La Grande Lessive des collégiens 

Au collège Queneau de Paris la preuve est faite ! Les élèves peuvent s'emparer d'un projet pédagogique et le mener à terme en autonomie. Quand il s'agit de La Grande Lessive, tout est possible ! Ce sont deux collégiennes, Laura - Line F. et Salome B., qui racontent, photos de leurs camarades à l'appui, comment les élèves du collège ont organisé et réalisé la Grande Lessive d'octobre.  Depuis 2006, La Grande Lessive est un événement pédagogique de référence présent dans le monde entier qui invite les participants à suspendre sur une corde à linge une oeuvre personnelle. Le 25 octobre, des milliers de personnes vivaient ensemble ce moment unique de communion et d'expression. Mais écoutons Laura-Line et Salomé...

 

 

Tout commence par un défi. La professeure d'art plastique qui organisait d'habitude la Grande Lessive, a un empêchement. C'est la semaine qui vient, et rien n'est prévu. Pas d' exposition de dessins d'élèves cette année. Dommage. D'autant plus que nous, classe de troisième, ne serons plus là pour la prochaine lessive. C'est triste car c'est comme une tradition qui se perd. Normalement, une tradition perdue, cela ne devrait pas nous émouvoir des masses. Et, pourtant, à voir nos visages, on a tous l'air déçus. La Grande Lessive ne se limite pas aux frontières de la France, c'est un projet mondial. Et nous le collège fondateur de ce mouvement, on ne mettrait rien en place cette année ? Et puis soudain une idée : pourquoi ne pas l'organiser, nous ? Tout de suite, cela fait l'unanimité.

 

En effet, il était impossible pour nombre d'entre nous de laisser passer cette occasion, la création de la Grande Lessive était partie d'ici, de ce collège, nous allions l'honorer comme il se doit, et prouver à un maximum de personnes qu'avec de la bonne volonté, de l'entente et de l'amitié tout est possible. En moins de 15 minutes le projet est lancé. Il reste 6 jours avant la Lessive. Moins d'une semaine pour que la cour devienne une petite galerie d'art, un endroit de partage, de découverte et un moyen de rassembler un grand nombre de personnes par le dessin.

 

Chacun a un rôle précis à jouer. Il faut des affiches, prévenir les élèves de l'établissement, demander l'autorisation à la directrice. Directrice qui fut d'ailleurs enchantée à cette idée. Elle a sans doute vu dans nos yeux l'envie de créer un évènement, de tenir un engagement. Pendant la préparation, on s'amuse et en même temps, on perd un peu la tête. Tout se passe si vite ! L'ambiance de la classe aide beaucoup. On est soudés, et on sait s'entraider. Et on espère que cela plaira aux 6emes, et que peut - être, ils reproduiront cet évènement avec autant d'envie que nous...

 

Le grand jour arrive : enfin, tant d'efforts pour un très beau résultat ! Toutes les classes s'y sont mises, et cela fait plaisir à voir. La cour devient pendant quelques heures, une sorte de mini -musée, de petite exposition, et tout ça, grâce à nous.

 

On se sent fiers. Fiers, d'avoir tenu notre engagement, d'avoir réussi en si peu de temps là où le professeur avait échoué, et puis, quand même, tout simplement, de l'avoir faite cette Grande Lessive ! Et bien oui, on a quatorze ans, des devoirs, des activités, et pourtant on est tous là, à contempler notre travail achevé ! Certains parlent de " petits pas pour l'humanité, grand pas pour le collège " et, malgré le manque de réalisations, un grand nombre de personnes se sont investies dans ce projet, ce qui nous rend encore plus joyeux. Et, on regarde, amusés, l'expression des professeurs et de l'ensemble du corps éducatif, qui sont étonnés par notre performance... Ils pourraient être aussi étonnés et heureux par nos notes, cela ne les rendrait pas plus méchants...

 

Pour garder de très bon souvenirs de cette expérience, quelques personnes de la classe ont pris des photos, pour faire un reportage, qu'ils comptent exposer dans l'enceinte du collège, pourquoi pas dans un journal si possible ? " En plus, cela permettra aux élèves de voir leurs travaux mis en  avant, et aux sixièmes de comprendre le vrai sens de cette exposition. "

 

Mais, c'est quoi, le vrai sens ? Les arts plastiques ça ne sert pas à rien ? Après discussions entre amis, on s'est dit que, le dessin ça servait à quelque chose : c'est une façon de s'exprimer, qui n'appartient qu'à l'art. Madame Gontier - Cohen, vous avez cru en nous ; merci pour tout.

 

Laura - Line F. et Salome B.

 

 

Liens :

A Queneau en mars 2012

 

Par fjarraud , le vendredi 26 octobre 2012.

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