1ères Rencontres de Langres : L'atelier de travail : « Hasard et chance » (mathématique, classe de 2nde) 

Par Jeanne-Claire Fumet


Les Rencontres proposaient plusieurs ateliers destinés aux enseignants. Est-ce le fruit du hasard ? Notre choix s'est porté sur "Hasard et chance"...


Le passage des statistiques aux probabilités passe par une modélisation qui procède de la démarche d'abstraction : en écartant les données pour établir la structure de l'élément étudié, l'élève doit concevoir la possibilité d'un modèle valide détaché de tout contenu particulier. L'occasion d'examiner les conditions et limites du modèle au regard des normes et des paramètres engagés dans la construction du modèle. Plusieurs problématiques de nature philosophique peuvent être abordées de ce point de vue : la relation entre mathématiques et réalité, et la perspective de la maîtrise rationalisée du réel ; la notion de hasard, à travers l'arbre des possibles, et la question des imprévus ;  la neutralisation de l'accident et de la dimension affective de l'attente, par la valeur d'équiprobabilité (principe d'une stricte égalité des possibles).


L'étude de textes de Pascal sur la théorie des partis (Lettre à Fermat du 29 juillet 1654), sur la géométrie du hasard (Adresse à l'Académie parisienne de mathématiques, 1654) et sur le pari (Penseés) permettent de remonter à l'origine de la théorie des probabilités avec deux élargissements possibles : l'un vers la théorie de la décision, la question de la règle d'action dans l'incertitude et de la justice dans un contexte aléatoire de répartition ; l'autre vers la pensée du risque comme limite extrême de ce que peut prédire la théorie des probabilités. On pourra ainsi aborder la raison à l’œuvre dans les sciences et la finitude de l'homme (cf. Pascal : « hasard donne les pensées,  hasard les ôte ; point d'art pour les conserver ni pour les acquérir » Pensée 370 ).


Cette proposition, qui n'est qu'indicative et ne préjuge pas d'autres explorations possibles du même thème, suppose évidemment une mise en commun concertée des ressources des enseignants en mathématiques  et en philosophie, afin d'étayer le discours croisé de l'un par l'autre. Il importe donc de ne pas négliger le travail préparatoire. Certains enseignants, présents lors de l'atelier,  ont déjà travaillé en interdisciplinarité sur les théories de Pascal : les élèves de section scientifique semblent plus réceptifs à ces analyses, et davantage en première qu'en seconde. Un enseignant affirme cependant avoir déjà mené un travail de ce type en seconde, sur une séance d'une heure. D'autres ouvertures sont évoquées : en mathématiques vers la théorie des grands nombres ; vers les SES, sur la question de l'échantillonnage, des techniques de sondage, et des limites du sondage d'opinion comme pseudo-scientificité. La mutualisation des expériences menées devrait constituer un précieux vivier pour les initiatives à venir.



La circulaire sur l'enseignement de la philosophie avant la terminale :

http://www.education.gouv.fr/cid55161/mene1100064c.html

Ressources pédagogiques sur le programme de mathématiques :
http://media.education.gouv.fr/file/Programmes/17/9/Doc_[...]



1ères Rencontres philosophiques de Langres : « Que pensons-nous sous le titre de philosophie ? »
Par JCFumet , le dimanche 25 septembre 2011.

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