Rythmes scolaires : une question de tempo 

Par Monique Royer

 

On a tant à apprendre quand on est enfant, on a tant à vivre, on a tant à rêver. Et le rythme s’impose au jour à l’année, laissant peu de place aux rêveries, à l’ennui même. Le chemin de l’école est parsemé de feuilles qui tombent et de rues à traverser, entre les songes et la réalité, l’apprentissage s’insinue. Trouver le rythme, le bon tempo est un casse-tête à mille branches.

 

Chronobiologistes, pédagogues, parents, rédacteurs de programmes, adjoint aux affaires scolaires de la mairie, dame de service, enseignant, chercheur, restaurateur, tante du Périgord, directeur de centre de loisirs, chargé de mission à l’office du tourisme, tous ont un mot à dire, une opinion à exprimer. Le temps de l’enfant ne lui appartient pas à lui seul, le rythme scolaire s’imprègne des battements de la vie tout autour de l’école et bien au-delà.

 

Trouver le bon rythme, trouver le bon tempo pour que l’enfant apprenne tout ce qu’il à apprendre pour devenir sereinement grand, pour qu’il ait le temps aussi de rendre visite à sa tante du Périgord, d’apprendre la musique, de faire du sport, de rêver, de jouer, de dormir et de voir ses copains. Trouver un rythme qui ne rogne pas sur les vacances en famille, composée, recomposée, trouver un tempo réalisable pour tous ceux qui font vivre l’école, dedans et tout autour.

 

Journée de six heures, semaine de 4 jours et demi, congés de tout repos, le jour même est disséqué pour donner à chaque heure ce que le cerveau peut assimiler. Et le cerveau bien sur ne fait rien pour faciliter les choses, le corps a ses raisons que la gestion des contraintes ne connait pas. Apprendre à six ou à seize ans n’implique ni les mêmes apprentissages, ni les mêmes engagements physiques

 

Trouver le bon rythme, trouver le bon tempo, c’est concilier l’intérêt de l’élève et les exigences d’une société dont la diversité des attentes donne à la convergence une saveur d’utopie. Sur la portée du rythme scolaire, les notes tendent à la dissonance et le chef d’orchestre doit se frotter la tête avant d’agiter sa baguette vers une partition qu’il espère source d’harmonie. On aimerait que des débats sur la refondation et les arbitrages gouvernementaux nous donnent envie d’entonner tous en chœur .« I got Rythm » avec les enfants d’Un américain à Paris. Vincent Peillon n’est pas Gene Kelly certes mais rêvons un peu : un bon tempo  donnerait au chemin de l’école une saveur nouvelle, un nouveau swing aux apprentissages.

 

Monique Royer

 

 

Par fjarraud , le jeudi 04 octobre 2012.

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