D. Momiron, secrétaire général du SNPI-FSU, répond à P. Frackowiak 

Dominique Momiron nous a adressé, ès qualité de secrétaire général du SNPI-FSU, une réponse à la tribune de Pierre Frackowiak ; déplorant que celui-ci englobe dans son propos tous les corps d'inspection et tous les acteurs syndicaux, rappelant son opposition à "toutes les réformes qui ont contribué à affaiblir notre système éducatif ces dernières années", D. Momiron annonce pour le mois de mars la publication d'une "charte pour une éthique des corps d’inspection"…


 

Cher Café pédagogique,


À peine servi, l’expresso de ce mardi 9 février m’a fait bondir de surprise, comme plusieurs dizaines de mes collègues inspecteurs qui m’en ont immédiatement fait part. En effet, l’un des animateurs les plus médiatiques de notre profession, Pierre Frackowiak — que le SNPI-FSU avait défendu sans ambiguïté auprès du ministère lorsque le ministre de Robien lui avait cherché des poux dans la tête — notre estimé confrère a donc livré un réquisitoire implacable contre les inspecteurs.

Il me semble légitime, en tant que secrétaire général du SNPI-FSU, d’apporter un point de vue susceptible de nuancer la charge au vitriol qui vient d’être lancée contre l’ensemble d’une profession.

En premier lieu, nous sommes étonnés de constater la généralisation que fait notre collègue retraité en englobant tous les inspecteurs dans le même panier, et en limitant leur existence au seul corps des IEN (inspecteurs de l’éducation nationale) du premier degré sans évoquer l’existence des IEN du second degré ni nos collègues du corps des IA-IPR et ceux des IGEN et des IGAENR. Par cette généralisation, Pierre Frackowiak utilise une tribune populaire pour discréditer de manière spectaculaire tous ses collègues. En portant atteinte à leur image d’ensemble, il contribue à dégrader leurs conditions de travail qui ne cessent de se détériorer sous l’effet des réformes qu’il dénonce. Je crains que dans son élan, Pierre Frackowiak n’ait pas pris le temps de réfléchir aux conséquences de sa diatribe.

En second lieu, je réfute fermement la généralisation abusive qu’opère Pierre Frackowiak militant de toujours du SIEN-Unsa, en mettant tous les syndicats dans le même panier dans leur prétendue acceptation des dérives qu’il dénonce. Ce faisant, il s’enferme dans un déni spectaculaire de la pluralité des syndicats d’inspecteurs (il y en a au moins cinq qui sont représentés dans les diverses CAPN compétentes, et même un peu plus avec ceux qui n’y sont pas représentés). Je remarque qu’il avait déjà pratiqué ce déni d’existence à l’égard du SNPI-FSU, seule organisation qu’il avait ostensiblement oublié de remercier dans la longue liste des organisations qui l’avaient soutenu lors de l’affaire de Robien. Ce déni occulte étrangement le fait que depuis presque trois ans, le SNPI-FSU n’a eu de cesse de dénoncer les réformes des corps d’inspection soutenues par le syndicat de Pierre Frackowiak, en partenariat étroit avec le ministère de l’Éducation nationale. De même, Pierre Frackowiak occulte le fait que le SNPI-FSU s’est prononcé sans ambiguïté sur toutes les réformes qui ont contribué à affaiblir notre système éducatif ces dernières années. Nos positions sont connues, publiques et reprises par de nombreux partenaires. Aux récentes élections professionnelles du corps des IEN, nos revendications et nos positions ont rassemblé 17,5 % des voix, faisant du SNPI le seul des trois syndicats en lice à progresser, ce qui nous a permis de renforcer notre position de 2e syndicat représentatif dans cette catégorie d’inspecteurs.

Pierre, je regrette que tu n’aies pas intégré tout cela dans ton positionnement public. Je le regrette, car je crains qu’avec ton article incendiaire, tu aies joué un sale tour à tous les inspecteurs qui résistent dans la tempête que nous vivons depuis ces dernières années.

Quoi qu’il en soit, puisque tu en appelles à l’éthique, sache que le SNPI-FSU, conformément à son congrès d’avril 2009, a préparé une charte pour une éthique des corps d’inspection qui sera rendue publique au mois de mars. Nous espérons qu’elle s’avèrera plus positive et constructive que l’image déplorable que tu viens de livrer à la vindicte populaire. Nous poursuivrons notre combat dans ce sens. C’est ainsi que le message que nous avons fait passé pour défendre une inspection progressiste au congrès de la FSU à Lille a été bien accueilli et compris sans ambiguïté par l’ensemble des délégués des syndicats enseignants.


D. Momiron



La tribune de P Frackowiak : "L'inspection : Un grand corps malade ?"

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/02/Frackowiak[...]



Par fjarraud , le mardi 09 février 2010.

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