APAJH : Pour les enfants handicapés, la rentrée sera catastrophique ! 

Par François Jarraud


À la veille des élections présidentielles et législatives de 2012, la Fédération des APAJH s'appuie sur les résultats d'un sondage d'opinion pour lancer un appel aux candidats républicains sous forme d'une charte de 10 propositions. Son président, Jean-Louis Garcia explique les revendications de son association.


 Dans le monde du handicap, l'Apajh a une place à part. D'abord parce que c'est la seconde ou troisième association en importance. Ensuite parce qu'à la différence des autres associations, ce n'est pas une association de parents. L'Apajh est né dans le monde de l'école, il y a 50 ans, d'enseignants qui voulaient l'intégration des enfants handicapés.


Un demi-siècle plus tard, l'intégration est bien entré dans les esprits, estime Jean-Louis Garcia. 92% des Français jugent tous les enfants doivent aller à l'école y compris les enfants handicapés. Mais 72% trouvent que les pouvoirs publics n'en font pas assez pour leur intégration. D'où une charte en 8 engagements.


"Il faut former le personnel des écoles", exige l'Apajh. "On ne peut pas imaginer confier un enfants handicapé à du personnel non formé. C'est pourtant le cas aujourd'hui", estime JL Garcia. Il fait allusion à la masterisation pour les enseignants, "qui n'a rien résolu", et à l'absence de formation des auxiliaires de vie scolaire. Consciente que l'absence de formation est le principal frein à l'accueil des enfants handicapés dans les écoles, l'APAJF propose ses propres formateurs au ministère. Il s'engage à intervenir auprès des équipes pour les former. "Luc Chatel ne nous a jamais répondu".


Un vrai métier pour les AVS ? "Avec les AVS, les pouvoirs publics ont voulu faire d'une pierre deux coups : régler le handicap social et le handicap médical. Or deux handicaps ne font pas une compétence", souligne JL Garcia. Le ministère les pousse vers les associations alors que la loi de 2005 le rend responsable de la politique d'intégration, estime JL Garcia. In propose un vrai métier d'AVS avec la création d'AVS collectifs installés dans les établissements à demeure. L'Apajh demande aussi le rétablissement des postes de Rased. Faute de Rased, des enfants en nombre croissant sont pris en ULIS et ils empêchent l'accès des vrais handicapés dans ces structures.


L'absence de volonté politique. Pour JL Garcia, le quinquennat Chirac avait été marqué par une vraie volonté de faire appliquer la loi de 2005. Depuis 2007, cette volonté a disparu et on assiste au "détricotage" de la loi de 2005. "Ainsi en décembre 2011, un député UMP a tenté de faire voter une loi rendant facultatifs les PPS, ces programmes personnalisés de scolarisation.


Un secteur sacrifié ? Faute de volonté politique, c'est sur ce secteur que les recteurs récupèrent des postes. Ainsi dans le 77, 11 Sessad étaient administrées par des enseignants. 10 de ces postes sont repris à la rentrée 2012. C'est comme cela aussi dans les CMPP. "La rentrée va être catastrophique", nous dit JL Garcia.


François Jarraud


Pacte Apajh 2012

http://www.apajh.org/index.php?option=com_co[...]



Par fjarraud , le mercredi 28 mars 2012.

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