Philippe Tournier (SNPDEN) : Que le nouveau gouvernement assume une politique éducative 

Au retour du congrès de Lille, Philippe Tournier, reconduit dans sa responsabilité de secrétaire général du premier syndicat de personnels de direction, revient sur les actes du congrès. Il réagit aussi au contexte de l'alternance politique.


Au terme du congrès national du Snpden, quelles positions affirmez-vous ?


On affirme notre position de soutien à la logique du socle commun. C'est très clair pour le collège. Il va falloir que le ministre choisisse entre deux modèles de collège. Il y a celui  du collège unique appuyé sur le socle commun avec des contenus et une évaluation modifiés. Et celui du collège préparant le lycée avec un tri des élèves. On invite le ministre à choisir.


On s'interroge aussi sur le bac dans sa forme actuelle. A quoi sert-il aujourd'hui en dehors d'être un monument ? L'orientation post-bac se fait avant et sans lui. S'il s'agit d'écarter 10 à 15% des élèves, il y a surement d'autres façons de faire plus simples.


Sur la gouvernance, on invite le nouveau ministre à sortir du langage de la décentralisation. Si on continue avec une nouvelle étape de la décentralisation, on va finir un jour par régionaliser l'éducation. Et pour nous ce serait une inégalité irrattrapable. Il faut réfléchir à une autorité académique où interviendraient les collectivités locales dans le fonctionnement du service public d'éducation.


Enfin sur l'évaluation des enseignants, on est favorable à une évaluation faite par les chefs d'établissement mais séparée de la gestion des carrières.


Le nouveau ministre doit-il intervenir sur la rentrée 2012 ?


La rentrée est faite. De nouvelles mesures générales ne feraient que créer de nouvelles difficultés. Le ministre doit s'en tenir à l'atténuation des tensions là où elles sont trop fortes.


Quel est alors le dossier prioritaire ?


C'est la loi d'orientation. Il est temps que le gouvernement choisisse une politique éducative et qu'il s'y tienne. On a eu assez de déclarations qui duraient 15 jours. Assez aussi du "débrouillez-vous". Ce qui a dégradé le système éducatif, plus que les suppressions de postes, c'est l'incapacité de choisir des gouvernements précédents. C'est tout le problème du collège qui est une vraie priorité.


Propos recueillis par François Jarraud



Par fjarraud , le lundi 14 mai 2012.

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