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Citoyenneté : Tendances et mutations de la société française dans Horizons stratégiques 

Dans une salle de classe en zep...Photo CP
Ce numéro 2 d'"Horizons stratégiques", la revue du Centre d'analyse stratégique, intéresse à plus d'un titre les enseignants. Se penchant sur l'évolution de la société française il interpelle à plusieurs reprises l'Ecole.

D'abord dans un article de Denis Fougère (Polytechnique) et Nadir Sidhoum (Paris 3) sur les nouvelles inégalités. Relevant "l'enkystement" d'un noyau dur de personnes défavorisées dans la société française il analyse l'échec de l'Ecole pour lutter contre les inégalités. Pour eux c'est le manque de moyens dans les établissements ZEP qui est la cause première de cet échec. " C'est précisément ce saupoudrage (de moyens) qui semble constituer la principale limite des ZEP. L'impact négatif suscité par l'effet stigmatisant de l'appellation n'est pas compensé par une hausse significative des moyens alloués aux acteurs du système éducatif concernés, qui restent très en deçà des efforts consentis dans d'autres pays en direction des publics en difficulté. Les différentes évaluations du dispositif sont décevantes et conduisent à s'interroger sur l'efficacité d'une politique territoriale de réduction des inégalités scolaires. Il semble en tout cas qu'une plus forte concentration et un meilleur ciblage des moyens engagés seraient nécessaires".

Un autre article a retenu notre attention, le compte-rendu d'une table ronde réunissant Olivier Galland, Pascal Gauchon et Laurent Mucchielli et portant principalement sur la lecture des émeutes de novembre 2005. Quelques extraits rendent compte de la vivacité des débats.

Pour Pascal Gauchon, " ce n'est pas la première fois qu'il y a des émeutes localisées dans des quartiers... La différence, à mon avis, tient donc à autre chose : les émeutes de 2005 ont été très largement le fait d'une population d'origine étrangère, ce qui n'était pas le cas des grandes émeutes antérieures. C'est à mon avis le caractère radicalement nouveau du phénomène auquel nous sommes confrontés... pour la grande majorité des jeunes d'aujourd'hui, tout est plus difficile. Les Français qui ont 50 ans vivent sensiblement mieux que les Français qui avaient 50 ans il y a 20 ou 30 ans, alors que les jeunes de 20 à 25 ans ont un revenu à peu près équivalent à celui des jeunes d'il y a 20 ou 30 ans. Le pouvoir d'achat et le niveau de vie continuent à s'améliorer pour les générations plus âgées alors qu'il y a stagnation pour les plus jeunes. Du même coup, je suis étonné qu'il n'y ait pas plus de colère de la part de la jeunesse... Aujourd'hui, il me s emble qu'une majorité des professeurs, pour de multiples raisons, n'aime pas les élèves, et d'une certain façon en a peur. La cause majeure de la coupure, elle est là. Si on ne les aime pas, il est normal que les élèves ressentent de temps à autre un sentiment d'humiliation. Et ce n'est pas en courant derrière les jeunes en mettant une casquette que les choses s'arrangeront".
La revue
Quelles politiques pour les zones prioritaires ? un dossier du Café

Par  François Jarraud , le jeudi 21 décembre 2006.

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