Le retour annoncé de l’alternance 

Par Olivier Masson


La France vient de vivre une séquence sociale et politique singulière : après les manifestations successives qui ont vu se rapprocher les générations à propos de la retraite, plusieurs acteurs ont affirmé leur volonté de se pencher sur les perspectives réelles offertes à la jeunesse. Le président de la République vient de fixer un nouveau cap - que certains à droite ne qualifient plus de réformiste, mais de révolutionnaire – et l’on scrute en vain des signes dans le champ éducatif.


Pourtant, depuis d’un an, de nombreux rapports sur l’alternance ont été rendus publics avec pour auteurs : Yazid Sabeg (07-05-09), Jean-François Pilliard, délégué général de l'UIMM (même date), Martin Hirsch (07-07-09), Laurent Hénart (02-09-09), Henri Proglio, PDG de Véolia Environnement (10-12-09), Régis Marcon, restaurateur de la Haute-Loire (16-02-10). Un thème commun les rassemble : l’alternance qui se décline en deux volets, l’apprentissage et le contrat de professionnalisation. On aura donc bien noté que l’alternance se fait ici dans le cadre de la législation du travail et le Président de la République veut, en associant les partenaires sociaux, doubler le nombre de jeunes sous ce statut.


Le chemin s’avère difficile, tant d’autres rapports montrent les limites de l’exercice. Une étude du Cereq montre par exemple que « les contrats de professionnalisation concernent, dans 60 % des cas, des bacheliers ou des diplômés de l’enseignement supérieur ». La DARES (ministère du travail) a reconnu en février la baisse des entrées en contrats d’apprentissage (-2,8%) et en contrats de professionnalisation (-18,5%). Les 103 centres de formation du BTP comptent aujourd’hui 6% d’apprentis en moins qu’il y a un an. Difficile aujourd’hui pour les entreprises qui ont une visibilité limitée de s’engager à moyen terme et les incitations financières ne suffisent plus.


Il existe pourtant depuis longtemps une autre voie pour l’alternance : sous statut scolaire. Les lycées professionnels, les collèges avec la découverte professionnelle ou les stages d’observation commencent à accumuler une expérience intéressante. Il suffit pour s’en convaincre de lire la dernière livraison des Cahiers Pédagogiques. On y trouvera de nombreuses illustrations des innovations possibles pour permettre le raccrochage des élèves à un parcours de réussite, ou leur réinscription dans un parcours de formation au moment où ils ont envie de renoncer, où tout vacille.


Le titre n’est pourtant pas très accrocheur : Au lycée professionnel. C’est finalement peut-être cela qui est révolutionnaire : derrière la grisaille du quotidien, trouver des pépites ; dans la banalité de l’institution, découvrir l’innovation au service de la réussite des jeunes.


Etude Céreq

http://www.cereq.fr/pdf/b276.pdf

Cahiers pédagogiques

http://cahiers-pedagogiques.com/spip.php?page=numero[...]


Sur le Café :

Ici tout est plus fort

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/94_s[...]

Dossier enseignement professionnel

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/[...]



Par fjarraud , le jeudi 18 novembre 2010.

Partenaires

Nos annonces