Les syndicats dans l'attente du changement 

Pas de surprise. Les syndicats s'attendaient à la victoire du PS aux législatives. Mais, au lendemain des élections qu'attendent-ils du gouvernement ? Laurent Escure, secrétaire général de l'Unsa Education et Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen, partagent leurs attentes.

 

 "Ce n'est pas une surprise", nous confie Thierry Cadart. Le président a maintenant les moyens de mettre en oeuvre sa politique et on attend qu'il passe aux travaux pratiques. D'autant qu'on sentait de la prudence avant les élections. Le programme est fixé par les engagements du président", affirme T Cadart. "Je ne suis pas inquiet sur sa volonté d'aller de l'avant car il n'a pas d'autre choix. La seule incertitude quelle va être l'ampleur du processus de concertation ? C'est la question".

 

Vous attendez des groupes de travail ?

 

"Ce sont les fédérations qui sont le plus à même de mener la discussion avec le ministre car elles sont plus à même de prendre ne compte les différents métiers de l'éducation", nous confie Laurent Escure. "Par exemple pour aborder la question de la formation des enseignants il faut avoir le point de vue des universitaires en plus de celui des enseignants".

 

"Il faut un lieu, à coté du CSE ou du CTM, où les sujets puissent être creusés puis synthétisés avec un cadre plus large, où l'on puisse par exemple inviter les représentants de l'industrie touristique parler des rythmes scolaires", explique T Cadart.

 

Le calendrier

 

"Le calendrier est connu", estime T Cadart. "L aloi d'orientation est l'échéance principale et elle est attendue cet automne. La volonté de changement se mesurera à son contenu". "On demande de la souplesse dans le calendrier", précise L Escure."On a demandé que la concertation aille au -delà de juillet pour qu'elle soit suffisante".

 

Le point prioritaire : le socle

 

"Tout est important car tout est systémique", explique T Cadart. "La priorité c'est le socle commun", affirme L Escure. "Après en fonction de lui on reverra les programmes, la façon d'enseigner.

 

Peut-on imposer le socle à une profession qui n'en a pas envie ?

 

 "Est-ce à l'honneur de notre métier que de laisser un jeune sur cinq sortir du système éducatif sans rien ?", s'indigne L Escure. "C'est un gâchis énorme. La société nous offre 60 000 postes supplémentaires il va bien falloir honorer cette confiance. Le socle est un vrai choix de société. Et peu d'enseignants sont pour un retour à l'élitisme." "Je ne pense pas que les enseignants soient opposés à l'idée de se mettre d'accord pour définir ce qui est nécessaire à tous les jeunes ne fin de scolarité obligatoire. La plupart des enseignants sont pour redéfinir le vrai sens des missions qu'on leur donne. Si vous donnez aux enseignants les moyens de mettre en oeuvre le socle ce sera populaire".

 

Propos recueillis par François Jarraud

 

Par fjarraud , le mardi 19 juin 2012.

Commentaires

  • isabelle lardon, le 19/06/2012 à 09:50
    Ce n'est peut-être pas aussi simple que cela : donner des moyens aux enseignants pour qu'ils appliquent le socle commun... La question d'aborder l'enseignement par les compétences est autrement plus complexe...
    Les syndicats sont des collectifs légitimes pour y réfléchir, il est temps de sortir des revendications sur les conditions  de travail pour s'intéresser en profondeur au travail lui-même. Il est temps peut-être aussi de lancer des collectifs à l'échelon local. Et les mouvements pédagogiques qui sont des "laboratoires" de réflexion ont aussi leur mot à dire.
  • MBrun, le 19/06/2012 à 09:49
    La question étant : "comment gagner une marche dans la réussite des élèves, et notamment des 15-20% des élèves qui ont le plus besoin de l'Ecole...?"
    Ce qui est nécessaire que les élèves sachent en fin de primaire et en fin de troisième fait-il débat chez les enseignants ? Sans doute peu... Ce qui fait débat, c'est comment on y arrive.

    Pour ne parler que du primaire (et ne pas toujours charger le collège...), les élèves en difficulté de lecture/compréhension, de production d'écrit, de compréhension de problème ou de numération décimale à la fin du CM sont assurément ceux qui seront en difficulté au collège. En quoi le "socle commun" st-il un levier pour y changer quelque chose ? Un bel objet de débat pour les syndicats aussi, me semble-t-il...
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