L'offensive FSU sur Vincent Peillon  

Dans une lettre datée du 17 mai, la FSU pose des exigences et se rappelle au bon souvenir du ministre. La lettre reflète les débats internes au syndicat avec des exigences sur certains points et une volonté de discussion sur d'autres.

 

Dans un courrier daté du 17 mai, Bernadette Groison demande un rendez-vous à Vincent Peillon en en fixant l'ordre du jour. Le courrier débute par des exigences pour la rentrée 2012. "Des décisions qui seront autant de signaux du changement attendu doivent être données rapidement : abrogation du décret sur l’évaluation des enseignants, abandon du LPC, réécriture de la circulaire de rentrée, ouverture de discussions pour revoir les dispositifs d’évaluation des élèves… L’annonce de la réforme de la formation des enseignants doit être faite rapidement ainsi que de premières mesures pour permettre aux stagiaires de meilleures conditions d’exercice et de formation dès la prochaine rentrée". Certains de ces points reprennent des promesses de F. Hollande comme l'abrogation du décret sur l'évaluation des enseignants. D'autres sont plus conflictuels et divisent les organisations syndicales comme l'abandon du LPC.

 

Dans une seconde partie, la FSU s'intéresse au "cap" donné par la future loi d'orientation. Cette partie laisse la voie libre pour des évolutions profondes. "Il est nécessaire pour cela de repenser les contenus d’enseignement afin que tous les élèves y trouvent du sens et pour qu’ils répondent mieux aux exigences de notre temps", écrit B Groison. "Ils doivent intégrer toutes les dimensions d’une culture commune conçue pour tous et pour chacun", une formule qui n'est pas le socle commun mais qui s'en rapproche. "Il faut donc permettre un autre exercice des métiers de l’éducation pour, tout au long de la scolarité, prévenir les difficultés sur le temps scolaire, et diversifier les pratiques. Cela suppose le développement de pratiques professionnelles permettant une meilleure prise en charge de tous les élèves : travail en équipe, en petits groupes, interdisciplinaire, co-interventions sur un groupe classe, plus de maîtres que de classes, Rased, reconnaissance du temps de concertation des personnels, meilleures articulations entre les niveaux". B Groison exige aussi la suppression de la loi Cherpion qui favorise l'orientation précoce vers l'apprentissage. Enfin elle demande "de refonder l'éducation prioritaire", une question qui pose l'avenir des internats d'excellence et du dispositif Eclair.

 

Interrogé par le Café, Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, attend de Vincent Peillon "qu'il soit attentif, à l'écoute, qu'il mobilise des moyens de manoeuvre suffisants pour tenir les engagements de la campagne". Il juge positivement la création du ministère de la réussite éducative. "Ce n'est pas anodin de voir ce ministère passé de la Ville à l'éducation nationale", explique-t-il. "Il faut concentrer les efforts sur les élèves en difficultés et réagir dans l'école et autour de l'école dans une cohérence au profit des plus défavorisés".

Par  , le vendredi 18 mai 2012.

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