Par Françoise Solliec
Ce qu’on peut retenir de la 4ème édition d’Intertice, le carrefour des usages numériques en Ile-de-France, c’est le "souhait de montrer la modernité" dans le foisonnement des outils, des technologies, des applications et des usages. La diversité des acteurs aussi, avec les quelque 1500 inscrits, qui ont pu se retrouver, se reconnaître et échanger sur les évolutions des usages et les conditions de leur généralisation dans l’école.
La rencontre de tous les acteurs des TICE en Ile-de-France
Cette année, les organisateurs inauguraient une formule sur 2 jours : davantage de conférences, d’ateliers, d’animations, mais toujours le très beau cadre du centre des congrès et de l’espace carrefour numérique de la Cité des sciences et de l’industrie. On est là dans une formule de salon, plutôt ciblé sur une offre tous azimuts que sur des réponses à des demandes spécifiques. Cette philosophie se traduit dans la grande variété des intervenants et des exposants (des constructeurs comme Intel ou les fabricants de TNI, des associations comme Sesamath, des groupes d’enseignants comme ceux qui présentaient l’application Euler ou qui représentaient le pôle de compétences des logiciels libres ou des représentants institutionnels tels les CRDP, le CLEMI), sans oublier les stands des organisateurs (les trois académies et la région Ile-de-France) ni même celui de la sous direction TICE du ministère de l’éducation nationale. Le cahier Doctice, distribué à l’entrée de la manifestation, réalisé par Intel et le CRDP de l’académie de Versailles oriente le visiteur sur les usages et outils en vigueur « à l’école numérique », visioconférence, cube, blogs, etc. pour aller vers un enseignement de plus en plus individualisé et formalisé.
Dès l’entrée dans le centre des congrès, les actions régionales sont mises en avant avec le stand réservé au site Campusb, qui accompagne les usages de la clé USB distribuée pour la première fois cette année à 240 000 lycéens, enseignants et apprentis. Un espace dédié à l’expérimentation régionale ENCORE, qui porte pour l’instant sur différents ENT et 15 établissements, rappelle en outre que la région s’est engagée à l’horizon 2010 à déployer dans tous les lycées un ENT à base de « briques libres ». L’espace langues fait valoir l’explosion des usages de la balado-diffusion, les stands des académies montrent quelques-unes des activités de leurs missions TICE et de leurs particularités sur les usages des TNI, des ENT ou d’outils nomades, car il est clair que le nomadisme a de plus en plus sa place à l’école, dans la classe, en dehors, ou en accompagnement, qu’on soit dans le soutien scolaire hors l’école, ou dans la continuité du travail scolaire à la maison.
Le souci de lier le matériel aux usages pédagogiques est présent dans les nombreuses propositions d’ateliers et d’animations : comment utiliser des séquences disciplinaires pour valider des compétences du B2I, le podcast en langues ou en musique, l’utilisation de la visio conférence ou des TNI dans de nombreuses disciplines ou dans le premier degré (avec par exemple les élèves des écoles d’Elancourt dont nous avions parlé à la rentrée scolaire, à l’occasion d’une visite de Xavier Darcos), les ressources numériques en orientation, la webradio, etc.
L’un des enjeux majeurs de la manifestation de cette année était certainement la valorisation de la part prise par les collectivités, non seulement dans l’équipement des établissements et des écoles, mais encore dans la mise en œuvre de ces outils ainsi que la multiplication de collaborations plus ou moins affirmées avec les académies, pour définir les orientations prioritaires. Das ce qui est exposé à Intertice, on remarquera que c’est souvent le pragmatisme des services des cllectivités, allié à la volonté politique des élus, qui permet de fournir aux établissements des équipements qui sont désormais largement utilisés, car ils répondent à une véritable demande du terrain. Même si le problème de l’assistance et de la maintenance de ces équipements, notamment en ce qui concerne les réseaux, n’est toujours pas résolu, ce qui donne l’occasion à Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, de s’adresser aux trois recteurs pour leur demander de s’attacher avec lui à cette résolution.
Que peut-on conclure de ces deux jours de rencontre ? Tout d’abord, la formule de présentation choisie met moins en valeur la réflexion pédagogique que la diversité et la vitalité des usages TICE en Ile-de-France, ou, comme le dit encore Jean-Paul Huchon, "le souhait de montrer la mosernité". On notera tout particulièrement l’avancée d’usages liés à des outils plus maniables, plus faciles à prendre en main, peut-être plus intuitifs comme les baladodiffuseurs et les TNI. Il faut aussi probablement pointer dans les facteurs facilitant la progression des TICE dans les établissements le développement des ressources numériques, libres ou non et le souci des collectivités de voir s’effacer une fracture numérique qui ne serait pas longue à s’établir si elles n’investissaient pas massivement dans ces outils et leur accompagnement. Pour autant, le pari d’une utilisation quatidienne des TIC dans la classe est-il gagné ? Les présents à la manifestation sont des convaincus et auraient dans l’ensemble bien envie de l’affirmer, mais, à l’échelle d’une académie, on voit bien que peu d’établissements peuvent encore s’en vanter. De plus, malgré la présence importante des personnes ressource à ces journées, on a peine à croire qu’elles suffiront à promouvoir et accompagner la diffusion des usages présentés ici auprès de tous les enseignants, surtout dans le contexte actuel de réduction de décharges et de postes.
Certaines des thématiques proposées dans les ateliers et les animations méritent qu’on y revienne en détail et qu’on les porte à la connaissance du plus grand nombre. Les sites académiques et celui dédié à Intertice s’en feront l’écho dans les jours qui viennent. Pour nous, nous vous donnons rendez-vous pour les découvrir dans un prochain Café francilien.