Valse des recteurs : Debbasch charge Duwoye  

Règlement de comptes entre hauts fonctionnaires. Limogé le 28 septembre en conseil des ministres, Roland Debbasch, recteur de Lyon et ancien patron de la Dgesco s'en prend nommément à Pierre-Yves Duwoye, directeur de cabinet de Vincent Peillon, qu'il a longuement connu rue de Grenelle quand il était secrétaire général du ministère. La lettre du recteur a été envoyée à l'ensemble des personnels de l'académie.

 

Debbasch vs Dewoye

 

"C’est la première fois depuis l’épuration consécutive à la Libération de la France, en 1944, qu’un recteur de l’académie de Lyon est relevé de ses fonctions à la suite d’un changement de gouvernement", commence R. Debbasch. L'ancien recteur ne s'en prend pas à Vincent Peillon. Il concentre les attaques sur ses pairs restés en faveur rue de Grenelle. "Le contexte de mon limogeage est baroque", poursuit R Debbasch. "Le Directeur de cabinet du ministre est devenu le champion hors norme des recrutements de fonctionnaires, alors qu’en sa précédente qualité de Secrétaire Général de notre ministère, il n’a eu de cesse, entre 2007 et 2011, d’exiger des Recteurs qu’ils soient plus inventifs sur ce qu’il appelait « les leviers de suppressions d’emplois ». En récompense, il a, d’ailleurs, été nommé au tour extérieur Conseiller Maître à la Cour des Comptes par le Président Nicolas Sarkozy".

 

Je ne sais ce qu’en pensent la conseillère du Président de la République et le conseiller du Premier ministre qui occupaient, eux aussi, au Ministère de l’Education nationale, des emplois à la discrétion du gouvernement jusqu’en 2012", ajoute perfidement R. Debbasch. "On change les Recteurs sur un procès d’intention politique, mais ce sont les mêmes stratèges qui régentent tout d’en haut, après comme avant", conclue l'ex recteur. "Prenons-y garde, il ne serait pas sain qu’une oligarchie administrative accapare et instrumentalise le pouvoir".  

 

La réponse de V. Peillon

 

Vincent Peillon a répondu dans une déclaration à l'AFP. "Il y a un changement de politique et la politique est très différente. Dans un cas, on détruisait des emplois, dans l'autre cas on en crée.... Les fonctionnaires de l'Etat appliquent les politiques publiques. Lorsqu'ils sont loyaux et compétents, ils sont gardés. Il y en a d'ailleurs beaucoup moins qui partent que ceux qui restent, quand même. Le premier critère pour moi, ce n'est jamais la couleur politique, c'est la loyauté à l'égard de l'Etat, et c'est la compétence".

 

Des recteurs récalcitrants

 

Le conseil des ministres vient de révoquer les recteurs de Lille, Nancy-Metz, Limoges, Poitiers, Lyon et Caen.

 

Il y a quelques jours l'ex rectrice de Poitiers avait également critiqué son renvoi. R. Debbasch franchit une étape dans la tension en critiquant l'entourage de V. Peillon.  Il aurait pu confier ses sentiments aux médias.  La prise à partie des enseignants de l'académie est pour le moins singulière.

 

François Jarraud

 

La lettre de Debbasch

 

Par fjarraud , le vendredi 28 septembre 2012.

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