Evaluations nationales CE1 CM2 : Il n'y aura pas de remontée des résultats 

Dans un communiqué officiel, Vincent Peillon confirme le maintien de la prime et le calendrier des évaluations nationales de CE1 et CM2 mais annonce que leurs résultats ne seront plus remontés.

La transformation des évaluations nationales est maintenant officielle. Vincent Peillon avait promis qu'elles ne serviraient plus l'évaluation du système éducatif. C'est fait. "Si ces évaluations peuvent être localement une aide pour le suivi par les enseignants des acquis de leurs élèves, les outils qui sont actuellement utilisés ne permettent pas une évaluation scientifiquement incontestable du système éducatif", affirme le nouveau ministre. En conséquence, " Vincent Peillon a décidé que les résultats de ces évaluations ne seront pas transmis à l’administration centrale cette année. Elles feront donc l’objet d’une exploitation dans les écoles pour mettre en œuvre les aides et accompagnements à prévoir pour les élèves en difficultés". Le ministre confirme que "les évaluations nationales se tiendront du 21 au 25 mai" et que "la prime de 400 euros versée aux enseignants en charge de ces évaluations sera conservée". Mais sans controle institutionnel.

Faut-il saisir les résultats ? Pour le Snuipp, " les directeurs et les enseignants n’auront plus à saisir les résultats dans l’application nationale et les résultats des évaluations restent au niveau de l’école. La phase de remontée doit être supprimée à tous les niveaux : circonscription, département, national". Le Se-Unsa a une lecture un peu différente. "La décision de saisie relève des équipes" affirme le syndicat qui juge que "le traitement informatisé des données peut faciliter l'exploitation pédagogique".

De nouvelles évaluations. V. Peillon annonce d'autres outils d'évaluation. "Une réflexion et une concertation sont engagées dès maintenant pour refonder l'ensemble du système d'évaluation des élèves et du système scolaire". A Brie-Comte Robert, le 21 mai, il a précisé que la Dgesco s'élaborerait plus les futures évaluations. Elle avait déjà du accepter que la Depp (direction des études du ministère) participe à leur élaboration. Les prochaines évaluations devraient faciliter le diagnostic des enseignants, ce qui suppose d'en déplacer la date, tandis que " au niveau national, des instruments de mesure des résultats du système éducatif seront développés". Il a aussi précisé qu'il est contre "le dépistage précoce et le palier d'orientation en 5ème", ce qui condamne les évaluations de grande section de maternelle et de 5ème que Luc Chatel voulait instituer.

Les évaluations nationales de Ce1 et CM2 avaient été imposées par Xavier Darcos dans une forme nouvelle présentée comme un outil d'évaluation de l'école. Le Haut Conseil de l'Education avait dénoncé en septembre 2011 leurs "résultats trompeurs". Syndicats et parents d'éléves avaient combattu leur contenu et le calendrier imposé. Ils soupçonnaient Luc Chatel de vouloir développer une concurrence entre écoles en rendant leurs résultats publics.

Chez les enseignants, ces évaluations font débat. Le sondage réalisé par le Café pédagogique en mars 2012 montre que 74% des enseignants du primaire demandent leur suppression. Les enseignants déplorent le climat introduit par les évaluations. Des familles trouvent les livrets sur Internet et bachotent le contrôle. Le mode d'évaluation (0 ou 1) est aussi vivement critiqué. Mais pour certains enseignants, les évaluations ont pu servir de base à des contacts fructueux avec les enseignants des collèges.

 Par François Jarraud

Communiqué



Par fjarraud , le mardi 22 mai 2012.

Commentaires

Vous devez être authentifié pour publier un commentaire.

Partenaires

Nos annonces