Réunion OCDE – ministres de l’éducation : investir dans le capital humain et social 

Par Françoise Solliec


Réduire les inégalités, donner aux enseignants le soutien dont ils ont besoin, voilà le double message de la réunion des 38 ministres de l'éducation de l'OCDE. Dans le contexte de crise économique, les ministres veulent "miser sur l'éducation" et réfléchir à une ouvernance performante des systèmes éducatifs. "Le soutien aux jeunes enseignants doit être renforcé, la coopération entre équipes favorisée. La recherche en éducation pourrait fournir des éléments intéressants à la pratique enseignante". Un programme valable pour la France ?


La rencontre a regroupé à Paris les ministres de 38 pays, ceux des 32 états membres de l’OCDE et 6 pays émergents, ainsi que des représentants de l’UNESCO et du Conseil de l’Europe. Large place a été faite aux partenaires économiques et sociaux qui ont été invités à s’exprimer dans un forum pré-conférence ou en ligne, sur un site dédié.

A la conférence de presse organisée en fin de rencontre le 5 novembre, après une brève introduction de Barbara Ischinger, directrice de l’éducation à l’OCDE, soulignant le dynamisme et la qualité des échanges, ce sont les trois ministres chargés de l’animation de la rencontre, Claudia Schmied, Autriche, Anne Tolley, Nouvelle-Zélande et Alonso Lujambio, Mexique, qui ont donné un résumé des discussions et des conclusions portant sur les quatre thèmes retenus.


Lutter contre les effets de la crise. Dans un tel contexte l’investissement dans l’éducation est primordial, pour augmenter le nombre de travailleurs qualifiés, assurer une croissance économique de long terme et renforcer la cohésion sociale. La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité. Dans une approche à long terme, les enseignants apparaissent comme un facteur clé et l’autonomie des écoles devrait çetre renforcée, alors que les états doivent s’engager dans une meilleure gouvernance de leurs systèmes éducatifs.


Mettre en adéquation les compétences et les besoins nouveaux. Même s’il est difficile de planifier l’évolution des compétences qui seront nécessaires à l’avenir, la santé économique des pays dépend de leur capacité à s’adapter et à faire évoluer ses enseignements. La formation tout au long de la vie peut apporte des solutions, si elle est soutenue par un ensemble cohérent d’acteurs et de décideurs : gouvernements, enseignants partenaires économiques et sociaux. Il faut donner une pace à l’innovation et à la créativité et développer des mécanismes efficaces de reconnaissance des besoins émergents.


Renforcer l’efficacité des enseignants du XXIe siècle. Si l’on veut miser sur le succès de l’éducation, il faut impérativement donner aux enseignants les outils et le soutien dont ils ont besoin. Il apparaît aussi nécessaire de revaloriser leur image et leur professionnalisme, en créant des opportunités de développement de carrière et en mettant en place un système d’évaluation. Le soutien aux jeunes enseignants doit être renforcé, la coopération entre équipes favorisée. La recherche en éducation pourrait fournir des éléments intéressants à la pratique enseignante.


Les retombées sociales de l’éducation. Partant de l’idée que l’éducation permet au capital humain et au capital social d’interagir pour une meilleure société, il parait important de réduire les inégalités qui subsistent dans les systèmes éducatifs, notamment en raison de phénomènes de migration et d’hétérogénéité. Il faut sans doute donner plus de p,ace à des valeurs qui ne relèvent pas d’apprentissages, comme la créativité, l’esprit critique ou l’esprit d’équipe. Une attention spéciale doit être accordée aux élèves à besoins spécifiques et l’interaction avec les parents, les familles et les communautés renforcée.



Par fsolliec , le lundi 08 novembre 2010.

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