Pour prévenir la violence à l'école faut-il porter la réflexion sur la normalité des élève sou sur le fonctionnement de l'institution scolaire ? Faut-il médicaliser ou agir en pédagogue ? On sent bien que cette interrogation est derrière les décisions politiques de ces dernières années. L'ouvrage dirigé par Benoît Galand, Cécile Carra et Marie Verhoeven aux PUF fait deux paris. Celui d'une approche pédagogique et aussi celui de proposer aux lecteurs enseignants des solutions pour "prévenir les violences à l'école".

 "Le parti pris de cet ouvrage est d'aborder ces questions principalement sous l'angle de ce qui se passe à l'école et dans la classe, plutôt que sou sl'angle des difficultés individuelles des élèves... Il s'agit,, en sortant d'une logique de dramatisation d'examiner les marges de manoeuvre des professionnels et des équipes éducatives". Avec sa douzaine de chapitres confiés à des auteurs reconnus, l'ouvrage construit des grilles d'analyse pour arriver à des propositions d'action.

La première partie de l'ouvrage s'intéresse aux acteurs : chef d'établissement, agents administratifs, enseignants. Ainsi R Gasparini analyse en détail la façon dont les Atsem établissent la discipline , généralement avec beaucoup de différences avec les enseignantes. M Verhoeven s'intéresse aux "médiateurs" dans les établissements au moment où V Peillon envisage de déployer des agents de prévention. Cécile Carra montre comment se construit un ordre scolaire. "L'ordre scolaire est souvent la conséquence du travail des élèves et non l'antécédent".

La deuxième partie s'intéresse au rapport avec le contexte scolaire. M Janoscz, S Pascal et B Galand s'intéressent aux témoins de violence scolaire, la cible principale des campagnes lancées dans certains pays comme la Pologne. Ils montrent qu'être témoin a un effet négatif sur les élèves  avec des impacts sur la reussite scolaire et le climat scolaire. Pierre Merle rend visible les inégalités criantes à l'intérieur de l'espace scolaire et le rôle des usages scolaires. Ainsi i interroge le rôle de la notation. Benoit Galand montre l'erreur que constitue le regroupement dans une classe des élèves violents.

C'est au "que faire" que se consacre la dernière partie. B Robbes s'intéresse à la formation des enseignants. Eirick Prairat  réfléchit au rôle de la norme scolaire.

Composé de 12 contributions,  l'ouvrage donne aux enseignants les moyens de comprendre ce qui se passe pour pouvoir réagir. C'est e effet en nommant les formes de violence qu'on se met en position de chercher les solutions.

F. Jarraud

Benoît Galand, Cécile Carra et Marie Verhoeven, Prévenir les violences à l'école, PUF, 2012.

Voir aussi l'entretien avec B Galand et C Carra