Evaluer : André Antibi écrit aux parlementaires 

Dans une lettre ouverte adressée aux parlementaires, André Antibi, président du Mouvement contre la constante macabre, les invite à  inscrire dans la loi d'orientation sur la refondation de l'école une réforme de l'évaluation.

 

"Actuellement en France, le système éducatif est paralysé par un très grave dysfonctionnement : sous la pression de la société les enseignants se sentent obligés, inconsciemment, de mettre un certain pourcentage de mauvaises notes, une constante macabre en quelque sorte, même dans les classes de très bon niveau, pour que leur évaluation et leur enseignement soient crédibles", rappelle A Antibi. "Les conséquences de ce phénomène sont nombreuses : mise en situation d’échec artificiel de nombreux élèves, perte de confiance en soi, détérioration du climat de confiance entre les élèves et le professeur, stress des élèves, violence du système scolaire, nombre beaucoup trop important de cours particuliers,…"

 

A Antibi rappelle que "ce phénomène a été reconnu dans le rapport Grosperrin à l’Assemblée Nationale ( 7 avril 2010 ), et par la Commission des Affaires Culturelles du Sénat (7 décembre 2005)... " Dans le cadre du débat sur la refondation de l’Ecole de la République, le Gouvernement a pris des positions destinées à améliorer la situation actuelle dans le domaine de l’évaluation des élèves. Un amendement conçu pour mettre plus particulièrement  l’accent sur le phénomène de constante macabre a été proposé avec conviction par Mathieu Hanotin, Député du département de Seine- Saint- Denis, qui est parfaitement au courant de ce dossier. Compte tenu vraisemblablement du grand nombre de points à examiner, un temps très court a pu être consacré à l’étude de cet amendement qui, par suite, a été retiré."

 

"Il serait  tout à fait regrettable que ce phénomène ne soit pas mis en évidence plus explicitement dans la future Loi. Nous interviendrons donc auprès de Mesdames et Messieurs les Sénateurs pour qu’un amendement puisse être déposé à ce sujet", conclut A. Antibi.

 

Colloque Antibi


Par fjarraud , le vendredi 29 mars 2013.

Commentaires

  • Viviane Micaud, le 31/03/2013 à 18:56
    Je ne conteste pas la constatation. Un enseignant adapte son cours, ses contrôles et sa notation au profil de sa classe. Ce qui a des conséquences sur la motivation des élèves. En effet, le but de la notation est de demander un effort aux élèves et cet effort est ciblé pour faire progresser toute la classe. 
    Par contre, les conséquences qu'Antibi décrit ne correspond pas à la réalité. 
    Le problème se trouve dans les programmes et le type "d'exercices" que l'élève doit savoir réussir, non pas dans la notation et une prétendue mauvaise volonté des enseignants. 
    Le problème est que dans toutes les matières littéraires, à partir de la 5ème, les jeunes qui ont une maîtrise insuffisante de l'expression se trouvent devant des contrôles que, quels soient leurs efforts et leur bonne volonté, ils sont incapables de réussir. 
    La notation est un outil qui permet aux jeunes de se situer dans la capacité de faire un exercice. Le problème est qu'on propose à certains jeunes des exercices qu'il leur est impossible du réussir car ils ont des lacunes trop importantes sur les fondamentaux.
    Antibi se trompe de problème. Les enseignants ont raison d'adapter leur notation au profil de leur classe. Il faut :
    - faire évoluer, au collège, les programmes et les types de "contrôle " associés  de manière à ce qu'ils n'excluent plus les élèves qui maîtrisent insuffisamment l'expression écrite,
    - former les enseignants à l'outil "notation" :  Pourquoi la notation aide les jeunes à progresser ? Dans quels cas et pour quelle raison, la notation peut conduire à décourager. Le problème n'est pas d'avoir une mauvaise note, le problème est d'avoir une mauvaise note quand on a fait un effort important pour réussir, et cet effort n'est pas reconnu.
Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces