L’OCDE montre l’intérêt des programmes de seconde chance 

« Apprendre ne se termine pas avec l’enseignement obligatoire », écrivent les experts de l’OCDE dans un nouveau numéro de « PISA à la loupe » (n°19). Basée sur une étude canadienne, la publication de l’OCDE montre que les jeunes améliorent leurs compétences en lecture après la sortie de l’enseignement obligatoire. Certains réussissent même à effacer les inégalités de départ. Pour l’OCDE il faut donc soutenir les programmes de « seconde chance ».

Ne jamais se résigner. « Le fait que des jeunes, quel que soit leur niveau éducatif de départ, peuvent continuer à acquérir des compétences en lecture de 15 à 24 ans, montre que personne ne devrait se résigner à des compétences faibles du fait d’une éducation initiale insuffisante », explique l’OCDE. « Les programmes de seconde chance et la flexibilité en éducation peuvent aider les jeunes qui n’ont pas eu la chance d’être soutenus dans leur éducation ».

 

Ce raisonnement s’appuie sur une étude canadienne qui a étudié en 2009, quand ils avaient 24 ans, les compétences en lecture d’un groupe de jeunes qui avait subi les tests PISA en 2000 à l’âge de 15 ans. L’étude montre que de 15 à 24 ans les jeunes ont gagné en moyenne 57 points en compétences, soit l’équivalent d’une année.

 

Même les inégalités peuvent disparaître. CERTES ? Les plus forts surclassent toujours les plus faibles même si le niveau de tous monte. Cependant toutes les inégalités ne subsistent pas. L’étude montre que les jeunes nés hors du Canada qui, à 15 ans avaient un niveau inférieur à celui des élèves nés au Canada, ont rejoint leur niveau moyen à 24 ans. L’écart entre immigrés et natifs disparaît !

 

Cette étude ne nie pas l’importance des années d’éducation obligatoire. Les progrès de 15 à 24 ans ne sont pas les  mêmes selon le bagage éducatif de départ. Mais elle montre qu’il n’y a pas de fatalité et que l’on peut remédier aux inégalités scolaires après la sortie de l’adolescence.

 

La démonstration a une valeur différente selon les pays. En avril 2011, Nathalie Mons nous faisait déjà remarquer que dans de nombreux pays de l’OCDE, comme la Finlande, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Norvège ou l’Irlande, les dispositifs de seconde chance expliquent  le fort taux de diplômés dans la population. « En Finlande, en Norvège ou en Nouvelle-Zélande, par exemple, 10% des diplômés du second  cycle de l’enseignement secondaire - l’équivalent de notre bac - ont plus de 25 ans », précisait-elle. En France, la démonstration a d’autant plus de valeur que la reprise d’études  après une interruption est quasiment impossible.

 

F. Jarraud

Liens :

Pisa in Focus n°19

N. Mons en avril 2011

La seconde chance à Vitry

 

Par fjarraud , le jeudi 30 août 2012.

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