Rythmes scolaires : Pour le Snuipp, les Français restent sceptiques sur la réforme 

Avait-on tout dit sur la réforme des rythmes ? Mercredi 20 février, le Snuipp a donné la parole aux parents à travers un sondage Harris Interactive. Pour le syndicat, "ce sont eux (les parents) qui renforcent notre conviction de la nécessité d'un report de la réforme des rythmes à 2014". Dans le détricotage de la première réforme Peillon, une nouvelle étape est franchie. Que restera-il du tricot ?

 

"La réforme ne va pas de soi", assure Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. Portant sur 1617 Français de plus de 18 ans, le sondage montre une population assez sceptique sur l'opportunité de la réforme et son utilité. Le Snuipp a beau dire que "les Français et les enseignants ne remettent pas en question le principe de la réforme mais sa mise en oeuvre", l'exploitation des résultats du sondage porte de nouveaux coups à une mesure déjà bien mal en point. D'après le sondage la réforme est porteuse de nouvelles inégalités (42%) et les Français ne sont pas prêts à payer pour elle. Une majorité ne croit pas que leur commune soit capable de trouver le personnel nécessaire au périscolaire (57%) ou de proposer les infrastructures (45%). Tout cela ne relève pas d'un grand enthousiasme...

 

Quand la mettre en oeuvre ? La moitié des Français souhaite une mise en oeuvre progressive "dès 2013 dans certaines écoles", 12% veut une mise en oeuvre intégrale en 2013 et 48% souhaite attendre 2014.

 

Cependant, le Snuipp dit maintenir la différence avec les positions de FO, de Sud ou de la CGT : "nous ne refusons pas la refondation. Nous souhaitons que la réforme réussisse. Le Snuipp est pour la priorité au primaire et le "plus de maîtres que de classes" et affirme défendre la refondation en s'opposant à une réforme des rythmes mal ficelée. Mais, sur le fond, le syndicat n'est guère convaincu de son utilité. "C'est leurrer les gens que de leur faire croire que la réforme des rythmes est le levier de la refondation ", affirme S Sihr qui rappelle qu'entre les écoles à 5 jours et celles à 4 jours, avant 2008, il n'y avait pas de différence de résultats scolaires.

 

Le Snuipp demande une nouvelle négociation sur les rythmes et la rédaction d'un nouveau décret. Le syndicat veut un texte qui mette au premier plan la décision des conseils d'école, qui prévoit 23 heures de cours avec des rythmes qui pourraient varier d'une semaine à l'autre (par exemple deux mercredis travaillés sur trois) et donne la possibilité de dérogations aux 5 jours là où il y a des contraintes particulières (montagne par exemple).

 

Le syndicat souhaite aussi que l'enseignement prioritaire soit ciblé sur les écoles et non les collèges et que la labellisation soit maintenue en définissant trois  niveaux de "priorité" pour les écoles.

 

Curieusement la première question du sondage n'arrive toujours pas à s'imposer. Une majorité de Français souhaite une organisation du temps scolaire différente selon les âges. Mais comment prendre en charge cette dimension alors que l'accord est déjà impossible sur des rythmes uniformes ?

 

François Jarraud

 

L'enquête Snuipp

Le dossier rythmes scolaires

 

 

Par fjarraud , le jeudi 21 février 2013.

Commentaires

  • caroudel, le 21/02/2013 à 10:20
    Si 93% des consultés ne savent pas s'ils vont inscrire leur enfant aux activités périscolaires, où est le problème ?
    Quelle réponse cette enquête donne à la question des gains d'apprentissage scolaire espérés par cette réforme? 
    On ne peut pas se déclarer pour la réforme et tout organiser pour qu'elle n'ait pas lieu. Si on est contre, argumentons et saisissons l'opinion publique, mais si on est pour essayons d'en favoriser l'arrivée dans les meilleures conditions pour tous. sans mélanger les problèmes des scolaires avec les très justes revendications salariales. Même s'il faudra faire grève pour obtenir des salaires de prof et pas d'instituteurs déclassés.
    • jbrjbr, le 21/02/2013 à 15:18
      Vous avez supprimé mon précédent commentaire : ce n'est pas très respectueux de la liberté d'expression. Le voici donc à nouveau en substance.

      Les chiffres que vous citez au sujet du calendrier souhaité pour la mise en place de la réforme sont FAUX (voir page 2 de l'enquête) :

      - Vous écrivez que "48% souhaitent attendre 2014". Le document indique que "33% privilégient plutôt une mise en place de la réforme en 2014 dans toutes les écoles du territoire" : Cela
      fait quand même 15% de différence !
      - Les 48% dont vous parlez concerne les parents qui "adoptent une position intermédiaire, estimant que la réforme doit être mise en place progressivement" (vous les arrondissez à "la moitié des Français" : admettons).
      - Avec les "12% [qui] considèrent que la réforme doit être mise en place, dans toutes les écoles du territoire dès la rentrée de septembre 2013" (ce que la réforme n'exige même pas), cela fait quand même 60% de parents qui se prononcent en faveur du calendrier prévu par la réforme (2013 ou 2014 selon le choix individuel des communes) : Vous ne rendez pas bien compte, loin s'en faut, de cette large majorité "silencieuse".

      Merci de corriger votre article et de ne pas supprimer à nouveau mon commentaire : Je garde une trace de sa publication et je ne manquerai pas de vous relancer publiquement si vous censurez à nouveau cette remarque à la fois incontestable sur le fond et respectueuse dans la forme.
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