et celle de l'évolution structurelle de l'école ne font pas partie de la négociation. "C'est une bonne chose", nous a dit S Sihr. "On veut un aboutissement concret que le travail spécifique du directeur prenant en compte ses missions explicites et implicites". "On pense  que le directeur doit rester un professeur des écoles avec un statut d'emploi et des prérogatives mais pas de supériorité hiérarchique", nous a dit C Chevalier du Se-Unsa. La question de la formation des directeurs devrait être au coeur de snégociations.

 

Le GDID, une association professionnelle qui regroupe environ 2 000 directeurs, "n'est pas dérangé par cette situation. On comprend que dans la situation actuelle on ne crée pas un corps spécifique", nous a dit Pierre Lombard, secrétaire du GDID. Mais le GDID ne voit pas comment le statut pourrait ne pas être abordé. "L'important c'est la redéfinition de smissions du directeur par rapport aux enseignants, aux parents , aux collectivités". "La dimension hiérarchique y est obligatoire. La question c'est faut-il quelqu'un pour piloter l'école et incarner l'équipe". Le GDID devrait être reçu cette semaine au ministère.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mercredi 19 juin 2013.

Commentaires

  • PierreL, le 19/06/2013 à 09:08
    On pourrait déduire de la lecture de cet article que le GDiD est une association qui s'oppose aux syndicats. C'est tout le contraire. Le GDiD a signé un texte avec le SNUipp sur la reconnaissance des directeurs et travaille depuis plus de 5 ans avec le SE-Unsa.
    Nous saluons aussi le fait qu'enfin un gouvernement prenne à bras le corps toutes les dimensions du dossier qui concerne les directeurs d'école comme nous saluons l'évolution positives des positions du SE-Unsa et du SNUipp sur la question.
    Par contre, nous sommes vigilants sur 2 sujets qui risquent d'agir comme des leurres.
    - D'abord la question "hiérarchique". Nous disons une évidence: le directeur d'école a une position hiérarchique dans l'école,  le pouvoir de notation et de sanction se situant eux à des échelons supérieurs, il n'y a pas besoin de revenir là-dessus.
    La création du corps des PE n'a pas entrainé de supériorité hiérarchique de ceux-là sur les instituteurs. C'est donc un faux débat. 
    - Ensuite, les EVS. Qui peut sérieusement prétendre solutionner le pilotage de proximité des écoles par un attelage formé d'un directeur qui n'en serait pas un et ayant la lourde responsabilité d'une classe et d'un secrétaire qui n'en sera pas un et recruté sur des contrats courts.

    Aucun système scolaire n'oserait proposer cette solution pour retrouver son efficacité.

    Pierre Lombard
    secrétaire GDiD.
    • Kicekela75, le 19/06/2013 à 19:39
      Les EVS sont rémunéré(e)s...
      Comment mieux utiliser cet argent? Primes, ou augmentation des directeurs?
      J'ai eu une CUI qui m'a causé beaucoup de soucis, de besoin de suivi, de plus de travail pour repasser par derrière, la surveiller dans le relation avec chaque personne de la communauté éducative... Du travail supplémentaire plus qu'une aide.
      Cette solution est une façon de dévier le sujet. Le métier a évolué, évolue. Que de mépris face à ce fait.
      Les EVS, CUI ou autres sont plus de tracas bien souvent, qu'une aide.
      De plus, on les annonce aujourd'hui, on les enlève demain (cela vient de se faire en l'espace de peux d'années!!!!), stop aux solutions qui veulent nous paralyser, nous duper!
      Profession "non-intellectuelle", nous savons un peu réfléchir pourtant.

      Et pas d'apc pour les directeurs!

      (bon, pardon pour les statistiques du chômage en passant. Sans commentaire, qui vaut commentaire)
    • Felix, le 19/06/2013 à 12:30
      Pour les directeurs d'école :
      - une vraie formation, qui s'appuie sur la re-définition de missions claires ;
      - un temps de travail reconnu (un temps de décharge adapté à la taille et au type de l'école)
      - des responsabilités reconnues
      Se pose également la question de la carrière des directeurs :
      dans mon département, pour évoluer, il faut d'abord redevenir "adjoint" et se relancer (pour pouvoir obtenir un poste de conseiller, d'animateur, de formateur avec temps partiels, pour obtenir un temps partiel pour préparer un concours..., c'est absurde !) On commence directeur, on finit directeur... ou adjoint parce que l'on n'en peut plus, merci !
      En revanche je ne comprends pas la question "hiérarchique" évoquée par Pierre Lombard, mes collègues savent me le rappeler quand il y a "problème".
      L'aide administrative : je ne comprends pas que cette aide soit évoquée comme une solution au problème de la direction d'école (voir la position du Snuipp à ce sujet).

      • fjarraud, le 19/06/2013 à 13:32
        bonjour
        la question hierarchique est exactement ce qui separe le gdid des syndicats cités...
        cordialement
        • PierreL, le 19/06/2013 à 16:03
          Permettez-moi d'insister, plus rien "n'oppose" le GDiD aux syndicats.
          Plus personne ne prétend que le directeur est un enseignant comme les autres.
          Tous cherchent le "bon" moyen de reconnaitre sa spécificité.

          La question hiérarchique est un faux problème qui ne sert qu'à "rassurer" ses propres troupes.
          C'est un peu dangereux car on entretient la confusion sur un dossier sensible.
          Le directeur d'école est le premier échelon hiérarchique de l'école:
          1: les enseignants qui ne sont pas directeurs sont des "adjoints"
          2 : le chemin administratif passe par le directeur
          3 : après "avis" du conseil des maîtres, qu'il préside (comme le conseil d'école), le directeur arrête les services, répartit les élèves.
          4 : le directeur autorise les sorties scolaires sans nuitées (les plus nombreuses)
          5 : il est garant du projet pédagogique
          ...
          On comprend que reconnaitre cela peut effrayer ceux qui le nient depuis des lustres, surtout qu'un jugement du Conseil d'état datant de 2006, qualifie le directeur de supérieur hiérarchique des adjoints.

          En langage purement administratif,  statut = création d'un corps (voilà l'opposition). Pas de possibilité d'en changer et on ne peut le réserver aux seuls PE. On peut donc comprendre les réticences de certains. Mais pas sur la question hiérarchique!
          le SE & le SGEN proposent la création d'établissements publics, ce qui, de fait, induit un chef d'établissement. C.Chevalier avance le statut d'emploi...
          Et le corps des PE qui cohabite avec celui des instituteurs prouve que l'on peut avoir un statut sans pour autant y inscrire une hiérarchie.
          C'est, dans le cadre de la discussion, la redéfinition de nos missions et de nos responsabilités qui délimitera et confirmera les domaines où s'exercera l'autorité du directeur.
          Si chacun est prêt à dépasser les effets d'annonce type 10000 EVS pour les dirlos, les positions sont assez proches pour qu'enfin et pour une fois, on sorte par le haut d'une négociation.

        • Spartacus, le 19/06/2013 à 14:47
          Voici un lien vers un excellent article qui pose assez bien la problématique du directeur d'école...
          La question hiérarchique ne sert que de repoussoir pour effrayer la profession et certains syndicats en abuse.
          http://www.huffingtonpost.fr/2013/06/17/les-directeurs-ecole-malaise-nouveaux-patrons_n_3455025.html?utm_hp_ref=france
        • Spartacus, le 19/06/2013 à 14:03
          A l'heure où doivent s'ouvrir les discussions pour les directeurs d'école, je fais un petit bilan personnel:
          -Je suis directeur: qui suis-je ?
          La multitude de nos taches, de nos missions, de nos responsabilités, le flou entretenu par le décret de 89, la parole de notre hiérarchie "vous devez assurer la bonne marche de votre école"....
          tout cela me laisse dans un flou artistique au goût passablement amer.

          -Quels moyens ai-je pour faire ce que je dois au service de l'école, des enseignants, des élèves et de leur réussite ?
          *le temps: je ne l'ai pas !
          J'ai un quart de décharge (c'est à dire jusqu'à 200 élèves et plus). Donc la personne qui me décharge et qui pourrait faire la même chose dans 3 autres écoles, équivaudrait à 1 poste plein pour plus de 800 élèves ! Demandez au collège quel principal accepterait cela ? Demandez au collège quel professeurs accepterait de ne pas avoir d'administration pour gérer l'établissement ? (environ une personne pour 50 élèves au collège)
          Demandez au collège si tous les postes en plus (et nécessaires comme ils le seraient chez nous), les CPE, les surveillants, les principaux adjoints, les gestionnaires, des documentalistes, les heures supp de techno, les infirmières, les assistants sociaux, les secrétaires.... pourraient ne pas être ?
          Dans le primaire, ils ne sont pas !
          *les moyens financiers: aucun.
          Nous pouvons, sous la tutelle d'un personnel municipal, faire des commandes sur un budget que nous devons vérifier mais dont nous ne sommes pas gestionnaire. Officiellement, si je veux acheter un timbre, je ne peux pas. Et je ne confonds pas avec la coopérative, qui n'est pas obligatoire et dont ce n'est pas la distination. Là encore, une brève comparaison avec le collège est tout de suite sidérante.

          Je ne vais pas m'amuser à développer tous les points qui montrent que pour l'instant la comparaison avec le secondaire rend le primaire comme la dernière roue du parent pauvre de l'Education.

          Alors oui, à la priorité au primaire !
          Oui à une définition claire de notre métier !
          Oui aux moyens, particulièrement en temps !

          Il est inadmissible de comparer les moyens pour gérer les écoles primaires et ceux pour les collèges.
          Si ceux pour les collèges sont indispensables (et personne ne le nie), ceux pour les écoles le sont aussi (et là, nous sommes les seuls à les réclamer).

          Que notre ministre, M. Peillon, soit fier de l'ouverture, enfin de ce dossier des directeurs.
          Que notre ministre, M. Peillon, soit ambitieux pour l'école primaire, pour sa bonne marche, pour la réussite de ses élèves.
          Que notre ministre, M. Peillon, soit celui qui, au courant précisement du dossier, du disfonctionnement de nos moyens et du flou dans la définition de notre métier, fasse enfin la mise au point nécessaire.

          Le changement c'est maintenant !
          Priorité au primaire ! 

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