Cordées de la réussite et échec d'un rapport 

Que tirer du rapport complexe de l'Inspection générale sur les cordées de la réussite ? Que sa complexité permet d'éviter de poser les bonnes questions qui permettraient d'avoir une idée claire de la pertinence de ce dispositif.

 

Les cordées de la réussite ont été lancées en novembre 2008 sur l'idée de "développer l’ambition et la réussite scolaire des jeunes " qui, en raison de leur origine sociale ou territoriale, brident leur ambition scolaire ou ne disposent pas de toutes les clés pour s’engager avec succès dans une formation longue". Il s'agit d'assurer "l'égalité des chances" en encourageant des étudiants de grandes écoles à assurer un tutorat auprès de lycéens et de collégiens. Le tuteur développe avec les élèves des activités culturelles : visites de grandes écoles, de lieux culturels, informatique etc. On est à l'époque où les grandes écoles sont critiquées pour leur fermeture sociale. En participant à une cordée une grande école améliore son image à peu de frais : seulement 10% des dépenses de la cordée sont payées par la grande école. En juillet 2011, les 254 cordées représentaient un budget de 9 millions apporté pour l'essentiel par l'Etat. Aujourd"hui elles sont plus de 300.

 

Quel bilan de son action peut-on dresser ? Norbert Perrot et Michael Tyvaert se gardent bien de dresser un bilan national.  Ils signalent des anomalies. Ainsi en Ile-de-France les cordées sont bien davantage présentes dans les départements à catégorie sociale favorisée. En 2011, il y avait 28 cordées dans l'académie de Versailles, 17 à Paris mais seulement 9 dans l'académie de Créteil. Les cordées de la réussite évitent soigneusement les lycées professionnels. Certains établissements sont désignés par les inspecteurs comme "des alibis".

 

Mais pour en avoir le coeur net il faut chercher une autre étude, réalisée également en 2011, celle de l'Acsé. Elle estime qu'une minorité d'élèves provient de zones prioritaires ainsi qu'une minorité d'établissements. Le dispositif est donc détourné de ses objectifs initiaux. Mais cela l'inspection en l'a pas clairement vu.

 François Jarraud 

Le rapport de l'inspection

Le rapport acse

Par fjarraud , le mercredi 30 mai 2012.

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