Refondation : Histoires d'échelle 

Une nouvelle journée difficile attend Vincent Peillon aujourd'hui.  Après le marathon syndical des 16 et 17 octobre, le ministre de l'éducation nationale reçoit les associations d'élus des collectivités territoriales. Cela marque leur montée en puissance dans le monde scolaire et pose la question du niveau géographique le meilleur pour gérer l'Ecole.

 

Ce sont les enseignants du primaire qui devraient faire les frais en premier de la nouvelle décentralisation lancée par F Hollande. En effet c'est pour ménager celles-ci que V. Peillon réorganise la journée de classe au primaire aux dépens de ceux-là. C'est encore l'accord signé entre le président et l'ARF qui impacte directement l'avenir des COP.  Les régions expriment d'ailleurs crument leurs ambitions. En juin dernier, André Rousset, président de l'ARF, nous disait : "Toutes les compétences qui nous ont été transférées dans le passé ont été mieux exercées... On ne peut continuer à être dans un système où il faut être 4 organismes pour prendre une décision. Il faut un chef de file".

 

Le mouvement vient de loin. La critique d'A Rousset est légitime. La première décentralisation s'est bien gardée de séparer les compétences. Elle a volontairement croisé les compétences organisant ainsi le contrôle de l'Etat sur chacune des compétences données aux régions. Mais l'effacement de l'Etat tout au long de 10 années d'économies budgétaires a conduit les collectivités à intervenir davantage dans la vie de l'Ecole. Aujourd'hui les régions entendent avoir le dernier mot en matière de carte des formations et d'orientation. Elles peuvent y prétendre compte tenu de leurs investissements en ces domaines.

 

Un nouveau champ d'action pour les collectivités locales sera probablement examiné aujourd'hui : le numérique. Sans les collectivités territoriales la maintenance du matériel informatique semble impossible. Mais les régions veulent plus. "La région serait "systématiquement associée à la définition des grandes orientations et des expérimentations menées par l'Education nationale (concernant le numérique) et à leur déclinaison sur le plan régional par le rectorat, en lien avec le réseau CNDP", a déclaré Alain Rousset. Pour lui, "on ne veut pas recréer des réseaux d'intelligence collective comme le CNDP, on les prend"...

 

Qu'en est -il chez nos voisins ? Il est vrai que dans tous les autres pays d'Europe , les collectivités locales disposent de bien davantage de pouvoir que nos régions. Ce sont très souvent elles qui font fonctionner les établissements, qui embauchent et licencient le personnel, voire qui fixent les disciplines obligatoires. Mais si partout le local est plus puissant que chez nous, la tendance générale est à la recentralisation dans les pays qui ont poussé loin le pouvoir local.

 

François Jarraud

 

 

Par fjarraud , le mercredi 17 octobre 2012.

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