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Le système : Plaidoyers pour un nouveau système 

" Faute d'avoir assuré sa mutation, qui avait été amorcée par la rénovation pédagogique des années 70 et marquée par la loi d'orientation de 1989 malheureusement abandonnée..., le système éducatif n'est pas en situation de s'inscrire dans la perspective d'une nouvelle société... Le courage politique a manqué jusqu'alors pour s'engager à long terme". Dans une tribune publiée par Libération, Pierre Frackowiak, appelle à une refonte de l'Ecole.

"Si l'on ne touche pas aux programmes, aux missions des enseignants, à la place de l'école et du collège dans la cité, si l'on se contente de ravaler, d'ajuster, de corriger, d'ajouter des évaluations, du soutien, de la remédiation, on se dirige inéluctablement vers de nouvelles déceptions et vers des crises. Pourquoi conserver à toutes fins les disciplines actuelles? Pourquoi pas de la philosophie, du droit, de l'écologie, du développement de l'intelligence dès l'école maternelle?... Une véritable réforme des programmes prendrait nécessairement en compte l'exigence de donner du sens aux savoirs scolaires... Les professeurs de l'école fondamentale à construire, de 3 à 16 ans, ne peuvent plus être essentiellement des transmetteurs de savoirs. Ils devront devenir quels que soient leur discipline et leur niveau d'intervention, en même temps, des professeurs d'intelligence, de maîtrise de la langue et de citoyenneté, engagés dans un véritable projet d'établissement qui ne soit pas qu'un formulaire rangé dans un tiroir".

Reste que réformer l'Ecole ne suffit pas. "Trois priorités apparaissent avec une intensité aveuglante: l'exigence d'un projet de société lisible par tous les citoyens, un aménagement du territoire réellement démocratique, une réforme en profondeur du système éducatif".

Dans le même quotidien, l'architecte Alain Chomel demande une réforme du statut des enseignants."Comment faire pour que les élèves et les parents puissent rencontrer les enseignants lorsqu'ils en éprouvent le besoin ? Quelle cohérence donner à l'enseignement sans un travail collectif des enseignants, ce qui suppose qu'ils passent, sur place, des heures à travailler ensemble ? Comment prêter une attention à chacun des élèves, et d'abord à ceux qui sont en difficulté ? Comment adapter le contenu et les méthodes de travail : tutorat, groupes de niveau, classes éclatées, interdisciplinarité, modes d'évaluation ?... Il faut avoir le courage de reconnaître que ce système est mauvais et qu'il doit changer au plus vite". Ce qui suppose aussi une nouvelle architecture scolaire.
Article de Libération
Article de Libération

Par  François Jarraud , le samedi 30 décembre 2006.

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