Le salaire des enseignants débutants revu à la baisse ? 

Dans un communiqué du 5 juin, le Snes Fsu dénonce une baisse du salaire de début des enseignants et CPE. "Un projet de décret soumis au Comité Technique Ministériel (CTM) du 17 juin", écrit le Snes, "prévoit que les enseignants et CPE débuteront leur carrière à 1 600 euros bruts au lieu des 2 000 euros actuels". Une interprétation qui n'est pas celle du ministère.

 

Daniel Robin, co-secrétaire général du Snes, interrogé par le Café, précise que la mesure concerne les nouveaux enseignants issu des concours 2014 pour qui elle revient sur les avantages accordés par Luc Chatel. Au lieu de commencer à l'échelon 3 ils débuteraient à l'échelon 1.

 

"Pour le SNES-FSU, la décision de diminuer la rémunération des nouveaux enseignants si elle était confirmée par le ministre, irait à l’encontre des engagements du ministre lui-même et ne pourrait que conduire à une forte réaction de tous les personnels", écrit le Snes. D Robin souligne la contradiction entre cette mesure et la volonté d'attirer des candidats vers les métiers de l'enseignement.

 

Au ministère, interrogé par le Café, la lecture est différente. On souligne que cette mesure s'applique aux enseignants stagiaires qui bénéficieront d'un salaire à plein temps, à l'échelon 1, pour un travail à mi-temps. "On ajoute une année de salaire" , celle de M2, souligne le ministère alors que précédemment les étudiants de M2 n'étaient pas payés.

 

Derrière cette question se profile celle de la revalorisation. La pression exercée pour accorder une prime aux enseignants du premier degré et à d'autres catégories exerce une contrainte supplémentaire sur le budget de l'éducation nationale.  

 

Communiqué Snes


Par fjarraud , le jeudi 06 juin 2013.

Commentaires

  • Antoine02, le 06/06/2013 à 09:30

    N'y a-t-il pas des confusions entre :
    Les profs qui étaient cette année en M2, sont admis au CAPES cette année et vont suivre une formation à l'ESPE avec une décharge de quelques heures

    et

    Ceux qui sont en M1 cette année, seront admissibles au CAPES et vont effectuer un tiers temps payé mi temps puis avoir une formation à l'ESPE également afin de préparer les oraux ?
    • jdeuxf, le 13/08/2013 à 23:35
      Dans la pratique, les M1 admissibles à la session extraordinaire seront payés, pour un service de 6h, 7h30 et non 9h comme cela avait été dit aux responsables des formations il y a de cela un an. C'est dans un décret publié le 23 mai dernier. Cela fait donc 854 euros brut et 656 net + 1/3 de l'ISOE soit 689,13 euros. Donc, pour pouvoir sortir le nez de l'eau, nous devrons obligatoirement faire 3h de plus au minimum. Ce qui risque d'être compliqué à mettre en œuvre avec le programme de préparation aux oraux et toutes les extravagances de l'ex iufm. De plus, les impétrants pour le peu que je sais ont été expédiés assez loin de leurs centres de formation. En effet, pour les affectations, nous sommes considérés comme des contractuels et nous venons en queue de peloton derrière les TZR et les mutations. Au surplus, le salaire de 1600 euros pour 36h correspond au taux horaire auquel on aurait du être payé pour atteindre le paiement des 6h payés 9h (par rapport au brut du salaire d'enseignant stagiaire actuel). Alors comment vont être payés les futurs M2 (ceux qui arriveront avec le nouveau concours), sachant qu'ils devront faire 9h comme les enseignants stagiaires et qu'ils doivent être payées comme un demi service? Qu'est ce que représentera ce ''demi-service''. Est ce qu'il n'y aura pas un problème s'ils ne sont pas payés de la même façon? Est ce que dans tout ce mic-mac, nous n'aurions, nous, petits M2 de l'année prochaine, pas pu ou nous ne pourrions pas recevoir un peu plus d'argent au lieu d'être enfoncé dans les profondeurs des payes de travailleur pauvre?



  • maria1958, le 06/06/2013 à 09:12
    Petit rappel historique: avant la "masterisation", le concours (PE ou CAPES) était situé 4 ans après le bac (3 ans de licence + 1 an de préparation du concours). A l'issue du concours, les lauréats effectuaient une année de stage, payée plein temps pour 1/3 de service devant élèves, et 2/3 de service consacré à la formation, complétée ensuite lors des premières années d'exercice comme titulaire (avec une petite décharge de service et un salaire plein).

    A compter de la session 2014 "refondée" (inscriptions en septembre prochain), le schéma de formation sera: M1 et préparation du concours en ESPE, suivis d'une année de stage où les lauréats percevront un salaire plein mais assureront un demi-service en responsabilité + l'obtention du M2. Comme le précise p. 49 l'annexe de la Loi d'orientation, 
    "À ces 21000 postes d’enseignants titulaires (14 000 premier degré + 7 000 second degré, NDLR) s’ajoutent les moyens d’enseignement dégagés par les postes créés au titre de la formation initiale. En effet, les 26 000 stagiaires effectueront un demi-service d’enseignement, ce qui représente un apport de 13 000 moyens nouveaux devant élèves."

    Donc les stagiaires serviront encore et toujours de moyens d'enseignement, et ils se formeront comme ils pourront, en sus d'un demi service qui constitue une charge de travail considérable ! Malgré tous les discours sur la "priorité à la formation", la réalité sera: bouche-trous d'abord, formation dans le temps qui reste.
     
    Le Ministère dit que les jeunes profs seront payés un an plus tôt (courant M2 au lieu d'après le M2 comme actuellement ): en gros on rend généreusement service aux étudiants et ils devraient dire merci..
    Mais il omet de dire que sans les 26 000 stagiaires qu'il entend utiliser avant tout comme bouche-trous,
     le Ministre serait bien en peine d'afficher "un prof devant chaque classe". En réalité, c'est le Ministre qui va être redevable aux stagiaires et qui devrait leur dire merci….. 

    Pourtant il va les faire travailler davantage qu'avant la "masterisation", les former moins qu'avant la "masterisation", et cerise sur le gâteau il va payer les stagiaires 20% de moins que ne le faisait Chatel. Jolie gestion comptable, non ?

    Après, au moment où l'Etat s'engage à recruter 150 000 nouveaux profs en 5 ans (Loi d'orientation) alors qu'il n'arrive même pas à trouver assez de candidats aux concours pour remplacer les départs en retraite,  on peut se demander s'il est bien responsable d'envoyer à l'opinion en général, et aux étudiants en particulier, un message qui renforce la dévalorisation du métier d'enseignant, qu'il s'agisse des PE, des certifiés, des PLP ou des CPE…. 

    Quand le SMIC est à 1 430 euros bruts, salaire minimum pour un travailleur sans aucune qualification, décider de payer les profs débutants à 1 600 euros bruts…. Et au prix où sont les loyers ! 

    Enfin c'est pas grave, faisons des économies d'abord, on verra bien si les élèves auront des profs ensuite !
    • faustblack, le 09/10/2014 à 18:33
      Bonjour à tous,
      Pour renchérir, voici un fait : MAII echelon 5, j'ai eu l'immense avantage de réussir le concours en avril dernier. Je suis maintenant bienheureuse prof stagiaire. Je suis donc les formations où l'on nous annonce un salaire brut à venir de 2000€ avec un démarrage à l'échelon 3. INTOX. Nous avons été payés à l'échelon 1 avec un brut à 1616€. Nous bataillons pour financer nos séjour sur les lieux de stage et l'indemnité se fera attendre encore : le rectorat n'est pas pressé!
      Je ne peste pas contre le métier que j'adore, je peste sur la tradition qui consiste à nous prendre en permanence pour des cons : nous travaillons sans savoir si nous serons payés et combien. Les gestionnaires estiment ne pas avoir d'explications à donner lorsque le salaire ne tombe pas! J'en passe et des meilleures!
      Le droit du travail ne s'applique pas : le rectorat est au-dessus de cela, pas de contrat clair, des fiches de paie 2 mois après, des salaires payés n'importe quand, n'importe comment, sans que l'on sache à quoi il correspond.
      Ce fonctionnement m'ulcère car il menace gravement ma vie familiale : je suis actuellement en grande précarité avec mes enfants ... mais, j'ai de la chance, j'ai le concours!
    • Yannickal, le 06/06/2013 à 16:19
      maria1958 a tout a fait raison. Les gouvernements changent (?) mais pas les méthodes !

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces