Primaire : La circulaire sur le temps de travail 

Comment vont se répartir les 108 heures que les enseignants du primaire doivent à l'Etat ? Le Café pédagogique s'est procuré le texte de la circulaire qui devrait paraitre au B.O. du 21 février. Le texte allège légèrement les conditions de travail des enseignants. Il résulte de longues négociations avec les syndicats. Le temps de travail reste fixé à 24 heures hebdomadaires d'enseignement et 108 heures annualisées. C'est la répartition des 108 heures qui change.

 

 Un gain de 30 minutes. A partir de la rentrée 2013, l'aide personnalisée disparaît. A sa place sont mises en place des activités pédagogiques complémentaires (APC) à raison de 36 heures annuelles (1h hebdo) au lieu de 60 heures. Concrètement les enseignants sont une demi-heure de moins par semaine devant élèves. Le ministère ajoute donc 24 heures supplémentaires de concertation et préparation qui devront être utilisées pour préparer l'accueil des enfants de moins de 2 ans en maternelle, préparer l'APC, gérer le plus de maîtres que de classe en élémentaire et travailler à la liaison école - collège. Pour la première fois ces heures sont déclarées comme forfaitaires et il n'est plus question de remplir les tableaux Excel de l'inspecteur...

 

Formation à distance. Les 18 heures d'animation pédagogique se réduisent à 9 heures maximum. Cette décision est importante : les enseignants craignaient que les 18 heures soient mises sur 18 mercredis après-midi. 9 heures sont affectées à de la formation continue à distance, via Internet, qui pourra donc avoir lieu quand l'enseignant le voudra. Il reste les 24 heures de concertation et les 6 heures de conseil d'école qui existaient précédemment. A la place de 1h30 devant élèves et 1h30 de concertation, il y aura à partir de la rentrée 2013 1 heure devant élèves et 2 heures de concertation.

 

La circulaire fixe également le temps de travail des maitres formateurs. Le cas des directeurs reste lui en suspens. Un nouveau texte fixera leur décharge.

 

La circulaire

Des avancées pour le primaire

 

Par fjarraud , le jeudi 14 février 2013.

Commentaires

  • JMPoulard, le 15/02/2013 à 13:44
    Je partage le doute de Lizdarcy quant à l'utilisation du terme "temps de travail" au lieu de temps de service. Et en parlant de temps de service, puisque circulaire il y avait, peut-être était-ce là le moment de revoir ce qui reste flou, à savoir le temps d'accueil des élèves autour de la classe. Quid des 10 min d'accueil avant le début de la classe, le matin et l'après-midi ? Avant réforme des rythmes, cela représente un total d'une heure 20 min par semaine qui n'apparait nulle part (sauf erreur de ma part, et si texte il y a, je prends). Idem pour le temps de sortie, où, idéalement, les élèves d'une école sortent tous de façon simultanée et instantanée. En pratique, on en est loin.
    Pour ce qui est de la formation continue, "9 heures sont affectées à de la formation continue à distance, via Internet, qui pourra donc avoir lieu quand l'enseignant le voudra." Soit. Parle-t-on donc ici uniquement de mise à disposition de ressources en ligne ou bien souhaite-t-on être plus ambitieux et proposer une véritable formation à distance ? En ce cas, le "quand l'enseignant le voudra" sera relatif. Plus souple certes que du présentiel, mais contraint dans une période de temps de l'ordre de la quinzaine de jours.
    Bref, prenons le temps de réfléchir à ce qui avance dans le sens de l'intérêt de l'élève et de sa réussite, mais prenons le temps de le faire bien.
    • FHA88, le 21/02/2013 à 09:51
      Je partage votre souhait de voir reconnus ces temps de service en presence des enfants et des familles.
      Il nous est demandé de travailler ces temps d'accueil (à juste titre et il faut donc être là bien avant) et ils ne sont pas integres à nos temps de service. Les temps de sortie en maternelle sont parfois bien longs également...10 mn avant et 10 mn après chaque demi-journée font 40 mn jour. Sur 5 jours et 36 semaines...108 heures. Est- ce normal que ces temps de travail obligatoires ne soient pas intégrés à nos temps de services. Je passe beaucoup de temps, comme de nombreux collègues pour  mes élèves, y compris pendant les vacances et j'ai du mal à comprendre ces casseroles qu'on nous colle. Il y a  des échanges fructueux avec les familles au bénéfice des apprentissages, mais un peu de reconnaissance y-compris financière, serait appréciable quand on l'a attendue tout au long de sa carrière.
  • Lizdarcy, le 14/02/2013 à 22:45
    "Le temps de travail reste fixé à 24 heures hebdomadaires d'enseignement et 108 heures annualisées."
    Le terme "temps de travail" fait mal! Les heures devant élèves n'en sont qu'une partie, il est regrettable que le café pédagogique fasse un lapsus pareil...
    Pour mémoire, le temps réel de travail des enseignants du primaire était de 42 heures en moyenne (pour 39h légalement), plus récemment de 43h (35h légalement). Et ne nous parlez pas des vacances, nous en passons une partie à travailler aussi (préparer, ranger, corriger, se former, échanger, ...), et une partie n'est pas rémunérée (revenu sur 10 mois annualisé).
    Ce qui donne quelque chose de ce genre:
    Le temps de travail reste fixé à 24 heures hebdomadaires d'enseignement et 800 heures annualisées!
    • JMPoulard, le 15/02/2013 à 14:14
      "et une partie n'est pas rémunérée (revenu sur 10 mois annualisé)." Ah, ce sacré mythe des 10 mois payés sur 12... Cherchez la réponse faite à la question de Robert-André Vivien à l'Assemblée Nationale en 1986 : http://archives.assemblee-nationale.fr/8/qst/8-qst-1986-09-29.pdf
  • Zazaone81, le 14/02/2013 à 12:37

    Lorsque je lis le décret en entier, à la deuxième page, à la fin de l'organisation générale du service des enseignants, je tombe sur :" l'organisation des cent-huit heures annuelles de services précisées ci-dessus fait l'objet d'un tableau de service  qui est adressé par le directeur d'école à l'inspecteur de l'éducation nationale de circonscription".

    Cette phrase semble en désaccord avec une partie de votre article.
  • Patrick Roumagnac, le 14/02/2013 à 11:15
    Globalement la circulaire relative aux obligations réglementaires de services des enseignants marque une évolution sensible dans la confiance que le système éducatif manifeste quant à leur professionnalisme. C'est une excellente chose et tous ne peuvent que s'en réjouir.
    C'est bien sûr ce que fait le SI.EN-UNSA qui espère que cette première avancée marquera une étape décisive dans la construction d'une vraie professionnalisation des rapports entre enseignants et inspecteurs. C'est en effet dans la reconnaissance et le respect mutuel que nous souhaitons nous inscrire pour bâtir ensemble un système éducatif dont nous soutenons qu'il peut être simultanément plus juste et plus efficace.
    Dans cette perspective, il serait bon que chacun s'attache à éviter les caricatures. Dans cet article par exemple, la phrase assassine sur les "tableaux Excel de l'IEN" semble assez regrettable. Elle insinue fort clairement l'idée d'un souci de contrôle tatillon de la part de l'inspecteur, ce qui est tout de même très éloigné de ce que la plupart d'entre eux se sont attachés à mettre en œuvre. Ainsi, dans de nombreux départements, les inspecteurs avaient préparé des tableaux qui n'avaient d'autre vocation que de faire remonter de l'information strictement déclarative et jamais contrôlée en limitant autant que se pouvait la charge de travail pour le directeur.
    Pour prendre en compte les contestations qu'ils suscitaient, ces tableaux ont fréquemment été modifiés. Par ailleurs, ils ont souvent servi aux inspecteurs à montrer que les horaires accomplis par les enseignants dans leurs différentes tâches de communication et de vie de l'école dépassaient largement le volume "réglementaire". Ils répondaient en tout état de cause à l'obligation qui était faite aux inspecteurs de faire remonter des éléments d'information sur le fonctionnement du dispositif des 108h. Notons ici que cette obligation renvoie directement à la nécessité de maintenir le principe républicain du caractère national de l'éducation...
    Il est des inspecteurs, mais aussi des chefs d'établissement ou encore des enseignants qui, dans leurs pratiques professionnelles, peuvent se montrer plus soucieux de se conformer aux normes que de faire preuve d'innovation ; j'aime à penser que la majorité des acteurs du système éducatif, quelle que soit leur fonction, ont plus à cœur de contribuer à la réussite des élèves que de se préoccuper suivre à la lettre les textes réglementaires.
    Je n'ignore pas à quel point de très nombreux enseignants ont souffert du mépris que le pouvoir en place a affiché à leur endroit au cours des dernières années. Il ne faut pas oublier pour autant que les inspecteurs ont été logés à la même enseigne ! Nous avons aujourd'hui la chance que la page ait été tournée. Ils nous reste à reconstruire ensemble la confiance et la sérénité qui permettront d'avancer dans la voie de la refondation de l’École que nous appelons de nos vœux...
    Patrick Roumagnac, secrétaire général du SI.EN-UNSA

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