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Le système : Le rapport Hetzel reçoit un accueil modéré 

Le lycée Louis le Grand à Paris : une procédure d'orientation unique pour des lycées bien différents Photo CP
Le rapport Hetzel est-il en passe d'être accepté ? Alors même que ce texte officialise la sélection à l'entrée en université et par conséquent modifie le statut du bac, les premières réactions sont mesurées.

Ainsi, pour le Sgen-Cfdt, "la commission pointe à juste titre la nécessité de trouver une réponse à l'échec des jeunes dans le premier cycle universitaire, d'améliorer sensiblement le taux d'emploi des diplômés, et de redonner confiance à la jeunesse de notre pays... La CFDT insiste sur l'enjeu majeur que constitue la nécessaire amélioration de l'information et de l'orientation des jeunes, en lien avec la prospective des emplois. Les préconisations du rapport Hetzel, qui mettent en évidence la richesse des initiatives de certaines universités, vont dans le bon sens. Leur mise en oeuvre ne pourra toutefois se faire qu'en dotant les universités des moyens nécessaires à l'accomplissement de leurs missions. La CFDT ne partage pas l'ensemble des préconisations du rapport. Elle considère néanmoins qu'il doit servir de déclencheur pour l'instauration d'un dialogue social permanent, afin d'avancer sur une évolution en profondeur de l'enseignement supérieur".

Le Snes déplore que le rapport "passe sous silence la difficile adaptation d'un certain nombre de lycéens aux exigences et méthodes de l'enseignement universitaire (et) néglige également l'absence de moyens suffisants pour encadrer un nombre croissant d'étudiants très divers dans les cursus". Le syndicat craint que "ces dispositions n'aboutissent à une instance de présélection, décourageant les lycéens de poursuivre leurs études ou leur faisant porter par avance la responsabilité de leur échec, s'ils passaient outre cet avis".

L'Unef est plus critique. " Les sujets clés ne sont que très peu abordés dans le rapport. Ainsi, l'échec dans le premier cycle universitaire est abordé uniquement sous le prisme de l'orientation. Or, pour l'essentiel, cet échec est d'abord lié à un problème d'encadrement et de suivi pédagogique, et à l'absence de transition entre le secondaire et le supérieur. Le rapport s'inscrit dans une vision malthusienne de l'enseignement supérieur, et propose à plusieurs reprises de renforcer les barrières sélectives. Le rapport reprend à son compte la proposition du Ministre de l'enseignement supérieur - ce qui peut amener à s'interroger sur l'indépendance de la commission - de préinscription des lycéens. Outre qu'elle ne résoudra pas les problèmes d'orientation, cette disposition peut permettre aux universités de réguler leurs flux en décourageant des lycéens. Nous pensons que c'est aux conseillers d'orientation d'aiguiller les lycéens et de piloter la procédure, et pas aux établissements.

Quant à la Conférence des présidents d'université elle entend piloter l'orientation des lycéens. " La mise en oeuvre des propositions nécessite de nouvelles formes de coopération des universités avec les lycées et rectorats d'une part, avec les partenaires économiques et les services de l'emploi d'autre part... Dans ce cadre, les universités souhaitent s'engager dans un processus d'orientation active en gardant la pleine responsabilité des processus de conseil et d'orientation auprès des candidats, ainsi que celle des relations nouées avec les lycéens".

Rappelons que le rapport prévoit que des commissions regroupant les professeurs de terminale, des universitaires et des cadres d'entreprise émettent un avis sur l'orientation des lycéens de terminale au second trimestre.

Le Figaro voit dans cette étude une occasion pour supprimer le bac. "A analyser les propositions faites hier par le premier ministre, on peut s'interroger sur le devenir du baccalauréat. Jusqu'ici, celui-ci sanctionnait la fin des études secondaires. Il était surtout l'indispensable sésame pour s'inscrire à l'université. Mais à quoi va-t-il servir demain si les lycéens de terminale émettent dès le mois de février des voeux pour entrer à l'université et si le conseil de classe leur donne, dès le troisième trimestre un avis favorable ?"
Par  François Jarraud , le samedi 28 octobre 2006.

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