Par Françoise Solliec

Avec 12 priorités et 70 mesures, le rapport Fourgous, remis à Luc Chatel le 15 février, établit un diagnostic des usages des TICE et donne les conditions pour « réussir l’école numérique » : équipements, formation des enseignants et développement des ressources numériques.

C’est devant un public nombreux, cadres de l’éducation, industreils, éditeurs et autres acteurs du multimedia que Jean-Michel Fourgous a remis son rapport à Luc Chatel, à la fois sous formes numérique et papier, à la mairie d’Elancourt, 78.

Ce rapport, fruit d’un travail de 6 mois, s’appuie sur plus de 500 expériences et études et a été l’occasion de recontrer des « enseignants formidables » selon Jean-Michel Fourgous. Dans sa présentation, le député-maire estime que le numérique à l’école est un sujet qui fait consensus et que « les enseignants n’attendent que cela ». Pourtant, c’est bien sur le plan des usages des TICE qe se pose la plus grande difficulté. Si la France est en train de rattrapper son retard en matière d’équipement, le problème culturel subsiste et seule une moitié du corpq enseignant déclare se sentir à l’aise avec l’ordinateur en classe.

Cependant, les apports des TICE pour la réussite scolaire ne sont plus à démontrer, affirme Jean-Michel Fourgous. Les usages du numérique apportent du mieux-être aux élèves en termes d’autonomie, d’individualisation, de motivation, de créativité. Ils favorisent la maîtrise des langues étrangères et font adopter aux élèves des démarches favorisant l’enseignement des sciences.

Pour faciliter leur appropriation par les enseignants, il est nécessaire de passer par des actions soutenues de formation et d’accompagnement des enseignants ainsi que par une offre accrue de contenus. Ainsi, les manuels numériques doivent aller vers une plus grande interactivité et devraient avoir vocation à se substituer , à une échéance d’une dizaine d’années, aux manuels papier.

Dans l’ensemble des mesures proposées, Jean-Michel Fourgous met en avant la généralisation des connexions haut débit, un équipement massif en TNI, le déploiment des ENT, la création de nouveaux espaces interactifs dans les établissements et la mise en place d’un plan innovant de formation pour les enseignants. Des laboratoires d’ingénierie pédagogique devraient aider à exporter les savoir-faire français, au moins au niveau européen.

Luc Chatel s’est montré très sensible à l’aspect international et a rappelé sa volonté d’une réflexion de grande ampleur sur le développement du numérique à l’école, dès son arrivée au ministère de l’éducation. Il estime que la mission Fourgous a répondu pleinement aux objectifs fixés en définissant, clairement et de manière très complète, les axes stratégiques à développer. Convaincu des apports des TICE pour améliorer a réussite scolaire et permettre des relations plus individualisées entre enseignants et élèves, il anonce la création d’une plate-forme de ressources numériques avec France télévisions, de manière à rendre les richesses culturelles accessibles à tous les élèves. Il félicite par ailleurs le maire d’Elancourt pour sa politique volontariste en matière de TICE, qui a fait changer de siècle sa ville.

Le rapport fournit nombre de pistes très intéressantes qui vont être travaillées avec de nombreux partenaires, déclare Luc Chatel. Ainsi, les questions relatives au haut débit seront discutées entre autres dans le cadre du grand emprunt, celle des équipements et de leur maintenance avec les collectivités locales, la formation des enseignants , le développement des ressources numériques avec les partenaires appropriés.

En conclusion le ministre annonce la communication, dans les prochaines semaines, d’un plan de numérisation de l’école, qui fera une large place à la question de l’égalité de chances, en réduisant les inégalités sociales et territoriales, en particulier grâce à une stratégie nationale de pilotage. Il fera appel aux opportunités dégagées par le grand emprunt et portera notamment sur les équipements, la formation des enseignants et le développement de ressources respectant leur liberté pédagogique et leur permettant de révolutionner leurs méthodes pédagogiques.