Première grève de la refondation mardi 

L'état de grâce aura duré cinq mois. Le jour même où François Hollande fera connaître ses décisions sur la refondation de l'Ecole, mardi 9 octobre, la CGT appelle les personnels de l'éducation à la grève. Si d'autres syndicats montent aussi le ton, c'est que les négociations sur la loi d'orientation vont commencer.

 

"Le ministère multiplie des dispositifs qui sont d'une grande cohérence et ne modifie surtout pas les réformes du gouvernement précédent dans un contexte budgétaire contraint. Il n’envisage pas, bien entendu, d'augmenter les salaires des personnels qui ont perdu plus de 14 % de leur pouvoir d'achat depuis 2000.", écrit la CGT Education. Elle appelle à la grève le 9 octobre pour obtenir la titularisation, sans condition de concours et de nationalité, de tous les précaires et une augmentation de salaire.

 

Derrière ce cas particulier, d'autres organisations durcissent le ton. Le Snes publie une "analyse" du rapport de la concertation qui mobilise contre elle. "Pour le SNES-FSU, il faut sortir de la pensée magique d’un « socle commun imposant un enseignement par compétences, solution miracle à tous les problèmes du système " écrit par exemple le syndicat.

 

Plus en recherche du consensus durant la concertation, le Snuipp manifeste à son tour quelques réticences. Il demande dans un communiqué "que les enseignants puissent donner leurs avis".

 

Enfin le Snalc ne veut pas "se laisser voler une réelle refondation par de soi-disant réformistes". Il "rejette les choix partisans opérés par certains rapporteurs concernant la notion de socle commun (dont le livret de compétences, objet absurde, est toujours d'actualité) ou le collège unique. On ne réalisera une réelle refondation qu'en revenant sur la logique délétère de certaines réformes antérieures telles que la réforme du lycée ou celle du Bac Pro en 3 ans pour tous".

 

Peut-être fait-elle partie des fameux "réformistes". Malgré tout l'Observatoire des zones prioritaires (OZP) critique lui aussi "la liquidation de l'éducation prioritaire". "La refondation de l’Ecole ne peut pas passer par une liquidation de l’éducation prioritaire", écrit l'OZP . L'observatoire est très critique sur la délabellisation de l'éducation prioritaire. "Qui peut croire que l’attribution de moyens supplémentaires pourrait, cette fois, suffire à réaliser ce qu’elle n’a pas pu faire jusqu’à présent : transformer les pratiques professionnelles – ce qui est réclamé dans d’autres chapitres du rapport - et réussir dans les territoires où actuellement le service public ne peut plus remplir sa mission ? Comment y parvenir sans un dispositif fort et piloté ?", écrit l'OZP. "La délabellisation proposée dans le rapport peut être interprétée, ce que certains ont déjà fait, comme la fin des réseaux et même comme la fin de l’éducation prioritaire".

 

Après les discussions de la concertation, avant l'ouverture des négociations sur la loi d'orientation, les syndicats semblent vouloir peser sur la rue de Grenelle.  

 

François Jarraud

 

Document Snes

Communiqué OZP

 

Par fjarraud , le lundi 08 octobre 2012.

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