Les recommandations de la mission sur les violences en milieu scolaire 

Le criminologue Alain Bauer a rendu compte du rapport de la commission sur les violences en milieu scolaire, les sanctions et la place de la famille. Commandé à l'automne, ce rapport a été remis au ministre juste avant les Etats généraux. Il propose une trentaine de recommandations.


Le rapport s'ouvre sur un état des lieux de la violence scolaire qui fait apparaître le harcèlement comme principale forme de violence. Il analyse le régime des sanctions et la formation des personnels.


Cinq pistes de préconisations ont été retenues par la commission et défendues par Alain Bauer, même quand elle prenaient à rebrousse-poil la politique gouvernementale.


La nécessité de mesurer la violence scolaire. Les limites du système de collecte Sivis sont patentes.  A Bauer demande sa "refonte" et son extension à tous les établissements. Parallèlement il demande " que le projet actuellement en cours de réalisation d’une enquête nationale de victimation en milieu scolaire, et qui a déjà fait l’objet d’une expérimentation dans l’académie de Lille, soit mis en œuvre". Ces enquêtes interrogent les élèves et ne se basent plus sur les déclarations officielles. Il souhaite aussi que dans cette enquête un module soit consacré à l'étude des absentéismes afin de bien comprendre le phénomène.


Redonner du sens aux sanctions. Il appelle à rendre l'exclusion, de l'établissement ou de la classe, exceptionnelle et d eprivilégier la sanction éducative. Il souhaite que " toute sanction fasse obligatoirement l’objet d’une motivation écrite et d’une explication orale entre l’élève et le conseiller principal d’éducation". Mais le comité veut aussi que les établissements remettent en forme les reglements intérieurs en s'appuyant sur le code Huet. Il demande que les professeurs principaux aient les moyens d'encadrer et discuter avec les élèves et les familles au collège, d'instituer des conseils d'élèves animés par le professeur principal, de redonner du sens à la fonction de délégué de classe, avec des élèves médiateurs. Il demande aussi à renforcer les liens entre les adultes de l'établissement.


Le comité souhaite donc agir aussi bien sur la relation prof élève en renforcant l'accompagnement éducatif que modifier le service des enseignants en encourageant les projets d'équipe, en modulant les décisions d'affectation des enseignants, en renforçant le rôle du professeur principal.


Renforcer la formation. C'est encore un point irritant pour la rue de Grenelle. Le comité souhaite un plan de formation continue en matière de prévention et de gestion des violences. La notation des enseignants comprendrait l'implication dans la vie de l'établissement. La formation initiale des enseignants démarrerait à partir de modules obligatoires professionnalisants dispensés dès le L2. On en est bien loin aujourd'hui !


Améliorer la relation famille école. La principale demande est la création d'un contrat d'objectifs signé par l’élève, la famille, le professeur principal et le chef d’établissement. Ce  contrat devra notamment porter sur les aspirations de l’élève et les objectifs qu’il entend poursuivre tout au long de l’année scolaire. La rentrée serait étalée sur une semaine afin que des rencontres individuelles puissent être organisées entre parents d’élèves et enseignants. Ces rencontres seraient également l’occasion de clarifier les missions de l’école, les fonctions de chacun des personnels, le rôle du carnet de correspondance ou des sanctions. L'objectif serait d'associer davantage les familles à la vie de l'établissement, ce qui suppose d'avoir un lieu pour recevoir les parents, d'ouvrir les moyens de l'école sur le quartier et de prévoir une réunion avec eux au milieu de l'année.


Lien : le rapport de la mission

http://media.education.gouv.fr/file/Mediatheque/11/9/Rap[...]



Par fjarraud , le mercredi 07 avril 2010.

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