L'individualisation en question 

En partenariat avec le Café pédagogique, le Se-Unsa organise le 23 mai à Paris un colloque sur le thème " Ecole pour tous, Ecole pour chacun, l'individualisation en question(s) ". Au lendemain de l'élection présidentielle, Jean-Pierre Obin, Anne-Marie Chartier, Sylvain Grandserre, Françoise Clerc apporteront leurs éclairages sur cette question. Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, aborde les questions posées par le colloque. L'école doit-elle être «indifférente aux différences» ou doit-elle proposer des réponses différentes à des enfants et des jeunes tous uniques ? Les dispositifs actuels sont-ils efficaces ? Que faire du LPC ?


Le prochain colloque du Se-Unsa porte sur l'individualisation. Cette problématique n'appartient-elle pas davantage aux associations de parents d'élèves qu'à un syndicat d'enseignants ?


Je ne pense pas. Lors du colloque on va s'interroger sur l'individualisation des parcours, sur les aides (aide individualisée, accompagnement personnalisé, tutorat etc.). En fait, avec ces dispositifs, l'individualisation est entrée dans les moeurs. La prise en charge individualisée est devenue une mission importante des enseignants. Mais comment  s'approprient-ils ces dispositifs ? Est-elle entrée dans les pratiques ? On s'interroge. Ces différents dispositifs sont-ils adaptés,  utiles, efficaces ? Poser cette problématique aura aussi un impact sur le débat qui s'ouvre sur la formation des enseignants. Le colloque tombe à pic au moment où le ministre veut refonder la formation des enseignants. Il va essayer d'identifier ces missions et voir comment doter les enseignants de compétences pédagogiques particulières.


Les dispositifs existants n'ont généralement pas été évalués. C4est le cas par exemple de l'aide individualisée. Leur efficacité est-elle réelle ?


C'est ce qu'on va interroger. L'aide personnalisée en dehors de la classe pose problème. On va travailler sur l'aide à l'intérieur de la classe. Faut-il dégager des temps identifiés par exemple ? Ce qui revient du terrain c'est que le rapport différent à l'élève, au petit groupe, apparait comme intéressant.


Poser la question de l'individualisation n'est ce pas une façon de ne pas poser celle de la taille des classes au moins dans l'enseignement prioritaire ?


Clairement, individualiser avec 30 élèves par classe ce n'est pas possible. On est favorable au Se-Unsa à ce que les effectifs dans l'enseignement prioritaire soient limités. Mais ça ne suffit pas. Si les enseignants ne sont pas formés la réduction de la taille des classes aura peu d'effets. Faut-il supprimer l'aide individualisée ? On ne sait pas. Peut-être faut-il des dispositifs différents selon les classes. Il faut trouver la bonne mesure entre individualiser les parcours sans faire des parcours personnels séparés. Il faut allier l'individu et le groupe.


C'est une question qui s'impose aujourd'hui largement dans le débat éducatif. Il va bien falloir a un moment voir comment on avance. Il faut accepter cette question. On ne peut pas traiter dans une classe tous les enfants de la même façon.


L'approche par compétences après sa mise en place très bureaucratique dans les établissements peut-elle être sauvée ?


On peut la sauver. Elle a du sens.  L'idée du socle c'est important. Mais sa mise en oeuvre pose problème. Il faut donc revoir le socle. Il faut que les outils d'appropriation soient revus. Cela pose aussi la question du brevet. Mais le principe me semble bon. Il est vrai que le livret personnel de compétences pose problème , qu'il est vécu comme une contrainte administrative qui n'a pas de sens. On doit discuter sur l'évolution de tout ça.


Propos recueillis par François Jarraud


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Par fjarraud , le vendredi 18 mai 2012.

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