Pascal Charvet : Comment orienter les bacheliers professionnels ? 

L'Onisep, dirigé par Pascal Charvet, vient d' ouvrir le site "Ma voie pro". P. Charvet montre comment ce site s'adapte aux bacheliers professionnels pour les aider à aller plus loin. Il revient aussi sue la question de l'éducation à l'orientation et sur les mesures à prendre en faveur des "nouveaux étudiants" issus du professionnel.

 

Quelles sont les grandes étapes de l'orientation dans la voie professionnelle ?

 

Il y a deux seuils importante : la troisième, c'est à dire le choix de cette voie et la procédure APB en terminale. En 3ème, il est fondamental que les jeunes aient non seulement de l'information mais un accompagnement humain. Il ne faut pas qu'ils arrivent en fin de 3ème sans une connaissance minimum de l'environnement économique immédiat et du lycée où ils vont s'inscrire. Pour cela il faut prendre le temps des stages, des visites. Il faut faire plus que le parcours de découverte des métiers. Il ne faut pas mentir sur la voie professionnelle mais il faut aussi montrer qu'elle est une voie d'insertion intéressante. Tout cela nécessite un travail dès la 4ème.

 

En terminale, il faut qu' APB soit vécu comme quelque chose de plus qu'une procédure. Là aussi il faut un accompagnement humain. La réforme du lycée n'a pas porté tous ses fruits en ce domaine.

 

L'Onisep a ouvert "Ma voie pro". Comment conçoit-on un site d'orientation pour les élèves de la voie professionnelle ?

 

Le site a deux cibles. Les collégiens pour lesquels on a mis en ligne des outils commodes, le témoignages de pairs pour qu'ils accèdent facilement à l'information. Mais on a senti très vite qu'il manquait quelque chose. Et on a créé une nouvelle partie du site sur le "et après". Que vais je faire après mon bac pro ? Comme nous le demande le ministère, le site accompagne le jeune jusqu'au premier emploi. Nous développons cette partie avec les régions. Les pages de la région Centre sont déjà en ligne. Les autres vont suivre rapidement. Ces pages régionales présentent les emplois de demain, les secteurs économiques.

 

Toutes ces informations sont géolocalisées. Pour le collégien c'est important de pouvoir tracer son itinéraire jusqu'au lycée professionnel. Le fait que toutes les formations soient géolocalisées permet de trouver celle qui est la plus proche mais aussi de sortir de l'abstrait pour entrer dans le domaine des possibles concrets.

 

Enfin nous avons ouvert des pages sur la mobilité européenne des bacheliers pro. Aujourd'hui c'est la catégorie de jeunes qui bénéficie le moins des programmes européens de mobilité. Avec le site ils peuvent découvrir les offres et les informations sur le financement dans leur région. Là aussi le passage par le territoire s'impose.

 

Aujourd'hui on voit encore des situations d'orientation aberrantes comme ces bacheliers professionnels qui n'arrivent pas à entrer en STS où on leur préfère des bacheliers généraux. Que faire ?

 

Dans la pratique les places prises par les bacheliers généraux en STS  manquent en effet aux bacheliers généraux. Or c'est une filière où les bacheliers professionnels réussissent bien. En effet pour réussir, ils ont besoin d'un encadrement qu'ils ne trouvent pas en université. Les STS donnent accès aux licences professionnelles qui sont de bons leviers d'insertion professionnelle. C'est donc un vrai problème. Et je serais partisan dans certains cas de quotas en leur faveur.

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

 

Lien : Ma voie pro


Par fjarraud , le mercredi 26 septembre 2012.

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