Il est plus que temps, après deux sessions de Bac pro en CCF, de dénoncer les aspects catastrophiques de ce dispositif. D'ailleurs, n'est-il pas déjà trop tard ?

On sait bien que les seules personnes qui trouvent formidable cette nouvelle forme d'examen en CCF sont les inspecteurs ou responsables au Ministère, mais pas les enseignants qui en sont acteurs, ni même les élèves qui voient ainsi leur examen dévalorisé. 

Les détournements signalés par Arzapluc montrent clairement, au contraire exact de la démonstration qu'il envisageait, que c'est le principe du tout CCF qui est aberrant, et amène les professeurs à mettre en place des stratégies complexes pour garder un minimum de sérieux dans le rapport entre les élèves et l'enseignant-examinateur, exactement aux antipodes des "compositions à papa".

Les consignes de déroulement des CCF, que Arzapluc nous conseille de relire alors qu'on les connaît hélas très bien, sont très précisément à la racine du cancer qui ronge le Lycée Professionnel depuis la réforme Chatel : démotivation des élèves, qui comprennent bien qu'ils ne passent pas un vrai Bac en ayant des CCF validés en cours d'année par leurs propres professeurs, alors qu'on avait mis 20 ans à démontrer au contraire que le Bac pro était un "vrai' Bac.

Les résultats en baisse de la session 2012 seront hélas sûrement confirmés cette année, dus non pas à des épreuves plus difficiles, mais à une très lourde démotivation générale des élèves. Revenir aux épreuves ponctuelles ? C'est impossible, car trop onéreux.

Le mal est fait. Pour l'atténuer, l'idée de génie est de l'étendre aux Bacs généraux et technologiques. Quand ce sera fait, alors oui, les élèves de LP auront l'impression d'être considérés de la même façon que les autres. Il leur faudra vraiment beaucoup de patience pour voir arriver cette réforme des trois bacs en tout CCF.

Si elle arrive un jour.