FCPE : une rentrée sur laquelle il faut être très vigilants 

 

 

Par Françoise Solliec

 

Après la conférence de presse donnée le 6 juillet pour faire le bilan de la 1ère année Chatel, la FCPE revient pour la presse en cette fin septembre sur les (non) remplacements, la (non) mise en œuvre de la réforme du lycée et la non formation des nouveaux enseignants.

 

 

Les réductions des moyens de l’éducation et le contexte scolaire entraînent cette année une rentrée bien chargée pour la FCPE, explique son président Jean-Jacques Hazan. La réunion des présidents des associations départementales de la semaine dernière reflète une situation assez disparate selon les régions, mais le plus souvent insatisfaisante.

 

Aux questions financières vient s’ajouter la pression de la conférence sur les rythmes scolaires. Après avoir participé au voyages d’études au Danemark, la FCPE va être très prochainement auditionnée par la conférence. Jean-Jacques Hazan déplore que le ministre n’envisage une mise en œuvre des conclusions qu’à la rentrée 2012, alors qu’un certain nombre de points ne prêtent pas à discussion, par exemple, le retour à une semaine de plus de 4 jours. Il s’étonne également que le calendrier 2011 prévoit des vacances d’été rallongées et propose que ces journées supplémentaires soient plutôt utilisées à la Toussaint et au week-end de l’Ascension.

 

La réduction des moyens a des conséquences sur l’accueil des enfants de moins de 3 ans en maternelle. Cet accueil a nettement régressé dans certains départements et c’est un point de difficulté, notamment dans les zones RAR.

Le nombre d’élèves dans la classes semble avoir augmenté dans beaucoup d’endroits et à tous les niveaux, malgré les promesses,faites avec la réforme des lycées. La démographie ne baisse plus, la crise rend l’école privée moins attractive et il a fallu parfois recréer des divisions fermées, en prenant sur les moyens de remplacement.

 

En ce qui concerne la réforme du lycée, les enseignements d’exploration semblent assez limités, on ne sait pas très bien ce qui va se passer dans l’accompagnement et le tutorat n’est pas encore en place dans la majorité des lycées. La FCPE entend bien se mobiliser pour faire appliquer la réforme telle qu’elle l’a votée.

 

Au sujet des remplacements, la situation est très préoccupante. Même si le ministre a affirmé ne plus faire de différence entre remplacements de plus ou de moins de 15 jours, aucune circulaire d’application n’est parue et les interlocuteurs promis dans chaque académie ne se sont pas fait connaître auprès de la FCPE, sauf à Paris. L’an dernier 2 millions d’heures n’ont pas été assurées, cette année la suppression de 3000 postes les doublera, quoique le ministère affirme avoir les moyens d’en payer une bonne partie. Dans le cas où les heures ne sont pas assurées, la FCPE est prête à porter plainte auprès du tribunal administratif.

 

La suppression de la formation en IUFM est une « réforme calamiteuse qui va dégrader l’école en profondeur» affirme Jean-Jacques Hazan. Les néotitulaires sont parfois accompagnés, parfois pas.  De même, selon les académies, ils se retrouvent avec un service à 1 h ou à 18h. Les 2 journées de préaccueil ont été relativement frustrantes pour les formateurs qui n’on pu dispenser qu’un « kit de survie » et personne ne semble savoir comment le reste de la formation pourra se dérouler.

 

Il fallait s’attaquer aux résultats du système scolaire et non à ses moyens : les parents sont très inquiets de ce qui va se passer. Pour faire réussir tous les élèves, les enseignants ont besoin de formation pédagogique. Cette question sera certainement réévoquée avec les résultats de la nouvelle enquête Pisa en novembre.

 

Pour préparer l’avenir, la FCPE a appelé les instances départementales à  une très grande vigilance, de façon à disposer d’une image du terrain par rapport à ce qui a été promis. Elle aimerait mieux se positionner dans son attitude ordinaire de médiateur et de modérateur, mais estime qu’aujourd’hui les enjeux sont trop importants.

 

 

Par fsolliec , le lundi 20 septembre 2010.

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